Le moins que l’on puisse dire, c’est que les Maliens devront encore prendre leur mal en patience. Car EDM-Sa a fini par prouver son incapacité à satisfaire toute sa clientèle, en même temps.
Mieux, elle vient de rendre public son programme de coupure qui sera revu chaque semaine.
En réalité, la société fait face à de nombreux problèmes. Toute chose que les hommes de media ont eu l’occasion de voir sur le terrain mercredi dernier à la centrale électrique de Darsalam.
Les mesures d’urgence à la Centrale de Darsalam
A la centrale électrique de Darsalam, l’on peut aisément se rendre compte des difficultés que traverse EDM-Sa.
Cette centrale est le premier site de production d’EDM-Sa. Face aux coupures intempestives au grand dam de la population, elle va servir de site pour 20 groupes électrogènes de 18 mégawatts que la société EDM-Sa a loué avec la société ‘’Aggreko’’, une compagnie connue mondialement pour son expertise et ses interventions d’urgence en matière d’électricité.
Aussi, les hommes de medias ont eu l’occasion de visiter la tribune à combustible qui est en panne depuis plusieurs années. Cette centrale à combustible qui a été mise en place en 1998 et qui est aux arrêts fonctionnait au gas-oil, contrairement à certains pays où elle fonctionne au gaz.
Cette centrale à combustible, selon les responsables d’EDM-Sa, consomme l’équivalent de 3 millions de FCFA de Gas-oil par heure et produisait 18 mégawatt. Tombée en panne, il fallait des mesures pour pallier à ce manque à gagner en matière d’énergie.
Aussi, les visiteurs du jour ont pu voir de visu les anciens transpos de 10 mégawatt qui sont en train d’être remplacés par d’autres plus performants de 20 mégawatt.
Pour le DG, Doroh Berthé, les anciens transpots de 10 mégawatt étaient saturés. D’où la nécessité de les remplacer par d’autres plus performants pour satisfaire davantage la clientèle et lui éviter les coupures intempestives. Selon lui, ce sont ces travaux qui sont d’ailleurs à la base de nombreuses coupures.
Concernant la location des groupes électrogènes, au lieu de les acheter, le DG d’EDM-Sa a laissé entendre que cela se passe pour des mesures d’urgence. Car, pour l’achat, il faut passer la commande et attendre entre 8 mois et 1 an avant que la marchandise ne soit livrée puisque la fabrication commence après la commande.
Mieux, pour le Mali, il y a urgence et la location répond mieux au cas malien que l’achat puisque déjà, les populations sont confrontées aux délestages intempestifs qui nécessitent ce genre de mesures d’urgence.
La colère chez la population
Pendant ce temps, les populations continuent à vivre cette période de canicule de la pire des manières avec les coupures intempestives.
Dans certains secteurs, c’est la colère surtout dans les secteurs où l’électricité constitue une matière première. C’est le cas chez les tailleurs, dans certaines boutiques et magasins, dans les services, dans les boulangeries et même les usines. Bref, partout, c’est la colère.
« Cela fait bientôt un mois que je ne parviens pas à travailler normalement. Car je ne parviens plus à satisfaire mes clients », explique ce promoteur d’atelier de couture, rencontré devant son atelier à Magnambougou. Qui poursuit que son chiffre d’affaires a nettement baissé car il y a des jours où il ne travaille pas pratiquement, faute d’électricité.
Même refrain chez ce promoteur d’officine de pharmacie, qui explique : « Les coupures intempestives ont fait que beaucoup de mes produits ont fondu et ne peuvent plus être vendus car devant être conservés dans la fraicheur. J’ai été obligé d’acheter un groupe électrogène car il arrive qu’on passe des journées sans électricité sous cette grande canicule. ».
Bref, les gens en ont marre de ces coupures. Tous, pointent un doigt accusateur sur EDM-Sa qu’ils qualifient d’être incapable de satisfaire sa clientèle malgré les subventions de l’Etat. Mais aussi, le coût exorbitant des factures.
Face à cette situation, nombreux sont ceux qui espèrent la venue d’un autre fournisseur d’électricité pour concurrencer EDM-Sa, afin de permettre aux populations d’avoir le choix. Mais aussi, alléger les charges de cette société qui, depuis des années, a montré les limites de ses capacités.
Georges Diarra
