Les Maliens sont en train de vivre les pires cauchemars de leur vie avec ces délestages intempestifs d’électricité qui interviennent à n’importe quelle heure, de jour comme de nuit, comme pour descendre l’enfer sur terre, en cette période caniculaire où la température ne cesse de monter. Mais c’est encore plus grave, lorsque qu’une entreprise publique comme Edm-sa impose le chômage technique à plusieurs entreprises industrielles et artisanales en les privant de l’électricité nécessaire à leurs activités. Mais où se trouve donc le fameux directeur général arrivé à la tête de l’Edm-sa en Zorro des temps modernes chargé de résoudre les problèmes de cette boîte ?
On peut parler de développement à longueur d’années, cela restera au stade des simples discours tant que la question énergétique ne sera pas résolue dans ce pays. Mais lorsque des couturiers sont obligés de s’asseoir dans des ateliers pour boire du thé à longueur de journées, faute de courant pour conduire les machines; les ordinateurs des entreprises s’imposent un repos à cause des délestages; les provisions pourrissent dans les frigos et congélateurs ; les produits des rayons frais deviennent avariés par manque de réfrigération et les habitants de plusieurs quartiers sont privés d’informations, surtout de leur journal télévisé préféré parce que privés de télévision suite à un délestage de l’Edm-sa, il est illusoire de parler de progrès et de développement.
Des délestages, l’Edm-sa nous en a tellement donnés ces derniers temps que c’est quasiment devenu anodin pour le commun des Maliens. C’est là où cela devient très dangereux car finalement la population se résigne à supporter stoïquement cette médiocrité de gestion d’un service public aussi stratégique. Lequel, au lieu de procurer du bonheur, voire du bien-être, empoisonne la vie des populations qui tentent tant bien que mal de survivre à la canicule exceptionnelle de cette année, à défaut de pouvoir user de leurs ventilateurs, climatiseurs et autres gadgets de refroidissement fonctionnant au jus précieux de l’Edm-sa qui se fait désirer.
C’est d’autant plus grave que, s’agissant de l’Edm-sa, c’est tout simplement de la reculade, au fil des ans. Mais cette année est la pire des temps vécus ces dix dernières années. Et les populations ne peuvent comprendre que même en pleine crise multidimensionnelle et aussi sous la Transition présidée par le Pr Dioncounda Traoré, la situation était meilleure.
En plus, ces délestages intempestifs, voire rébarbatifs, interviennent après les actions d‘éclat du directeur général nommé il y a quelques mois et qui a fait une entrée en fonction fracassante par une campagne musclée de recouvrement des créances, notamment avec des scènes spectaculaires de suspensions de fourniture d’électricité à des institutions et services publics sommés de régler hic et nunc les montagnes d‘arriérés qui s’amoncelaient.
Tout le monde disait bravo et applaudissait des deux mains le sauveur qui affichait une rigueur de gestion accompagnée d’une campagne de communication qui annonçait la naissance de la nouvelle Edm-sa, semant ainsi l’espoir chez les populations de ne plus vivre les heures sombres des années de quasi faillite de cette société qui arrivait à peine à se départir de son autre nom de baptême : Energie du Mal.
Mais l’espoir n’a été que de courte durée. Chassez le naturel il revient au galop ! Edm-sa est redevenue l’Energie du malaise et son directeur général, arrivé à la tête de cette société publique en Zorro des temps modernes pour mériter un «Djandjo» retentissant dans nos colonnes, s’est révélé finalement un piètre zéro, si l’on en juge par les résultats : les délestages qui nous étouffent, nous ôtent notre sommeil, nous mettent en chômage technique et pourrissent nos provisions et produits de nos rayons frais…
La Rédaction