La ville de Ménaka broie du noir, à cause d’une panne sévère de moteur mais surtout par un égoïsme exacerbé d’une soif d’argent du Directeur des Centres de l’Intérieur de EDM-SA, Hamma Ag Mohamed.
Après les questions qui ont suivi la coupure brusque de l’électricité, le mardi 9 avril 2019, aux environs de 15 heures, c’est l’amertume qui gagne peu à peu les habitants de la capitale de la dixième circonscription administrative du Mali.Des personnes que nous avons contactées sur place reprennent les mots du communiqué diffusé à la radio, tout juste après la panne : «il s’agit d’un problème technique sévère consécutif à un incendie qui a endommagé le réseau qui, par la suite, s’est répercuté sur le groupe électrogène».
Mais d’autres encore évoquent une négligence de Bamako qui «n’a pas voulu donner les moyens nécessaires à la Coordination de EDM de Ménaka afin qu’elle soit prête pour parer à toute éventualité». C’est cette assertion qui a poussé notre rédaction à mener une double enquête, à Ménaka et à Bamako, pour en savoir plus.
Ainsi, des personnes bien renseignées à Ménaka affirment, sans aucune ombre de doute, que Hamma Ag Mohamed, directeur des Centres de l’intérieur aurait mis la ville de Ménaka sur sa liste noire. Selon nos interlocuteurs, l’attitude de ce cadre de l’EDM-SA est consécutive au dossier de livraison des hydrocarbures à la centrale de Ménaka qu’il n’a pas pu se mettre sous la dent.
Selon toujours nos sources, l’actuel fournisseur de carburant, un natif de la région, aurait accepté de livrer du carburant à la centrale, dès sa mise en exploitation et sans condition aucune, à la demande de l’actuel ministre, alors DG de EDM-SA. «C’est ce dernier que HammaAg Mohamed voulait remplacer par un de ses protégés, comme il l’a fait pour Bourem et encore ailleurs», confirme une autre source.
Toujours à Ménaka, les habitués de la centrale notent «un manque de matériel de travail, de pièces de rechange, de consommables, des conditions de travail spartiates…». En somme, un cocktail explosif pour que les groupes électrogènes, offerts gracieusement à la ville de Ménaka par le Président de la République puis remis à EDM-SA pour exploitation, se crament en un temps record.
A Bamako, nous avons rencontré des cadres de la société d’électricité qui, sous anonymat, un a étayé la version reçue à Ménaka. Selon eux, dès la réception des groupes électrogènes, toute la machine administrative de EDM-SA s’est mise en marche pour faire fonctionner la Coordination. «Le seul couac se situait au niveau de la Direction des centres de l’intérieur qui voulait mettre son homme là-bas. Ce qui arrive à Ménaka est regrettable. On pouvait prendre des dispositions pour ne pas mettre cette ville, avec les conditions sécuritaires qui y sont, dans le noir» regrette notre interlocuteur.
En poursuivant notre enquête dans les coulisses de la Direction, sise au Quartier du Fleuve, nous avons découvert qu’un des groupes électrogène est en panne depuis plus de trois mois. Un responsable d’une des divisions nous a confié que «dès le signalement du problème, les autorités administratives de Ménaka ont tenté toutes sortes de démarches auprès de EDM-SA pour y trouver une solution mais ce sont butées aux solutions impossibles de Hamma Ag Mohamed». «Il est allé même jusqu’à suggérer le transport du groupe défaillant de Ménaka à Bamako. Toute chose qui relève de l’impossible, pour qui sait combien il a été difficile de l’acheminer sur Ménaka. Je crois qu’il est plus facile de réparer ou de changer une pièce défaillante que de songer au transport. Mais je crois surtout que Hamma joue aux prolongations avec tout le monde pour faire souffrir les Ménakois» s’est-il insurgé.
Quant à Hamma Ag Mohamed, notre tentative pour échanger avec lui sur la question est restée vaine. Nous espérons que le Ministère de l’Energie et de l’Eau lèvera une mission d’audit sous peu pour non seulement contrôler le niveau de fonctionnement de la centrale de Ménaka, mais aussi celles des autres localités de l’intérieur.
Dougoufana kéita
L’ORGU€IL des partisants d’une (in)certaine immunite collective
Comments are closed.