A la faveur d’une conférence de presse animée le mardi 31 octobre dernier dans les locaux de son département, le ministre du Développement Industriel, Mohamed Aly Ag Ibrahim a expliqué aux journalistes, la vision du président Ibrahim Boubacar Keïta pour l’épanouissement de ce secteur clé de l’économie nationale.
« Il faut une transformation structurelle de notre économie pour plus de valeur ajoutée et d’emplois-jeunes. Notre pays a trop souffert de l’exportation de ses produits. C’est pour cela que nous pensons qu’il est temps, il est temps, il est grand temps que nous songions à les transformer sur place, in situ, pour que ce faisant, les déperditions soient moindres ». C’est par cet extrait du discours du président de la République Ibrahim Boubacar Keïta, lors du lancement du compte à rebours du Forum Invest in Mali, que le ministre Mohamed Aly Ag Ibrahim a introduit le débat avec les journalistes sur la vision présidentielle du développement industriel. C’était en présence de plusieurs membres de son cabinet et des responsables des services techniques rattachés à son département.
Selon le ministre du Développement Industriel, Mohamed Aly Ag Ibrahim, le Mali compte 15 fois moins d’unités industrielles que la Côte-d’Ivoire et 12 fois moins que le Sénégal, et traine la mauvaise réputation d’être le premier pays exportateur de la zone UEMOA. D’où la création d’un département ministériel, exclusivement dédié au Développement Industriel pour changer cette mauvaise donne, en accélérant l’industrialisation du pays.
Dans cette dynamique, le ministre Mohamed Aly Ag Ibrahim a rappelé que le Mali dispose d’énormes potentiels en ressources naturelles, lui permettant de faire une transition économique vers l’industrialisation. Parmi les secteurs porteurs, l’accent sera mis, selon lui, sur la transformation agroalimentaire, la transformation du coton, le développement des abattoirs pour l’exportation de la viande, la tannerie industrielle. Tandis que dans le domaine des BTP, d’après le ministre, l’accent sera mis sur la production du fer à béton, du ciment, des carreaux, de la peinture et des mobiliers. Quant au secteur des industries extractives, le gouvernement à travers le Ministère du Développement Industriel compte diversifier les ressources.
Pour répondre à ces enjeux, le gouvernement a entrepris un certain nombre de réformes pour améliorer le climat des affaires en matière de commande publique, de programme de restructuration, de mise à niveau des entreprises, d’incubateurs et d’aménagement des zones industrielles. D’après le ministre Mohamed Aly Ag Ibrahim, dans le cadre de ces réformes, il est prévu la création de Zones Economiques Spéciales (ZONES), la mise en place d’un centre d’incubation d’entreprises de transformation agroalimentaire, l’amélioration de l’accès des PME-PMI locales à la commande publique et l’aménagement de zones industrielles prioritaires à Bamako, Kayes, Ségou, Tombouctou et Gao.
Des réformes qui ont été très favorablement accueillies par l’Organisation Patronale des Industriels (OPI) dirigée par Cyril Achcar patron du Groupe AMI.
Lassina NIANGALY