EDM : Les agents sabotent le compteur ‘‘I Sago’’

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Les employés du fournisseur de courant, EDM SA, n’aiment pas le compteur prépayé ‘‘I Sago’’. Ils font tout pour décourager les clients intéressés.

                M. S. est tailleur de profession et exerce son métier dans une des petites villes du Mali. A l’approche de la fête de tabaski, M.S. a eu l’idée de chercher un compteur pour électrifier sa machine à coudre et gagner plus d’argent. Il s’est donc rendu à la Direction régionale d’EDM SA de sa ville pour se renseigner sur ‘‘I Sago’’ et en acheter un au cas où ce type de compteur ne serait pas trop cher. Sur place, les agents ont signifié à notre tailleur qui devient ambitieux que le compteur en question coûtait 28.831 ‘‘dôrômès’’, c’est-à-dire un peu moins de 150.000 FCFA. A ce prix là, le tailleur était intéressé et il a voulu introduire une demande pour en bénéficier.

                Face à cette envie, les agents ont avancé aussi le montant qu’il faut payer pour obtenir un compteur classique. Et ce, en lui expliquant que cela était beaucoup plus intéressant et reposant pour le client qui, une fois le compteur posé, n’avait plus à s’occuper de rien. Au contraire, ils ont tout fait pour décourager M.S. d’opter pour ‘‘I Sago’’. Ils lui ont expliqué que c’est un compteur adapté aux pays industrialisés et non aux pays pauvres comme le Mali. Que chez nous ici ‘‘I Sago’’ était juste bon pour les gens fortunés mais pas du tout bon pour les pauvres. «Ici, seuls cinq idiots ont introduit une demande pour le compteur I Sago depuis que cela a existé», ont-ils martelé à M.S. pour mieux le décourager de se comporter comme un idiot. Ils ont ajouté que de toutes façons, les compteurs I Sago, ils n’en avaient reçu que deux qui ont été vendus depuis bien avant le ramadan. M.S. devait donc se décider pour un compteur disponible et sans problème et un autre pas disponible d’ici longtemps et qui était bon juste pour les fortunés. Et lorsque M.S. a voulu faire cas de la communication à la télé qui avait attisé son envie d’avoir un ‘‘I Sago’’, les agents lui ont dit de continuer son chemin : «On a coxé les grands commerçants pour faire la pub», ont-ils dit à M.S. Du coup, le tailleur ne savait plus quoi penser ou faire et avait cousu les habits de la fête avec sa machine sans électricité, c’est-à-dire en pédalant.

                La question que l’on se pose ici est la suivante : pourquoi est-ce que les agents d’EDM SA sabotent-ils, dans les bureaux d’EDM, le compteur prépayé ‘‘I Sago’’ ? Une seule hypothèse retient notre attention sur le sujet. D’un côté, beaucoup d’abonnés d’EDM SA volent le courant et de l’autre, beaucoup d’autres sont complices de vol. il y a un contrat dans le contrat officiel qui permet et à l’agent véreux de passer chaque mois prendre de l’argent avec le client tricheur. Avec I Sago, ce système ne fonctionne pas. Ceci explique peut-être cela.

                Ce qui est curieux aussi, c’est que EDM détient dans ses murs un des doyens de la communication au Mali. Et pourtant, ‘‘I Sago’’ n’a pas bénéficié d’une promotion digne de ce nom. D’où le désarroi des gens comme M.S. De ce côté, il reste du travail à faire, car I Sago mérite de vivre et bien.

 

Ben Omar

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