Le ministère de l’Energie et de l’Hydraulique, à travers la Société malienne de patrimoine de l’eau potable (SOMAPEP), a organisé, le lundi 24 février, à l’hôtel Salam, un atelier de lancement de la composante BAD du projet de station d’eau potable de Kabala. Cette rencontre qui marque une étape capitale pour cet important projet a été présidée par le ministre de l’Energie et de l’hydraulique, Mamadou Frankaly Kéïta accompagné de son homologue de l’environnement et de l’assainissement, Ousmane Ag Rhissa ainsi que la représentante résidente de la BAD. Cette composante du projet a la particularité d’intégrer les volets assainissement et environnement.
Après la signature, le 26 novembre dernier, de la convention de financement d’un montant de 38 milliards de FCFA (soit 21% du coût global du projet estimé à 181 milliards de FCFA) entre le Mali et la BAD, c’est le début de la concrétisation de cette composante du projet de l’alimentation de la ville de Bamako à partir de la station de Kabala. Ce projet prioritaire doit permettre de résoudre le problème aigu d’approvisionnement en eau potable de la capitale avec une production de 144 000 mètres cubes d’eau par jour. Il devra bénéficier à 1,6 million de personnes, soit environ 64% de la population bamakoise, dont 50 de femmes.
Le projet va se concrétiser par la réalisation d’une station de traitement dotée d’une station d’alerte pour veiller à la qualité de l’eau produite, de six réservoirs d’eau de capacités variant entre 2 000 et 10 000 m3, un réseau de distribution de 880 km, soit 53% du réseau actuel, 76 144 branchements dont 46 000 branchements sociaux pour les ménages les plus déshérités et 1018 bornes-fontaines, notamment dans les quartiers précaires.
Ce lancement sera suivi par des ateliers afin que toutes les parties prenantes puissent se familiariser aux règles et procédures de la BAD en matière d’acquisition, de décaissement et de gestion fiduciaire. La représentante résidente de la BAD, Mme Hélène N’Garnim-Ganga a saisi l’occasion pour insister, dans les meilleurs délais, à la ratification du financement et à la transmission à la BAD des documents de levée des conditionnalités de premier décaissement, afin de permettre un démarrage effectif du projet et éviter tout retard dans l’exécution.
Le ministre de l’Energie et de l’Hydraulique, Mamadou Frankaly Kéïta a rappelé que cette composante est le résultat d’un long processus au cours duquel l’engagement de la représentante résidente a été très déterminant. Il a remercié l’ensemble des partenaires techniques et financiers dont le montant cumulé des financements dépasse déjà 170 milliards de FCFA, ce qui permettra la réalisation de la première phase du projet.
Le ministre Kéïta a souligné que les défis à relever dans le cadre de la mise en œuvre du projet restent de taille et requièrent une maitrise parfaite des procédures de gestion d’un projet d’une si grande envergure, d’où l’importance du présent atelier visant à renforcer les capacités des acteurs impliqués. Il a donné l’assurance que son département ne ménagera aucun effort pour renforcer les conditions d’une meilleure gouvernance, en vue d’assurer une gestion efficace et transparence des fonds destinés à améliorer l’accès à l’eau potable des populations de Bamako et ses environs.
De son côté, le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement a relevé que si des progrès appréciables ont été réalisés dans l’accès à l’eau potable, force est de souligner que le sous-secteur de l’assainissement accuse un important retard conformément aux OMD. Or, dit-il, il y a une corrélation directe entre la consommation d’eau d’un usager et sa production d’eaux usées. Ag Rhissa s’est félicité du fait que le volet environnement soit intégré dans le projet de Kabala. Ce qui va permettre d’actualiser le schéma directeur et un programme de drainage des eaux pluviales et d’assainissement des eaux usées de Kabala et Kalabancoro, d’identifier un volet assainissement connexe au projet et de proposer un cadre organisationnel et institutionnel adéquat pour le sous-secteur de l’assainissement urbain.
Youssouf CAMARA