Politiques régionales sur les énergies renouvelables : Le MFC Nieta et le réseau ACE-WA outillent la société civile

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Pour une campagne de plaidoyer efficace en faveur des énergies renouvelables, Mali Folkecenter Nieta (MFC Nieta), à travers le réseau ACE-WA, a organisé du 19 au 20 décembre 2017 à l’hôtel Colibris une formation de renforcement de capacités à l’intention des journalistes et de la société civile.

La cérémonie d’ouverture de cet atelier a réuni Adama Coulibaly, représentant de l’Agence des énergies renouvelables (AER), le président de Mali Folkecenter Nieta, Dr. Ibrahim Togola.

Il s’agissait, pour Mali Folkecenter Nieta, à travers le réseau ACE-WA, de doter les hommes de médias et de la société civile d’instruments pour un plaidoyer auprès des politiques pour la mise en œuvre des politiques et stratégies en matière d’énergies renouvelables (EnR) et d’efficacité énergétique adoptées au niveau régional par la Cédéao, ainsi que leur mise en œuvre au niveau national qui ne progresse pas au même rythme dans tous les pays membres.

Pour Adama Coulibaly, malgré l’engagement de certains acteurs de la société civile, du secteur privé et des médias, ces politiques et stratégies restent assez mal connues. Pour une meilleure appropriation de ces textes et stratégiques et susciter l’accélération de leur mise en œuvre, MFC Nyetaa a mis en place une coalition multi acteurs. Elle est composée de représentants des services techniques de l’Etat, du secteur privé, de la société civile, les partenaires techniques et financiers et les médias.

Les activités de cette Coalition sont structurées autour de trois grands volets : l’élaboration de documents stratégiques, les séances de renforcement de capacité et la campagne de plaidoyer. C’est dans ce contexte que Mali Folkecenter Nyetaa organise le présent atelier sur le thème : “Mieux outiller les membres de la coalition pour un plaidoyer efficace en faveur des énergies renouvelables”.

Les thématiques ont porté sur la gestion des déchets technologiques en fin de vie ; la distorsion du prix de l’électricité en milieu rural et urbain ; la promotion des emplois verts et l’entrepreneuriat des jeunes et la restitution des résultats de la Cop-23.

Selon M. Coulibaly, le choix de ces modules est l’émanation des constats, des recommandations des membres et d’une réflexion menée lors de précédents ateliers entre les membres de la Coalition. Quelques données chiffrées viennent davantage renforcer ces points de vue, ajoutera-t-il.

“Au Mali, la population est estimée à 17,99 millions d’habitants en 2017 dont plus de 70 % vit en milieu rural (Banque mondiale) et le taux d’électrification reste très faible, en particulier dans les zones rurales 17,19 % dans le secteur rural, comparativement à 66,80 % dans les centres urbains.

Il apparait clairement une distorsion du prix de l’électricité entre le milieu rural et le milieu urbain, environ 140 F CFA/KWh en ville contre 240 F CFA/kWh et plus en milieu rural. Cette situation est due au fait que l’EDM est subventionnée par l’Etat et que les opérateurs d’électricité ne le sont pas.

Face à la demande croissante de plus de 10 % par an, une grande partie est assurée par les centrales thermiques, ce qui peut être préjudiciable à la rentabilité des TPE et PME en milieu rural. Un problème de mévente de l’électricité produite à cause du prix se pose. “Ces quelques paramètres suffisent à eux seuls à démontrer la nécessité de mutation de nos modèles énergétiques si nous voulons éviter des catastrophes économiques et écologiques”, conseillera-t-il.

Dr. Ibrahim Togola a souligné l’importance de cette transition énergétique qui va non seulement atténuer le changement climatique à travers la diminution des gaz à effet de serre mais aussi créer de l’emploi et de la valeur ajoutée dans l’économie de nos pays.

Ousmane Daou

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