Électricité : L''Avenir en gestation

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Comment, durant les 5 prochaines années, satisfaire une demande croissante ? Les acteurs du secteur de l”énergie ont planché sur la question.

Identifier les voies et moyens susceptibles d”améliorer la desserte des populations en électricité pendant les cinq prochaines années, tel était l’objectif que s’est fixé le ministère des Mines, de l”Énergie et de l”Eau en organisant un atelier de réflexion les 13 et 14 septembre derniers à Sélingué. Les travaux, présidés par le ministre des Mines, de l’Énergie et de l’Eau, Hamed Diane Séméga, ont réuni des cadres d’Énergie du Mali et des partenaires techniques et financiers.

Les acteurs institutionnels du secteur de l”énergie ont entrepris de dégager des orientations stratégiques pour l”interconnexion électrique du Mali avec d”autres pays. Pour y parvenir, la rencontre a planché sur des thèmes relatifs à la gestion institutionnelle de l”électricité, à la planification ainsi qu”à la tarification et à la non moins importante question de l’amélioration des outils de régulation. Les panélistes ont aussi discuté de l”épineuse question du financement de cette vaste ambition. Sur cet aspect du dossier, le conseiller technique du ministre des Mines, de l”Énergie et de l”Eau, Souleymane Diakité, a indiqué qu”EDM avait déjà obtenu des partenaires au developpement une enveloppe de 82,6 milliards de Fcfa, des privés 37,8 milliards, de l’OMVS 26 milliards et des partenaires techniques et financiers 43 milliards.

EDM-SA a déboursé en propre 21,7 milliards portant ainsi le montant total de l”enveloppe à 211,1 milliards de Fcfa sur un besoin estimé à 269,5 milliards. Le montant nécessaire au bouclage du budget est donc connu même si les responsables d”EDM ont averti que le chiffre définitif était encore susceptible de subir des variations après des études supplémentaires prévues dans les jours à venir.

Dans son discours de clôture, le ministre des Mines, de l”Énergie et de l”Eau, Hamed Diane Semega, a confirmé le caractère prioritaire accordé aux recommandations de la rencontre de Sélingué, des recommandations portant notamment sur l’élaboration d’une feuille de route stratégique pour le développement du secteur. Les participants ont aussi insisté sur la nécessité de séparer les segments de production, du transport de l”électricité et de sa distribution. L”une des recommandations les plus applaudies portait sur l”élaboration d”un plan de gestion de l’accroissement des branchements et la vente de l”énergie électrique à travers le réseau de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (Omvs).

Sélingué a demandé l’accélération du projet d”interconnexion en raison de son impact positif sur la rentabilité financière d”EDM et sur l”économie nationale. La rencontre a souhaité une étroite coopération entre l”Agence malienne de développement de l’énergie domestique et de l’électrification rurale (Amader) et Énergie du Mali pour promouvoir l’électrification par l”interconnexion avec les postes de transformation. L”urgence de bâtir le barrage de Kénié a été souligné par la rencontre qui a également suggéré la préparation d”un business plan quinquennal sur la période 2008-2012.

L”exécution de ces recommandations devrait déboucher sur une nette amélioration de l”offre de service d”EDM dans les 5 prochaines années. Actuellement, la société produit 1400 Mwh par jour. Cette énergie qui ne couvre pas encore les besoins de consommation est distribuée par 3 600 km de lignes électriques exploitées.

Sur le chemin du retour, le ministre et sa délégation se sont arrêtés dans le village de Tékélé (commune de Oueléssébougou) dont les habitants projettent de planter 20 hectares de pourghère dans les années à venir. Le ministre qui a vivement encouragé les paysans à le faire, a rappelé l”importance de la nouvelle politique de vulgarisation du pourghère qui sert, rappelons-le, à la fabrication du biocarburant.

La hausse du prix du pétrole et de la consommation des carburants fossiles booste la demande en énergies alternatives. Dans cette perspective, les oléagineux et le pourghère apparaissent comme des alternatives crédibles dans un avenir proche pour les pays non producteurs d”hydrocarbures comme le notre.

Si le Brésil et les États-Unis ont trouvé un terrain d”entente pour produire du bio-éthanol (à partir de la canne à sucre ou du soja), l”Inde s”intéresse de près à une plante qui pousse à l”état sauvage, le jatropha, pour le transformer en carburant végétal. Notre pays mise beaucoup sur le pourghère d”autant que les résidus d”extraction peuvent être utilisés comme engrais dans l”agriculture. Des essais sont en cours.

Boubèye MAIGA
A. M. CISSÉ

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