La crise énergétique ne finit plus de défrayer l’actualité, avec son lot de coupures intempestives, d’incidents techniques à n’en plus en finir, d’inconfort pour les ménages, de désastres pour les unités industrielles, de calvaire pour les petits artisans dont le travail dépend uniquement de la disponibilité de l’électricité, comme les soudeurs, les vulcanisateurs, les chargeurs de batterie…
Les pauvres vendeuses d’eau fraiche sont logées à la même triste enseigne. Dire que l’on est qu’en début de la canicule, période correspondant à une très forte demande. Il est à craindre que les coupures aillent crescendo, malgré les assurances données par la direction d’EDM sa.
D’une manière générale, le Mali, avec moins de 400 MW installés, est loin de pourvoir de ses besoins en matière d’électricité, qui dépassent les 1 000 MW. Devant un tel tableau, pour le moins préoccupant, la valorisation des énergies renouvelables s’offre comme une alternative crédible.
D’autant qu’en la matière le Mali est doté d’un potentiel insoupçonné, surtout dans le domaine de l’énergie solaire. Le potentiel de notre pays en matière d’énergie solaire est en effet de 7kwh/h/j, soit 300 jours d’ensoleillement sur les 360 jours que compte l’année.
Il est heureux que les autorités compétentes s’engagent dans la promotion des énergies renouvelables. C’est dans ce cadre que le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, inaugurera, les 18 et 19 mars à Bankass et Koro, deux centrales fonctionnant, en partie, au solaire.
Il ne s’agit pas d’entreprendre des initiatives au ras des pâquerettes, mais de lancer, à l’instar du Maroc, des programmes très volontaristes et vigoureux dans le domaine des énergies renouvelables.
D’autant que le Mali dispose de la meilleure qualité en Afrique en matière de rayonnement solaire direct. Une situation avantageuse, qui peut permettre à notre pays de construire des centrales solaires de concentration de 10 MW, voire de plusieurs dizaines de MW. Une véritable aubaine, si l’on sait que le solaire thermodynamique se présente, de nos jours, comme une filière porteuse en matière de création d’emplois, avec, cerise sur le gâteau, des coûts de production de l’ordre de …,1 euro.
Sans négliger l’interconnexion avec la Côte d’ivoire ou tout autre pays de la sous-région, il s’agit pour le Mali de valoriser, à l’interne, tous les atouts dont dispose le pays en matière de souveraineté énergétique. Une stratégie qui permettra au Mali de s’offrir, entre autres avantages, un tissu industriel digne de ce nom, créateur d’emplois et de richesses.
Yaya Sidibé