Voilà les conséquences de l’interconnexion électrique. Quand le pays fournisseur de courant tombe en panne, ou a des difficultés dans la production de l’électricité, les pays desservi ne peuvent que récolter les pots cassés. C’est justement ce qui se passe depuis quelques jours entre la Côte d’Ivoire et le Mali.
Depuis le mois d’avril 2021, la Côte d’Ivoire connait une période de délestage dans le domaine de l’électricité, qui a été éprouvante pour une bonne partie de la population Abidjanaise et des villes de l’intérieur. La compagnie ivoirienne d’électricité (CIE), dans un communiqué explique que l’incident est survenu dans la nuit du 20 Avril 2021 à la centrale de production d’Azito.
Bien avant c’est-à-dire le 14 avril, la CIE avait fait un autre communiqué où elle informait sa clientèle « que suite à des incidents survenus sur le réseau Haute Tension interconnecté, la fourniture de l’électricité est perturbée depuis quelques jours dans certaines Communes d’Abidjan et de l’intérieur du pays. … Que ces perturbations sont notamment liées à des dysfonctionnements observés sur certaines lignes d’interconnexion avec les pays frontaliers ». Ajoutant « qu’une première délégation se rendra dans la sous-région afin d’optimiser les réglages en vue d’éviter les perturbations des clients ».
Voilà que la CIE qui donnait 27% de son électricité au Mali en 2019, connait quelques difficultés d’approvisionnement. Conséquence : Notre pays est dans l’incapacité de combler le Gap, selon le ministre de l’Energie et de l’Eau.
Certes, l’interconnexion électrique qui permet d’améliorer le fonctionnement du marché en diversifiant les sources de production d’électricité, et de rendre solidaires les pays voisins dans le but de diminuer le risque de panne à grande échelle, le Mali à l’état actuel ne doit plus faire de ce créneau une solution pour satisfaire sa population en matière de courant. Ne devons-nous pas compter sur notre propre installation ? Tant que les autorités maliennes continueront à espérer sur le courant produit par la Côte d’Ivoire ou la Guinée, les Maliens continueront à souffrir surtout que la fin du délestage dans le pays de Alassane Dramane Ouattara à des jours devant lui. Sur les antennes de la RTI, le directeur général de la CIE a annoncé l’entretien des réseaux dans plusieurs villes de la Côte d’Ivoire. Puisque le Mali c’est plus de 25% d’électricité « achetée », toute perturbation sur leur réseau interconnecté se sentira chez nous. Heureusement que le ministre de l’Energie a promis que les travaux sont en cours pour que le Mali se dote de capacité électrique endogène plus puissante.
Mohamed Keita