Délestages au Mali : les explications du directeur des ressources humaines de l’EDM-SA

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Les coupures intempestives d’électricité au Mali font réagir de plus en plus de citoyens maliens. Pour comprendre ce problème d’électricité, nous avons  profité d’un entretien littéraire avec Aboubacar Sidiki Kanté, directeur des ressources humaines de l’Énergie du Mali (EDM-SA), pour lui demander des explications. Il nous dévoile les problèmes de l’EDM ainsi que des solutions à envisager pour fournir une quantité suffisante d’électricité à tous les Maliens.

« En tant que directeur des ressources humaines, j’ai une responsabilité de premier plan dans cette situation. Mais les Maliens doivent comprendre que nous sommes touchés au même titre qu’eux par les coupures, parce que nous sommes aussi sur le réseau électrique. Chez moi, il n’y’a pas de groupe électrogène. S’il y a coupure, je suis aussi coupé comme les abonnés.

C’est important aussi que les citoyens comprennent que depuis soixante ans, il y a un déficit structurel d’électricité, un problème d’investissement sur dix, quinze, vingt, trente ans. »

Les véritables problèmes auxquels l’EDM est confronté

« L’EDM a deux problèmes : un problème d’investissement et un problème de tarif. Mais tout le monde sait que les questions de tarif au Mali sont sensibles.

L’EDM est probablement l’une des rares sociétés au Mali qui produisent et vendent à perte. Si vous regardez le coût de production ou le coût de session de l’électricité, il y a un véritable déphasage. Lorsqu’une société censée se faire du profit, puisque c’est une société anonyme, produit à perte, comment est-ce qu’elle va s’en sortir ? »

Doubler la capacité de l’EDM

« En résumé, ce que la population vit, nous le vivons dans notre chair parce que nous faisons partie de cette population. Nous faisons tout notre possible pour que la situation change.

Toutefois, au Mali, les coupures sont constantes au cours de trois-quatre mois dans l’année. Cela suppose qu’il faudra doubler la capacité de l’EDM pendant cette période (mars, avril, mai et octobre). Mais pour ce faire, les ressources manquent.

Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’il y a encore des Maliens qui n’ont pas d’électricité. À ce titre, il y a un choix politique à opérer en dotant ces populations de premier niveau. C’est ce qui fait que pendant la période de chaleur, ce qui est disponible ne suffit pas. Le problème est essentiellement un problème d’investissement. »

Pour pallier le déficit d’électricité

« Les sources de production accessible à notre pays sont l’hydro-électricité, le solaire, la thermique. Il faut un mixte. On ne peut pas avoir que de l’hydro-électricité uniquement parce qu’il y a des moments où il n’y a pas d’eau dans le fleuve. On ne peut pas avoir que du solaire parce qu’il y’a des moments où il n’y a pas de soleil et quand on n’a aussi que la thermique, comme dans le cas actuel du Mali, ça coûte trop cher parce que le Mali n’est pas producteur de pétrole.

Il faut trouver un juste dosage avec des investissements conséquents qui permettent de donner de l’électricité aujourd’hui à tous les Maliens, dans un premier temps. C’est lorsque tous les Maliens auront de l’électricité qu’on pourrait envisager de doubler les capacités pour combler les déficits sur des périodes spécifiques comme la période de chaleur.

Il faut savoir aussi que nous sommes dans un pays pauvre qui a des moyens limités, qui est en guerre, qui fait de son mieux sur tous les fronts y compris celui de l’électricité. »

Togola

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