Les coupures tirent vers le bas le chiffre d’affaires des entreprises, affectent les ménages en ces temps de canicule et alimentent la colère.
Le ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau, Lamine Seydou Traoré, est à la recherche de solution au problème de délestages. En visite dimanche en Côte d’Ivoire, ses discussions avec son homologue ivoirien, Thomas Camara, ont porté sur le respect des engagements contractuels pris en vue d’atténuer ou de juguler les délestages actuels fortement ressentis.
Expert-comptable et financier de formation, il s’attelle à l’épineuse question de la dette d’Energie du Mali (EDM) dont il estime le modèle obsolète, et envisage des investissements lourds dans les énergies renouvelables pour redresser la situation. La société perd de l’argent à chaque kWh produit. Elle vend son électricité à un tarif qui ne couvre pas ses coûts de production, à savoir un prix moyen de 92 CFA par kWh contre un coût de revient de 130 F CFA/kWh. D’autre part, elle fait face à des impayés aggravés par le fait qu’un quart de l’énergie produite n’est tout simplement pas facturé.
Conséquence, le parc se dégrade et la dette prend du volume. Selon le Fonds monétaire international (FMI) son endettement atteignait à la fin juin 2019, le montant de 319 milliards de F CFA, soit 3,1% du PIB. Et les frais de connexion jugés prohibitifs – largement supérieur à la moyenne subsaharienne – découragent les raccordements, justifient le faible taux d’accès national de 38% seulement en 2006.
Selon la Banque mondiale, les coupures- qui représentent 124 jours en 2019 sur le réseau moyenne tension – coûtent près de 10% de chiffre d’affaires aux entreprises concernées.
Fani