A la faveur de la célébration de la 22ème édition de la journée mondiale de l’eau au Centre Djoliba, des témoignages poignants ont été faits par des femmes du nord ainsi que celles des quartiers périphériques de Bamako, relativement à la problématique d’accès à l’eau potable dans leurs localités respectives. Cette occasion a été saisie par Abdoul Karim Koné, directeur de la communication de la Société malienne de gestion de l’eau potable (Somagep-Sa) pour situer la responsabilité de sa structure.
Abdoul Karim Koné a rappelé que sa structure a été créée le 5 août 2010 dans le cadre de la mise en œuvre de la reforme institutionnelle et a repris les activités d’exploitation de l’eau potable, précédemment assurée par la société Energie du Mali en 2011. A peine la Somagep installée, explique t-il, qu’il y a eu l’éclatement de la rébellion dans le nord du Mali et le coup d’Etat du 22 mars dans la capitale. Qu’à cela ne tienne, Somagep n’a pas baissé les bras, surtout dans les régions du nord. « Malgré l’insécurité ambiante, nos agents sont restés sur place et ont travaillé nuit et jour à Gao, Tombouctou et Kidal. Les agents de la Somagep-Sa ont souvent été victimes de braquages des assaillants. Nous avons assuré à cent pour cent le devoir qui étaient le nôtre », a-t-il affirmé. Et de préciser que de 2012 à 2014, la Somagep-Sa a continué à assurer l’approvisionnement en eau potable dans ces zones, sans prendre un sou avec la population. « L’eau n’était pas facturée. Jusqu’à présent nous sommes en train de faire pareil», a-t-il noté. Avant d’ajouter qu’après l’accalmie, certains partenaires sont venus à l’appui, permettant de renforcer les capacités de la société. « Nous sommes toujours dans la logique de renforcer davantage nos capacités pour approvisionner ces zones d’insécurité», a-t-il soutenu .Concernant la problématique d’accès à l’eau à Bamako et environs, il a tenu à éclairer la lanterne de l’auditoire sur la responsabilité de sa structure en termes d’approvisionnement en eau potable. A ses dires, la Somagep-Sa et sa sœur jumelle, la Somapep-Sa, sont deux structures nées à la faveur de la reforme du secteur de l’eau et de l’électricité au Mali. La Somapep-Sa a en charge la promotion des investissements dans le secteur de l’eau. Et la Somagep-Sa a en charge la gestion et l’exploitation des équipements. « Quand les équipements, qui relèvent de la responsabilité de la Somapep-Sa, ne sont pas à disposition, nous ne pouvons pas faire raisonnablement quelque chose», a-t-il souligné. Parlant des cas de Yirimadio et Sabalibougou, il a noté que ce sont des zones qui se trouvent en altitude et le ravitaillement pose problème en période de canicule. Et ce, sans compter le problème d’accès à l’électricité. « C’est l’énergie qui fait fonctionner nos équipements », a-t-il précisé. A l’en croire, en cette période de canicule on ne peut pas faire 24 heures sans coupure de l’électricité. Et une coupure d’électricité qui fait 30 minutes ou une heure de temps, dit-il, il faut 8 heures de temps pour que la Somagep-Sa puisse récupérer sa vitesse de croisière pour approvisionner ladite localité. « On ne fuit pas nos responsabilités, mais on veut que la population comprenne. On a aucun intérêt à vouloir des coupures d’eau », a-t-il conclu.
Boubacar SIDIBE