A quelques jour du début du mois de Ramadan, une question brûlante hante l’esprit des Maliens : l’Energie du Mali (EDM-SA) saura-t-elle assurer une fourniture stable d’électricité en cette période de grande chaleur et de forte consommation ?
Chaque année, la saison chaude, marquée par des températures dépassant les 40°C, coïncide avec une augmentation de la demande en électricité. Entre ventilateurs tournant à plein régime, climatiseurs sollicités en permanence et besoin d’eau fraîche pour les jeûneurs, la pression sur le réseau électrique est immense. Or, les précédents mois de Ramadan ont souvent été marqués par des coupures intempestives, voire des délestages massifs plongeant de nombreux foyers dans le désarroi total.
L’EDM-SA, confrontée à des défis financiers et techniques, peine depuis plusieurs années à garantir un approvisionnement continu en électricité. La situation s’est aggravée ces trois à quatre dernières années, notamment sous la Transition.
La vétusté des infrastructures, la dépendance aux hydrocarbures pour la production d’énergie et les difficultés d’importation d’électricité en provenance de la Cote d’Ivoire compliquent encore la donne. En particulier, la dette du Mali envers la Côte d’Ivoire, s’élevant à plusieurs milliards de francs CFA, compromet l’approvisionnement en courant. En 2023 et 2024, des délestages massifs avaient déjà été signalés, alimentant la colère des consommateurs et fragilisant l’économie locale. Cette année, rien ne garantit que la situation va s’améliorer.
Des promesses suffisantes ?
Face à l’imminence du Ramadan 2025, le ministre de l’Energie, face à la presse, la semaine dernière, a assuré qu’un plan est en place pour minimiser les coupures dans les jours à venir. Sans entrer dans les détails, il promet d’importants efforts pour assurer un meilleur service.
Le Directeur général de EDM, a aussi rassuré que toutes les dispositions sont prises pour assurer la réussite du programme de délestage du Mali, dénommé : « Plan Unique ». Ce plan prévoit la couverture de 80% des besoins énergétiques des maliens par jour, soit 19 heures d’électricité par jour sur les 24 heures.
Cependant, les Maliens, échaudés par des promesses non tenues par son prédécesseur, restent sceptiques.
Le jeûne étant déjà une épreuve physique, l’absence d’électricité aggraverait encore les difficultés. Sans réfrigération, la conservation des aliments devient un véritable défi, et les coupures nocturnes rendent les prières et le repos plus pénibles. Dans les mosquées et lieux de culte, le manque d’électricité risque également de perturber les prières nocturnes.
Alors que le Ramadan approche, les Maliens espèrent que les coupures ne viendront pas assombrir leurs nuits de prière et de repos. Si l’EDM-SA ne parvient pas à stabiliser l’approvisionnement en électricité, le mécontentement populaire risque de s’intensifier, mettant une fois de plus en lumière les défis énergétiques du pays.
En attendant, chacun retient son souffle, espérant que cette année ne sera pas une énième répétition des délestages douloureux des années précédentes.
H.B.T.