Poliscopie: Eviter une crise énergétique

Actualité (chaude) oblige, avec le début précoce de la canicule, n’en déplaise aux prévisions, pardon, prédictions «scientifiques» de Méteo-Mali, c’est EDM sa, avec ses coupures intempestives, voire ses délestages «civilisés», qui se signale à l’attention du public et ouvre ainsi le bal.

EDM sa a beau épuiser sa lexicologie technique pour expliquer et s’excuser auprès de sa «chère clientèle » pour les désagréments qu’elle ne cesse de lui infliger, le public, c’est-à-dire le citoyen lambda comme vous et moi, est loin d’être dupe.

En effet, n’a-t-on pas l’habitude d’entendre des réflexions de ce genre: «même si d’aventure, qu’à Dieu ne plaise, tout le Mali était noyé sous l’eau, à la suite d’un déluge, EDM sa trouvera toujours le moyen de convaincre les  Maliens du bien-fondé de ses délestages et de justifier, du coup, ses contre-performances».

Actuellement, on parle de «travaux majeurs sur les installations de la centrale de Balingué, pour l’amélioration de la fourniture de l’électricité dans le District de Bamako». L’année dernière ce sont, entre autres, les travaux de révision décennale sur le barrage hydroélectrique de Manantali, les transformateurs qui crament régulièrement à cause de la canicule, qui étaient mis en avant…

En vérité, avec un peu de gestion prévisionnelle et de gestion orthodoxe tout simplement, les délestages devraient être derrière nous. Au regard, en tout cas, de toute la panoplie de mesures que la Direction d’EDM sa avait agitées, à l’époque, pour endiguer le déficit de production.

Faisons-nous face aux signes avant-coureurs d’une crise énergétique majeure? La situation devrait interpeller le ministre en charge de l’Energie, car l’électricité est une chose trop importante pour être laissée à la seule EDM sa.

Elle devrait même interpeller le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, lui-même, car une crise énergique majeure aurait des conséquences dramatiques, au double plan économique et social et, comme toujours, ce sont les économiquement faibles qui trinqueront en premier lieu.

Yaya Sidibé   

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