EDM-SA : Les nouvelles procédures d’achat du carburant

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La crise énergétique continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive. Depuis un certain temps, les populations de Bamako et d’autres grandes villes du pays présentent énormément de coupures de courant intempestives du sur le réseau de l’Énergie du Mali (EDM-SA). La polémique en cours entre les principaux acteurs donne l’impression qu’ils se rejettent plutôt la responsabilité.

En effet, lors de sa sortie à la télévision nationale, la semaine passée, la ministre de l’Énergie et de l’Eau, Mme Bintou Camara, avait focalisé son propos sur le problème de gouvernance au sein d’EDM-SA, notamment le vol de carburant destiné à faire tourner les centrales de la société, les primes et autres avantages faramineux dont s’arrogent les travailleurs alors que la société est sur le point de toucher le fond. Le ministre avait également évoqué l’investissement colossal du gouvernement à l’endroit de l’Énergie du Mali. Investissement qui s’élève à plus de 106 milliards de Fcfa, de janvier à septembre 2023.

Trois jours plus tard, les trois syndicats d’EDM-SA, à savoir le Syndicat national des constructions civiles, des mines et de l’énergie (Synacome), le Syndicat libre du secteur de l’Énergie du Mali (Sylsem) et le Le Syndicat unique des travailleurs de l’eau et de l’électricité (Syteelec) a organisé une assemblée générale pour se blanchir des allégations du ministre de tutelle. Pour eux, leur entreprise souffre plutôt d’un manque d’investissement. Voilà pourquoi, elle n’arrive pas à fournir régulièrement de l’électricité aux Maliens.

«Le besoin en carburant à EDM-SA est immense. La seule ville de Bamako consomme 20 citernes de gasoil par jour et 5 citernes pour l’intérieur du pays. Notre société gagne 500 millions contre une dépense de 1,2 milliard de Fcfa uniquement en gasoil par jour. Il y a un écart entre ce que nous gagnons et ce que nous dépensons par jour. C’est l’État qui doit combler cela. Effectivement, il donne quelque chose. Mais c’est insuffisant pour qu’on puisse donner de l’électricité à la population 24h/24», avait expliqué le secrétaire général du Comité syndical d’EDM-SA, Baba Dao. Les sur les réseaux sociaux ne dédouanent ni le gouvernement ni les travailleurs d’EDM. Les Maliens ne veulent qu’une seule chose : la fin du délestage pour bien mener leurs activités économiques et dormir bien la nuit en cette période de chaleur.

Le message semble être compris par nos dirigeants. En effet, lundi dernier, la ministre de l’Énergie et de l’Eau, Mme Bintou Camara, a rencontré les grands opérateurs pétroliers fournisseurs d’EDM-SA pour partager avec ceux-ci, les nouvelles dispositions prises en matière de fourniture de carburants afin d’assainir le secteur. La rencontre a enregistré la présence du directeur général d’EDM-SA, Abdoulaye Djibril Diallo et de son directeur central du Pôle financier, comptabilité et commercial, Moussa Diakité.

RÉPONSE ADÉQUATE- Il faut noter que la ministre Bintou Camara, après discussions avec le directeur général d’EDM, a décidé de réduire de façon drastique le nombre pléthorique de fournisseurs de carburants. De ce fait, quatre sociétés ont été identifiées pour assurer l’approvisionnement correct et ininterrompu d’EDM-SA en combustibles. Ces sociétés fourniront désormais à travers un contrat suffisamment clair et qui avantage surtout les deux parties. Un système de gestion basé sur le «Fuel management» sera mis en place et permettra de surveillance et de contrôle à l’aide d’un compteur le niveau de carburant ou de gasoil dépoter par le fournisseur dans n’importe quelle centrale électrique de notre pays. .

Ainsi, chaque fournisseur sera payé en fonction de la quantité exacte de carburants véritablement dépotés dans les centrales, cela en lieu et place des paiements par citernes comme ce qui se faisait habituellement. Ce qui constitue une réponse adéquate aux multiples problèmes révélés par les enquêtes concernant le vol de carburants et même la disparition des stocks. Aussi, parmi les quatre fournisseurs retenus, deux fourniront du carburant, tandis que les autres fourniront du gasoil. Des contrats dument établis préciseront clairement les rôles et responsabilités de chaque contractant ainsi que les modalités de fourniture.

Le ministre de l’Énergie et de l’Eau a annoncé d’autres mesures qui permettront d’assainir le secteur et de favoriser le redressement d’EDM-SA afin qu’elle réponde aux attentes légitimes du peuple. « Fini les achats sur place, vous devez fournir du carburant conformément à vos contrats et cela de façon ininterrompu. Des efforts seront faits par EDM et l’État pour le paiement correct de vos factures dument établies conformément aux règles de la comptabilité. Aussi, vos créances seront apurées conformément à un mécanisme qui sera établi avec vous», a indiqué Mme Bintou Camara, avant d’inviter ses partenaires à un respect strict de leur engagement.

Ainsi, tour à tour, les opérateurs pétroliers se sont réjouis de cette rencontre et se sont engagés tous à honorer leur part du contrat. Ils ont soulevé un certain nombre de difficultés liées particulièrement aux paiements des dettes ainsi qu’au renforcement de la confiance entre eux et leurs partenaires notamment les institutions financières et les banques. Ils ont ainsi sollicité l’accompagnement du ministre afin de booster leurs financements auprès de ces institutions.

Madiba KEÏTA

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3 COMMENTAIRES

  1. Presque tous malhonnêtes ces opérateurs économiques,qui sont même prêts à mettre aux enchères leurs propres meres si cela était possible. Comment peut-on traiter les citoyens du pays de cette manière ? Et c’est au Mali qu’on voit ça . On a fait partir Moussa Traoré pour piller le Mali encore davantage.

  2. “Ainsi, tour à tour, les opérateurs pétroliers se sont réjouis de cette rencontre et se sont engagés tous à honorer leur part du contrat.”

    Le respect des contrats au Mali est un vaste sujet !

    Personnellement, je crois que la culture du respect des contrats et des textes est très faible au Mali. On aime faire les choses à l’ancienne et dans la pagaille. On fait notamment du travail qui nous est demandé et pour lequel on est payé une question principalement de personne, ce qui réduit l’efficacité et la bonne exécution de la mission. Peut-être qu’on n’aura pas autant ce problème de respect des contrats et des textes si la population malienne est scolarisée non dans la langue étrangère française mais dans une des langues nationales africaines de grande circulation.

    Donc, je suis très loin de croire que les mesures annoncées par la ministre de l’énergie, dans leur contenu et dans leur mise en application effective, suffiront à résoudre de manière satisfaisante le problème de l’EDM.

    Je crois que l’État doit revoir complètement les textes juridiques relatifs à la création et au fonctionnement de la société publique EDM. Il faut placer cette société sous le contrôle renforcé des autorités publiques du Mali et surveiller comme le lait sur le feu la moindre activité à l’intérieur de l’EDM. Une attention particulière également à ces syndicats qui se comportent comme une mafia.

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