Délestages à Bamako et dans les grandes villes de l’intérieur : Thiona Mathieu Koné s’explique

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Dans un entretien qu’il a bien voulu nous accorder, le patron de la communication d’EDM S.A, a levé le voile sur les coupures quotidiennes que connaissent les habitants de la capitale ainsi que des grandes villes du pays. Mêmes celles occupées au nord Mali.

 

A prime à bord, ces délestages étaient prévus bien avant le coup d’état du 22 mars dernier puisque les pouvoirs publics d’alors avaient été prévenus de ces délestages  et si la feuille de route qui avait été dégagée était  respectée, nous ne serons pas à ce stade. En clair, EDM S.A avait besoin de plus de 46 milliards pour faire face au déficit causé par la mauvaise pluviométrie de l’année dernière. Mieux, pour servir quotidiennement de l’électricité à tous, il lui fallait 18 citernes de 55 000 litres de gas-oil par jour, soit 540 millions de FCFA lorsque l’on sait qu’EDSM S.A tourne aujourd’hui avec 58% de part de thermique alors que d’habitude, la part thermique ne dépassait pas les 40%.
Disons qu’EDM S.A est tributaire des centrales hydro-électriques de Sotuba, de Sélingué et de Manantali. La preuve est que lorsque les centrales hydroélectriques tournent normalement, elles produisent 60% de l’énergie nécessaire pour alimenter le pays.  Ce qui n’est pas el cas depuis el début de l’année.
Selon M. Thiona Mathieu Koné, patron de la Com : « EDM SA avait prévu cette crise énergétique depuis le mois de novembre 2011. Nous avons alerté les autorités gouvernementales dans une note technique bien détaillée ». Et le gouvernement devrait mobiliser une subvention de 20 milliards de FCFA en terme de compensation. Aussi, appui à la trésorerie d’EDM SA à hauteur de 5,5 milliards de FCFA ; 6 milliards pour le stock d’énergie de sécurité et 11 milliards de FCFA pour le renforcement des capacités.  En clair, EDM SA attendait 46 milliards de nos francs de la part de l’Etat avec un chronogramme bien précis. Mais compte tenue de la situation, l’Etat n’a pu verser à EDM SA sur les 10 milliards, un pauvre 1,5 milliard a été versé début mars. C’est-à-dire deux semaines avant le renversement du régime.
Cette manière de faire des anciens dignitaires plonge la société dans une crise d’approvisionnement de sa clientèle. C’est pour quoi indique Thiona : « EDM SA en accord avec les nouvelles autorités, a établi un programme d’approvisionnement en fonction des priorités. Ainsi, les services sensibles de l’Etat, les hôpitaux, les casernes militaires, de police, Gendarmerie, Garde et autres, sont régulièrement fournis en électricité. Le reste de la ville de Bamako est répartie en quatre secteurs qui sont sevrés d’électricités de 7h à 18heures ». En plus de ces problèmes, les installations d’EDM SA ont été par endroit touchés lors des évènements du 22 mars dernier. Ce qui a occasionné des coupures d’électricité dans certaines zones. Selon notre interlocuteur, les autres grandes villes connaissent le même problème : fourniture partielle.
Le patriotisme d’EDM SA n’est plus à démontrer
Dans les zones nord du pays, aujourd’hui occupée par des bandits armés, EDM SA malgré l’insécurité, est parvenue à assurer le service jusqu’au bout grâce au patriotisme de ses agents. Seulement, dans certaines localités les problèmes d’approvisionnement en intrants, ont eu raison de la pugnacité des techniciens d’EDM SA dont certains ont regagné Bamako.
Tout en assurant que la situation connaîtra une amélioration dans les jours à venir, Thiona Mathbieu Koné, Directeur à la Communication d’EDM SA, en appelle au bon sens des maliens pour permettre à la société d’approvisionner dans de meilleures conditions le maximum de ses clients. Ceci passera forcément par la gestion parcimoniale de l’énergie. Il demande aux grandes entreprises d’utiliser leurs groupes électrogènes afin de permettre l’approvisionnement au maximum de clients.
En réalité, les mauvaises langues faisaient croire que les coupures actuelles relevaient du sabotage.  Sur la question, Thiona est ferme : « Il est inimaginable que quelqu’un veuille saboter. Ceux qui font croire que les coupures sont liées aux évènements du 22 mars, se trompent lourdement. Nous avons rencontré par deux fois les nouvelles autorités et leur avons exposé nos problèmes. Le Capitaine Sanogo et ses hommes en ont pris bonne note. Nous espérons que les choses vont très rapidement s’améliorer avec les pluies qui vont s’installer ».
Ce qui est clair, c’est que la situation actuelle avait précédé l’arrivée de la junte et qu’à EDM SA, les techniciens avaient vu les choses venir. Donc à chacun d’utiliser à bon escient l’énergie et l’eau qui malgré tout est déficitaire de 60 millions de litres. Une situation que le patron de la SOMAGEP a clarifié récemment.
Bokari Dicko

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10 COMMENTAIRES

  1. 1) EDM (energie du Mali) n’arrive plus à nous fournir l’électricité du jour au lendemain! Les explications diffusées ne tiennent pas la route. 2) Des problèmes de fourniture d’eau dus,selon la SOMAGEP, aux délestages. Le plus étonnant est que cette société nous informait en plein embargo qu’elle envisage l’achat de groupes électrogènes pour faire face à cette situation !!! Un conseil:achetez des pompes solaires et les groupes ne doivent servir que d’appoint lorsque le ciel reste couvert pendant plusieurs jours. Les feux tricolores solaires sont là pour nous ouvrir les yeux sur les bons choix à faire:ils sont les seuls à fonctionner actuellement sans discontinuer.

  2. Mon problème c’est le choix des services prioritaires, pour moi hormis les hôpitaux et autres services de santé la priorité doit être accordée aux usines, aux entreprises , bref aux activités économiques.

  3. L’EDM n’a pas les moyens d’acheter le gasoil, et si on faisait un contrôle des finances et des biens des hauts placés il y aurait peut être des surprises !
    En plus les décideurs qui achètent le gasoil sont dans un milieu fermé, une mafia au sein de l’EDM et ils touchent des commissions énormes sur chaque livraison.

    • Mon frère tu as raison. Ne nous parle pas de 46 milliard car je sais que plus de 10 milliard vont dans les poches des dirigeants. Je pense qu’on doit faire plusieurs audites. La mauvaise gestion qui fait ça.

  4. Voilà M. Bokari Dicko, le rôle d’un journaliste. Aller vers l’information et la diffusser de façon objective. C’est cette objctivité qui vous manque. En tant que jeune apprenti journaliste,si vous voulez faire bonne carrière dans ce métier voilà ce que vous devez faire désormais. COURAGE POULO!

  5. Bamako peut rester dans le noir, nous voulons que tous les moyens du pays aillent a l’armée!

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