La mauvaise gouvernance basée sur la fraude et la magouille qui a fait couler beaucoup de nos entreprises publiques, est devenue la règle de gestion instaurée au sein de l’Energie du Mali par les responsables actuels. A l’allure où vont les choses, les observateurs craignent le pire pour cette société qui est pourtant sous la perfusion des autorités depuis belle lurette.
Notre incapacité à maintenir une entreprise publique en bonne santé refait encore surface avec certaines pratiques qui ont désormais pignon sur rue au sein de l’EDM. A chaque vérification au sein de la Boite, l’histoire donne raison à Alcaly Keita, le vaillant travailleur de la boite dont les études ont prouvé que les Maliens peuvent avoir l’eau et l’électricité à un prix abordable. Pour cela, il faut d’abord une gestion transparente afin que les ressources générées par les activités de la société puissent être injectées là où il faut. Contrairement à ce souci de transparence, la direction semble mettre l’accent sur son propre intérêt. Au delà des avantages excessifs du métier offert à certains cadres, tout semble mis en œuvre pour grignoter d’une manière ou d’une autre, les maigres ressources du contribuable. Sur ce plan, le mystère entretenu dans le calcul des factures n’ont pas suffit. En plus des responsables, certains proches qui travaillent dans d’autres domaines sont conviés à la table. A titre d’exemple, rien que pour assurer le secrétariat des séances de son conseil d’Administration, des millions de FCFA sont payés à un notaire malgré l’existence d’un service juridique. Aussi, un marché d’une valeur de 2 046 011 342 FCFA aurait été adjugé à un proche sans appel à la concurrence. Comme on pouvait s’y attendre, l’entreprise n’a pas pu respecter ses engagements. Résultat, un retard plus que raisonnable dans la livraison d’un produit chimique qui s’est révélé par la suite de très mauvaise qualité. Plus grave encore, les pénalités prévues en la matière chiffrées à 52.590.510 FCFA n’ont pas été prélevées ou du moins ont curieusement disparues.
Pour grignoter sur le combustible, la société énergie du Mali continue sans excuse de servir d’une jauge pour la quantification malgré l’existence des compteurs volumétrique. Pour brouiller toutes les pistes qui retracent la gestion des combustibles que la société refuse bizarrement de contrôler la qualité, elle ne laisse rarement un relevé de compteur. Avant de laisser les quelques rares relevés au niveau de Darsalam, elle s’assure d’abord qu’ils soient inexploitables. Cette situation qui consiste à ne pas contrôler la qualité des combustibles aurait engendré selon une source interne une perte chiffrée à des milliards de nos francs.
A Balingué, les limiers ont découvert un écart de 342 470 litres de gasoil entre la quantité livrée et celle consommée. Pour mieux se moquer du peuple malien qui souffre énormément des affres de l’EDM, elle se permet d’utiliser deux carnets de réception de même numéro (n°S4001 à 4050) dont l’un à la centrale de Niono et l’autre par celle de Darsalam à Bamako.
Sans être exhaustif sur les fraudes et les malversations qui sont érigées en règle de gestion au sein de la boite en toute impunité, nous allons revenir dans nos prochaines parutions sur d’autres frasques aussi révoltantes les unes que les autres de Djitèye et ses hommes. Il s’agit notamment des livraisons fictives, la surfacturation de l’éclairage public et beaucoup d’autres.
Face à ce mécanisme de vol très huilé, à défaut d’une réaction des autorités, les consommateurs qui sont des victimes directes doivent s’organiser pour réagir comme il se doit. Car au finish, tous les milliards détournés par les responsables sont répercutés sur les factures. Au finish, ce sont les pauvres contribuables qui payent à la place des voleurs de la république.
A suivre
Lemzo Diallo