290 Mégawatts : c’est la prévision annuelle d’EDM S.A. pour l’ensemble de son réseau de distribution. Et sur ces 290 Mégas, 172 sont produits par des groupes électrogènes disponibles mais ne pouvant malheureusement satisfaire la demande.
La société utilise comme renfort, une autre machine appelée TAC ou tribune à combustible, d’une capacité de 20 Mégawatts. Il se trouve que faute de maintenance, cette machine est en panne depuis presque deux ans. Conséquence : des coupures et délestages pendant les périodes de fortes demandes.
Le défaut de maintenance s’avère tout simplement impardonnable pour une société de fourniture d’électricité. Passons cependant. Mais pourquoi ne pas réparer la machine défectueuse ? Par manque de moyens ? Loin s’en faut au regard de ce qui se passe à l’heure actuelle au sein de la boîte.
Ici, les responsables ont tout simplement engagé une vague de recrutements complaisants et budgétivores. Bien entendu, puisque maliens, ces heureuses recrues méritent amplement d’être tirées des affres du chômage. Mais le moment se prêtait-il au regard de cette priorité relative à la machine en panne ? A quoi sert alors de recruter du personnel si la société partait éventuellement en faillite par faute de moyens de production ? Dans cette perspective par ailleurs non négligeable, elle sera contrainte de procéder à des licenciements et, naturellement au paiement intégral des droits des travailleurs compressés. En clair, tout se passe ici, comme si l’ont suscitait justement ce krach avec ses corollaires.
A propos des nouvelles recrues
Nous le disions plus haut: tout malien mérite un boulot et les recrutements permettent de réduire le chômage. Encore, faudra-t-il que les règles du jeu soient respectées !
D’abord, les recruteurs ont fait la part belle aux militants du parti majoritaire. Cela passe encore. Mais priorité devrait être donnée aux bénévoles et/ou stagiaires qui sont, aujourd’hui devenus incontournables au niveau des différents services d’EDM S.A. Eh oui, ce personnel sans statut, se trouve dans tous les compartiments et y joue un rôle essentiel. Rentrés comme stagiaires, ils sont restés plusieurs années (presqu’une décennie pour certains) avec la promesse d’être recrutés un jour. Sur place, ils ont su se rendre utiles et incontournables mais restent toujours des «stagiaires» ou des bénévoles. A l’heure actuelle, ils assurent le maximum du travail, jours et nuits. Et ironie du sort, ce sont eux qui forment en ce moment les nouvelles recrues lesquelles ont tout à apprendre.
Selon toute évidence, ils ont été floués depuis le début. Et pour cause. Dans les faits, EDM-S.A a lancé conjointement deux processus de recrutements en même temps, à savoir un à l’interne et l’autre à l’externe. Les agents (bénévoles et «stagiaires») ont concouru via la messagerie intranet. Mais aucune demande n’a été retenue à l’interne et aucune information n’a suivie. Comme pour dire que c’est finalement à l’externe que tout le recrutement a été effectué.
Par ailleurs, c’est le désarroi pour certaines recrues. Et pour cause. Elles ne sont pas affectées aux postes pour lesquels elles été recrutées. A titre illustratif, Une d’entre elles a concouru pour un poste de chef de service recouvrement. On lui a fait signer un contrat d’agent recouvrement sur une première décision et dans une seconde, elle a été affectée dans un centre de l’intérieur comme agent releveur. Il existe de nombreux cas similaires. Mais du côté des bénévoles et «stagiaires», ceux-ci peuvent toujours s’estimer heureux, car après tout, ils ont été embauchés.
- Diarassouba