Kidal : En panne d’électricité et d’eau

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Le gouverneur de la région de Kidal, le colonel-major Salifou Koné, s’est rendu lundi à la centrale électrique de l’EDM-sa.

Cette visite fait suite à une série de difficultés que traverse depuis quelques jours la société d’électricité dont trois des cinq groupes électrogènes sont tombés en panne. Les deux qui marchent ne peuvent pas supporter la charge de toute la ville. Une ville en pleine expansion dont le besoin d’électricité est de plus en plus grand. Les cinq groupes électrogènes qui alimentent la ville de Kidal ne totalisent que 1000 KVA tandis que le besoin actuel s’élève de 10500 KVA. À l’origine de la panne, des problèmes de poulie, de chauffage et de couplage. A cela s’ajoute un manque de ressources humaines qualifiées.

En cas de panne, il faut faire venir des techniciens de Bamako ou de Gao. Entre-temps, c’est un manque à gagner considérable et pour la société et pour les abonnés. Tous les petits commerces sont, en effet, paralysés. Si les boulangeries modernes ont du mal à travailler sans électricité, leurs homologues traditionnelles sont aussi paralysées à cause du manque d’eau potable. Le matin, c’est la ruée sur les beignets (à base de mil ou de riz). Une vendeuse de beignets avoue ainsi avoir fait d’excellentes affaires depuis la coupure de courant. Elle regrette quand même la flambée du prix de l’eau. Les vendeurs de lampes torches et de piles se frottent les mains.

Le malheur des uns fait le bonheur des autres, dit-on. Parmi les difficultés que traverse la société EDM, il y a l’état des machines qui auraient pour la plupart servi ailleurs avant d’être acheminées sur Kidal. C’est le cas du plus gros groupe qui aurait fait son temps dans une mine avant de reprendre du service ici. La coupure d’électricité a donc eu des répercussions sur la desserte d’eau potable. Dans certaines familles, notamment dans les concessions situées loin du château d’eau l’eau ne coule plus du robinet depuis vendredi.

Les quelques familles qui arrivent à avoir quelques gouttes d’eau sont prises d’assaut par leurs voisins du quartier. Les revendeurs d’eau dans les petites charrettes n’arrivent pas à satisfaire la demande. C’est l’occasion pour certains de spéculer sur le prix d’eau. Désormais, il n’y a plus de prix fixe, tout se fait par négociation. Et généralement, c’est le revendeur d’eau qui parvient à imposer son prix. Dans cette pénurie, les privilégiés sont les services et les domiciles situés sur la même ligne que le gouvernorat, une ligne rarement perturbée. Les quelques rares lieux de distractions (bars et boîtes de nuit), broient du noir et ont tout simplement reporté toutes les soirées jusqu’à nouvel ordre. Mamoutou Danté, un organisateur de soirée, explique qu’il gagnait souvent jusqu’à 150 000 Fcfa lors d’une soirée. Maintenant, il prend son mal en patience. Le coordonnateur régional d’EDM-sa, Adama Doundèye, a assuré les autorités régionales que tout allait rentrer dans l’ordre avec la venue d’une équipe de mécaniciens en provenance de Gao. Tous les abonnés guettent désormais ces dépanneurs.

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