La kyrielle de revendications des travailleurs d’EDM. SA à travers son syndicat est la verte manifestation d’un raz le bol général d’une certaine classe sans doute minimisée, exclue et incomprise face à une autre classe plus alerte, bourgeoise vivant dans la bonne grâce de la manne que génère l’électricité du Mali.
Il n’ y a pas longtemps, dans une de nos livraisons, sous la signature de Fadi Ganda, nous attirions l’attention de l’opinion sur le train de vie ostentatoire des hauts d’en haut de la société dans un article intitulé :« Des vaches maigres dans des étables d’or ». Notre collègue comprenait difficilement le fait que, la société qui ne se portait pas très bien et qui connaissait des difficultés de trésorerie dues à des déficits liés entre autres aux retards dans les paiements de factures, les surcoûts du prix du carburant, se tape des véhicules VIP dont le coût à l’unité avoisinait les 16 ou 17 briques propres. Le temps lui a t –elle donné raison ? On ne saurait le dire pour l’instant mais une certitude, la ville de Bamako a tremblé entre lundi soir et mardi après-midi. Mais comme toujours, ce sont les pauvres populations qui payent la note quoiqu’ils leur en coûtent. La petite grève de soirée de lundi à la matinée de mardi a fait ses dégâts et Dieu seul sait le nombre de ménages qui en a fait les frais. Et voilà qu’à la dernière minute, on annonce en catimini que l’ancien PM, PCA d’EDM SA, Ousmane Yssoufi Maiga a réussi à arrondir les angles avec les membres du syndicat et que le mot d’ordre était levé. Avions-nous torts lorsque dans un autre article de Fadi Ganda, nous parlions d’EDM SA, une société qui abuse de sa position, toute sa position. Non contente de nous distribuer des factures plus que salées, nous voilà dans leur guerre à eux, une guerre que seuls l’argent et les privilèges justifient.
Kamaye Kondo
