Rien ne va à l’Energie du Mali (EDM-SA). Non seulement sa production actuelle en électricité ne couvre pas les besoins actuels de sa clientèle, mais pire, elle ne dispose pas de ressources financières nécessaires pour faire tourner à souhait toutes ses centrales thermiques. Aux dires, de M. Thiona Mathieu Koné, Directeur de Communication de EDM-SA, ce sont là entres autres, les difficultés auxquelles la société est confrontée.
26 Mars : Depuis quelques temps, certains quartiers de Bamako subissent de coupures intempestives d’électricité. Qu’est ce qui explique cette situation ?
Thiona Mathieu Koné : Merci de cette approche. Avant d’expliquer les raisons qui font que des quartiers subissent des coupures fréquentes et parfois plus ou moins longues, vous me permettrez d’adresser les sincères excuses de la Société Energie du Mali à ses clients. Car, une coupure si petite soit-elle, cause des désagréments à l’usager. Nous sommes conscients qu’aujourd’hui, sans électricité, on ne peut rien faire en famille, dans les ateliers, dans les bureaux ni dans les usines car l’électricité est vitale.
Ensuite, pour expliquer les raisons des coupures, vous savez que nous sommes en période sèche (fin février mi-juillet), période pendant laquelle nos installations sont fortement sollicitées et nous fonctionnons à pleine capacité. Donc, c’est quand on fonctionne à pleine capacité que les points de faiblesses du système se révèlent dans les réseaux de distribution.
Et, pour intervenir dans le dépannage, vous savez que le courant est indispensable, mais c’est une matière qui peut tuer. C’est pourquoi, nos équipes sont obligées de procéder à des coupures d’électricité, le temps de finir les réparations et reconsolider l’endroit qui était faible. Voilà une des explications.
La deuxième explication (pour parler franc avec vous), c’est que nous traversons un moment de tension de trésorerie pour faire face à l’achat des combustibles. Pour vous donner une idée, l’année dernière (2012) nous avons dépensé 72 milliards de nos francs dans l’achat de combustible. Aujourd’hui, avec la croissance de la demande qui est plus de 10 % par an, la production de l’énergie par les barrages de Manantali (105 Mégawatt) Sélingué (44 Mégawatt) Sotuba (4 à 5 Mégawatt) et la part de l’interconnexion que la Côte d’Ivoire nous donne aujourd’hui (30 Mégawatt) ne nous suffit pas. Donc, on est obligé de faire fonctionner nos centrales thermiques (Balingué, Sirakoro, Darsalam) pour satisfaire la forte demande. Or, le combustible n’est pas toujours là et à temps. Et nos grands fournisseurs, malgré, leur patriotisme et leur bonne volonté, nous tardons parfois à les payer.
C’est donc les difficultés liées à l’approvisionnement des nos centrales qui font aussi que nous procédons à des coupures programmées et nous faisons tout pour sauvegarder la nuit à cause de la situation de guerre que le pays vit.
La troisième raison est que, dans notre interconnexion avec la Côte d’Ivoire, il avait été décidé au départ de nous fournir (60 à 80 Mégawatt) mais, cette offre n’a pu être honorée pour le moment, à cause du fait que le pays est en reconstruction après plus de 10 années de crise. Donc, ils n’ont pas pu nous donner la quantité souhaitée, mais 30 Mégawatt, bien que peu vaut mieux que rien et ça nous aide à supporter la forte demande.
Et vous savez, que la Côte d’Ivoire est interconnectée au Burkina Faso, au Ghana qui est interconnecté au Togo, et au Bénin et le Mali est interconnecté à la Côte d’Ivoire, au Sénégal et à la Mauritanie. Ainsi, ça nous fait un paquet de sept pays qui sont interconnectés. Aussi les réglages des installations ont un processus un peu délicat, et avant que tout cela ne soit normalisé, il y a parfois des désagréments et de petits disfonctionnements que nos techniciens s’affèrent à réparer.
Voilà les trois principales raisons qui expliquent les coupures tournantes et nous présentons nos sincères excuses à la clientèle en comptant sur leur indulgence.
26 Mars : Vous avez dans un message paru dans la presse, présenté vos excuses à votre clientèle pour les désagréments causés suite à un incident majeur sur les grandes lignes de transport d’électricité entre Bamako et le barrage de Manantali. Et pourtant, votre clientèle notamment celle de Bamako continue de subir de coupures intempestives d’électricité.
A quand la fin de cette situation ?
Thiona Mathieu Koné : Comme je vous le disais, le barrage de Manantali nous fournit la moitié de nos capacités. Nous avons actuellement sur le réseau interconnecté à peu près 210 Mégawatts et c’est Manantali qui nous fournit la moitié. Donc, si le principal fournisseur (barrage de Manantali) tombe en panne, c’est sûr qu’il aura des désagréments et c’est qui est arrivé.
Nous avons présenté nos excuses et l’incident a été réparé. Et je signale que l’incident s’est produit à une quarantaine de kilomètres de Bamako, dans une verger où les arbres ont poussé dans l’emprise de nos lignes. Ce qui ne doit pas se faire parce que l’emprise de la ligne, c’est 20 mètres de chaque côté qu’il faut observer et je pense que cela se corrigera sous peu.
Pour revenir à votre question à savoir à quand la fin des coupures, nous disons que c’est quand tous les moyens seront réunis. Il s’agit des moyens financiers pour un ravitaillement correct en hydrocarbures et lorsque, par le jeu de la solidarité sous-régionale nous pourrons bénéficier de plus de capacités ou d’apports supplémentaires. Par exemple : dans quelques semaines ou quelques mois, le barrage de Félou pourra être opérationnel si les essais sont concluants et là, le Mali a 45 % de ce barrage dans le cadre de l’OMVS.
Déjà, pour les énergies nouvelles et renouvelables, nous avons beaucoup d’investisseurs qui viennent taper à nos portes pour dire qu’ils veulent fabriquer ou installer telle ou telle chose, mais, à l’investissement, ça coûte cher et on n’arrive pas à se mettre d’accord souvent par rapport au prix de revient. Ils veulent souvent nous revendre à 180, ou 200 FCFA le kilowatt alors que dans notre cahier de charge avec l’Etat, pour la population, le kilowatt nous le vendons à 95, 94 FCFA pendant que nous-même nous le produisons à plus de 140 FCFA.
Donc, comme vous le voyez, il y a beaucoup de potentialités qui attendent d’être mises en valeur pour permettre à EDM-SA de faire face convenablement à sa mission.
Le présent est encore difficile, gardons l’espoir parce que, quand finira le barrage de Taoussa, et lorsqu’après Félou l’OMVS enclenchera la construction du barrage de Gouhina, lorsqu’on trouvera des investisseurs pour la construction du barrage de Kégné près de Koulikoro et lorsque les investisseurs vont accepter de mettre davantage de ressources financières dans la construction du solaire et de baisser le coût, EDM SA pourrait être à même de satisfaire sa clientèle.
Il faut en attendant, que la clientèle accepte un petit sacrifice de réajustement tarifaire et c’est ce qui vient d’être fait récemment.
3 à 7 % de hausse selon les catégories, c’était le sacrifice à consentir pour sauvegarder les acquis. On pouvait certes demander des sacrifices internes (c’est-à-dire, demander aux travailleurs d’EDM-SA, de renoncer à certains avantages) mais les sommes en jeu sont énormes. Il faut également adopter les bonnes pratiques car, les usagers gaspillent trop l’électricité.
Voilà des facteurs conjugués qui permettront à chacun, de moins sentir les désagréments et à EDM-SA de faire face à sa mission de service public.
26 Mars : Nous sommes déjà entrés en période de forte chaleur, c’est-à-dire que la consommation de la clientèle d’EDM SA en électricité connaît une hausse. EDM SA est-elle à mesure d’y faire face ?
Thiona Mathieu Koné : C’est non, sans l’effort, l’accompagnement et la compréhension de chacun.
Il est évident qu’avec les faiblesses et les causes des difficultés d’approvisionnement en carburant de nos centrales, on ne peut pas faire face à la forte demande de nos clients parce qu’on est en déficit de production.
L’offre énergétique d’EDM SA n’est pas à la hauteur des attentes actuellement. Mais, l’espoir est permis pour les années à venir, surtout avec l’application des bonnes pratiques d’économie d’énergie par tout le monde.
26 Mars : Et concernant la fourniture en électricité dans les régions nord, qu’en ait-il de nos jours ?
Thiona Mathieu Koné : Dans les villes qui étaient sous occupation à savoir Gao, Kidal, Tombouctou, Douentza et autres, nos services connaissent de disfonctionnements majeurs. Parce, d’abord nous n’y sommes pas encore présents car ces zones ne sont pas encore totalement pacifiées et toutes les compétences manquent pour faire fonctionner les centrales. Nous avons envoyé ces derniers temps dans les villes de Tombouctou et de Gao des équipes (grâce à l’apport de l’opération Serval) pour évaluer la situation. Nous sommes entrain de prendre les dispositions avec des partenaires pour faire face à la fourniture de l’électricité dans ces zones dès que les conditions de sécurité le permettront.
26 Mars : Quels conseils ou messages avez-vous à l’attention de votre clientèle ?
Thiona Mathieu Koné : En cette période de forte chaleur, nous demandons à notre clientèle, de faire preuve d’esprit de compréhension et de solidarité.
Pour tous les désagréments causés nous présentons ainsi nos sincères excuses à la clientèle à qui nous demandons d’utiliser les bonnes pratiques pour l’économie d’énergie.
Nous demandons également à cette même clientèle de s’acquitter du paiement régulier de nos factures.
Propos recueillis
Par Dieudonné Tembely
je suis dépassée par les evenements !
Les memes conneries depuis la nuit des temps. Vous devriez dedommager les clients. C’est la merde totale l’edm.sa.
EDM s’il vous plait, faites des installations d’énergie solaire a Gao ou Kidal qui pourra alimenté tout le Mali je vous le dis. Aller voir des exemples d’installations au Maroc, ou en Espagne pour imiter la même technologie chez nous .Chercher le financement avec la BM ou le FMI. Et revoir la gestion financière interne de l’EDM et tout ira bien.
ce qu il ne vous dit pas c est que lui gagne 1500000fcfa /mois
et que a EDM , plus de 240 cadres touchent plus de 1 million /MOIS Sans compter leurs avantages …crédit , terrain , 10 % de la facture , véhicule etc etc ..
si un audit sérieux est fait et juste avec le manque a gagner du a la fraude des agents de EDM , qui ayant droit a un abonnement ou ils ne paient que 10 % de la facture , mais font poser ce compteur chez un client qui achete ce compteur , LEDM recupererai des centaines de millions par mois
vous trouvez normal que des chefs de service touchent pas loin de 2 millions dans un pays comme le mali ?
Toujours la même rengaine depuis 40 ans : on présente ses sincères excuses à la population pour les désagréments causés, on demande l’indulgence de cette même population, et on avoue que tout ira mieux …dans le futur. Rappelez-vous : quand Bamako n’était alimenté que par Sotuba et Dar Salam, on nous disait qu’avec Sélingué tout irait bien. Lorsque les délestages ont repris, on nous disait qu’avec Manantali il n’y aurait plus de problème. Maintenant, il faut attendre les barrages de Felou, Gouhina ou Koulikoro, les deux derniers à l’état de projets…
Le problème est la mauvaise gestion de l’EDM (dans les années 70, on disait “Energie du Mal”), depuis toujours. Interrogez les agents d’exécution, ils vous expliqueront la gabegie et les marches surfacturés au profit des hauts cadres de la société. Pas d’anticipation des besoins, amateurisme, corruption, ce sont les maux actuels de l’EDM comme du Mali. Comme disent les français, on n’est pas sorti de l’auberge. Bon courage à tous !
De cet entretien je retiens kelkes enseignements:
1- EDM ne procède pas a des tests pour s assurer du bon etat de fonctionnement de ses installations. Elle se contente de reparer kd surviennent des pannes,cela meme si la vie des maliens peut etre mise en danger
2- Il n ya de controle des installations, les normes ne sont pas respectées.Sinon un arbre ne grandit pas subitement pour se retrouver dans le champ des installations de la societe
3-Il ne remet aucunement en cause la mauvaise gestion , la gabegie financiere qui ont lieu dans cette boite.
Confier un secteur si strategique a des individus si carents denote de l’état la mauvaise gouvernance dans lekel le MALI ne semble pas pouvoir s extraire.
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