Sécurisation énergétique au Mali : Les nouvelles mesures du ministre Malick Alhousseini

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Dans son discours à la Nation à l’occasion du nouvel an, le Président de la République a annoncé un programme social d’urgence dans les domaines de l’énergie et de l’eau. Face à cette volonté présidentielle, et pour sécuriser notre production énergétique, le ministre de l’Energie et de l’Eau, Malick Alhousseini, a pris de nouvelles mesures.

Il a décidé de mettre fin à la location de groupes électrogènes dans les centrales de Darsalam et de Kalaban-Coro, qui représentent respectivement 20 et 18 MW dans notre production énergétique. En effet, depuis 2013, la société Energie du Mali (EDM SA) a signé une convention de cession d’énergie avec des sociétés de la place, lesquelles louaient des groupes électrogènes à EDM pour plus de 40 milliards FCFA par an, avec son lot de délestages continuels.  Chaque année, EDM payait 18 milliards pour la location des groupes électrogènes et 25 milliards de FCFA pour le carburant. Pire, dans cette convention de cession, en termes de garantie, la société productrice de l’énergie paie à ses cocontractantes 11 milliards de FCFA. Cela, même si les groupes ne marchent pas.

Le ministre de l’énergie a donc décidé de rompre avec ce gâchis financier pour explorer d’autres horizons, plus sûrs, et pour couvrir des parties de notre pays non encore couvertes par EDM. Il a démarché des pays de la sous-région, en surabondance, pour sécuriser notre production énergétique. Ainsi, le lundi 9 janvier dernier, le directeur général d’EDM a signé une convention de cession d’énergie pour 20 MW entre le Sénégal et le Mali, entrée en vigueur immédiatement après sa signature. Il y a un mois, une convention du même genre a été signée entre notre pays et la société d’électricité de la Mauritanie. Il en a été de même avec la Côte d’Ivoire, pour 25 MW. Ces 65 MW seront immédiatement utilisables par le Mali.

C’est ce cadre qu’EDM Sa a lancé un préavis pour rompre la location de puissance à Darsalam et à Kalaban-Coro à la fin du mois de février 2017.

Ce n’est pas tout. Selon des sources très sûres, le ministre Malick Alhousseini a instruit à EDM de réhabiliter ses propres moyens de production pour sortir de ce cycle infernal de concessions, qui coûte très cher et qui est préjudiciable à sa performance. En effet, conformément au Plan d’action prioritaire 2016 – 2020 du département, les moyens propres d’EDM doivent être mis en service. Il s’agit notamment de la centrale de Sirakoro (ex SOPAM), laquelle dispose d’une capacité de 40 MW. Sa mise en service permettra à coup sûr de couvrir une partie du déficit et de réduire la capacité opérationnelle des centrales de location.

Il s’agit également de renforcer la capacité de production avec la société algérienne AMIMER. En effet, conformément au Protocole d’accord signé entre le ministère de l’énergie et de l’eau et le Groupe AMIMER, EDM devrait accroitre sa capacité de production grâce à l’acquisition de biens propres pour 40 MW, à installer sur le réseau interconnecté courant 2017. Le ministre aussi à instruit à EDM d’accélérer certains projets structurants majeurs, comme la construction de la centrale Albatros dans la région de Kayes, la construction de la centrale hydroélectrique de Kénié au fil de l’eau, la réhabilitation des centrales de Sélingué et Sotuba et la boucle 225 KV autour de Bamako, entre autres.

Voilà des mesures qui devraient permettre au Mali de se passer de locations de groupes électrogènes trop coûteuses et qui ne profitent qu’à une minorité de personnes.

Youssouf Diallo

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