La saison de grande chaleur met le Mali à rude épreuve, et lorsque celle-ci coïncide avec le mois sacré du Ramadan, les défis deviennent encore plus complexes. La population et les autorités doivent faire face à des enjeux majeurs : sanitaires, énergétiques et économiques.
Le Ramadan, mois de jeûne et de spiritualité, impose aux musulmans de s’abstenir de boire et de manger du lever au coucher du soleil. Or, au Mali, où les températures dépassent souvent les 40°C à l’ombre, cette privation d’eau devient une épreuve redoutable. Le risque de déshydratation, de malaises et de fatigue extrême s’accroît, affectant le quotidien des jeûneurs.
Parallèlement, la demande en électricité explose. Climatiseurs et ventilateurs tournent à plein régime, mettant le réseau électrique sous forte pression. Dans un pays où les délestages sont fréquents, cette surconsommation risque d’aggraver les coupures, créant un mécontentement généralisé, notamment si elles surviennent à l’heure de la rupture du jeûne.
L’Etat et l’Energie du Mali (EDM-SA) sont donc sous pression pour éviter une crise énergétique qui pourrait susciter une grogne sociale.
Approvisionnement en eau et flambée des prix des denrées : un casse-tête pour les autorités
L’eau, élément vital, devient une ressource de plus en plus rare dans plusieurs quartiers de Bamako. Les coupures d’eau, particulièrement fréquentes en journée, compliquent le quotidien des ménages. La SOMAGEP-SA s’efforce d’améliorer l’accès à l’eau potable en augmentant la production, mais la vétusté des infrastructures, les délestages électriques et la croissance démographique rendent la situation difficile à maîtriser.
Le Ramadan est également synonyme d’une hausse significative de la consommation alimentaire. La demande en produits de base comme le sucre, le riz, la farine, la viande et le lait explose, entraînant souvent une flambée des prix. Cette année encore, les autorités redoutent une inflation qui pourrait exacerber les difficultés économiques des ménages.
Pour tenter de limiter cette hausse, le gouvernement, à travers le ministère du Commerce, met en place des stocks stratégiques et renforce les contrôles sur les marchés. Cependant, ces mesures peinent à contenir la spéculation. Ainsi, malgré un prix officiel de 600 F CFA fixé par la Direction générale du commerce et de la concurrence (DGCC), le kilogramme de sucre se vend à 700 F CFA dans plusieurs boutiques.
Face à ces difficultés qui préoccupent aussi bien les autorités que la population, le gouvernement est appelé à trouver des solutions efficaces afin que le Ramadan se déroule dans les meilleures conditions possibles. La stabilité sociale et le bien-être des citoyens en dépendent.
Djibril Founèkè