Les retards accusés dans la mise en exploitation des centrales au fuel lourd de la Sopam et de Balingué et la hausse continue des prix des hydrocarbures ont considérablement alourdi les coûts de production. Résultats : la société affiche un déficit de 4,2 milliards de Fcfa.
La société Énergie du Mali (EDM-SA) a tenu jeudi, la 25ème session ordinaire de son conseil d’administration. Les travaux étaient dirigés par le président du conseil, Ousmane Issoufi Maïga entouré du directeur général de d’EDM, Sékou Alpha Djitèye, et de l’ensemble des administrateurs. La session s’est déroulée au siège du conseil d’administration à Badalabougou. Plusieurs points importants étaient inscrits à l’ordre du jour de cette session : l’examen des comptes de la société au 30 juin 2011, l’évaluation à mi-parcours des objectifs fixés au titre de l’année 2011.
Les administrateurs devaient en gros évaluer les résultats obtenus, apprécier les insuffisances constatées et proposer les corrections à faire avant la fin de l’année. Il convient de rappeler que lors de leur dernière session, les administrateurs avaient annoncé pour la société d’importantes mutations. Des mutations liées à des facteurs exogènes comme la réforme institutionnelle amorcée par la société et la crise ivoirienne qui a fortement pesé sur son approvisionnement en hydrocarbures. Quant aux facteurs endogènes, ils sont liés à l’exploitation. A ce niveau, l’accent avait été mis sur les changements induits par la réforme dont l’impact été appréciable pour la société. Tant sur la continuité du service que sur les coûts d’approvisionnement. Ainsi, l’arrivée sur le réseau des centrales financées par la Banque islamique de développement (BID) et la Sopam devant fonctionner au fuel lourd, l’amélioration de la production hydro-électrique et du rendement qui passe de 78,57% en 2010 à 80,14% en 2011, le maintien des tarifs et du taux de recouvrement, sont autant de facteurs qui avaient suscité un réel espoir pour le développement harmonieux d’EDM.
Cependant, dans pratique, beaucoup d’insuffisances sont enregistrés. Ainsi des retards ont été accusés dans la mise en exploitation des centrales au fuel lourd de la Sopam et de Balingué (BID). Ce contre-temps a contraint à la mise sur le réseau de la turbine à combustion fonctionnant au gas-oil et ayant une consommation spécifique extrêmement élevée. Et l’utilisation du gas-oil en lieu et place du fuel lourd, a considérablement renchéri les coûts de production. L’on ne peut non plus oublier la hausse continue des prix des produits pétroliers sur les marchés internationaux à laquelle il faut ajouter les effets de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire.
Le président du conseil d’administration a ainsi situé à 4,2 milliards de Fcfa, le déficit cumulé par la société du début de l’année au 30 juin 2011. En cause, les difficultés soulignées plus haut. « La montée du prix des hydrocarbures représente l’une des facteurs qui pèse le plus durement sur la société », a souligné Ousmane Issoufi Maïga. En exécution des recommandations du précédent conseil d’administration, le PCA notera que la stratégie de diffusion à grande échelle des compteurs à prépaiement dans les centres de l’intérieur après ceux de Bamako, se poursuit. L’extension des réseaux de distribution de Bamako et ceux des régions est en cours d’exécution. Quelques 30 000 nouveaux branchements étant prévus.
Dans le domaine du développement des énergies renouvelables, le président du conseil d’administration a noté l’opérationnalisation du modèle de centrale solaire hybride de Ouéléssébougou depuis 2010 et l’élargissement de ce modèle à Ansongo, Bankass et Koro. EDM va reprendre la distribution de l’électricité dans des localités comme Banankoro, Baguinéda, Kalana, Konobougou, Sanankoroba, Tienfala, la commune de Mandé où cette distribution était jusque-là assurée par des opérateurs privées sélectionnés par l’AMADER. Au cours de la session, Ousmane Issoufi Maïga a partagé avec les administrateurs ses constats suite aux visites de terrain qu’il a effectuées dans les centres de l’intérieur du pays. Des visites qui visaient surtout à mesurer l’état de réalisation des orientations données par le conseil d’administration. Au terme des travaux, les administrateurs ont recommandé la recherche de solutions appropriées aux problèmes ainsi relevés. Ils ont, par ailleurs, rendu hommage à Mme Guindo Aïssata Guindo, responsable clientèle des centres extérieurs de la Direction centrale commerciale et clientèle (DCCC) de la société. Son mérite ? Elle a reçu la médaille de « Panier d’or » de la Fédération internationale de basketball (FIBA-Afrique-Monde).