Délestage au Mali : L’EDM perd sept milliards de FCFA chaque année

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C’est à la faveur d’un point de presse tenu à la Maison de la presse dans l’après-midi du vendredi 30 avril, que les trois secrétaires généraux  du syndicat libre du Secteur de l’Energie au Mali (SYSLEM), syndicat National de Construction Civile (synacome) et syndicat Unique des Travailleurs Eau et Electricité (SYTE ELECT), ont éclairé la lanterne des hommes de medias sur la cause du délestage intensif en cette période de forte chaleur coïncidant avec le ramadan. Au présidium on pouvait noter la présence entre autres, du segal du SYSLEM, M. Mohamed El Moctar Maïga, du segal du SYNACOME M. Baba Dao et du segal du SYTEELECT, M. Abdoulaye Cissé.

A l’entame de ses propos le segal du SYTEELECT M.  Abdoulaye  Cissé a expliqué que l’Energie du Mali a pour mission de produire, de transporter et de distribuer le courant sur toute l’entendue du territoire national. D’après lui, l’EDM n’est pas en mesure de satisfaire tous ses clients et cela est dû à un certain nombre de problèmes. Au nombre desquels il a cité: l’insuffisance de la production, de ligne de transport, du réseau de distribution, l’insuffisance de pièces de rechanges et déficit de cadre adéquat de travail pour le personnel.

Il dira que donner le courant à toute la population du Mali est le devoir continuel  de l’EDM. « Si cela n’a pas été le cas, le peuple a le droit de marcher » a-t-il fait savoir.

L’énergie du Mali  est une société d’Etat, dit-il, avec un conseil d’administration en appui. Elle est régie par   une convention de concession avec un cahier de charges de l’Etat. Selon lui, l’Etat a la lourde tâche  mais le constat est qu’aujourd’hui il est  confronté à un problème d’investissement.

Selon lui, cela fait 30 à 45 ans qu’il n’y a pas eu de projets structurants dans le domaine de l’énergie dans notre pays. A savoir que depuis la construction sous la 1ère et 2ème république de deux grands  barrages à Manantali et Sélingué, il n’y a pas eu d’investissements d’envergure comparativement aux besoins de la population en électricité, qui s’accroissent chaque jour. «Le nombre de la population  augmente, la consommation  augmente aussi. Mais jusqu’à présent, nous sommes  sur la même production et la même méthode de travail.  L’Etat est actionnaire même si  l’EDM accomplit son devoir » a dit le secrétaire général du Syndicat Unique des Travailleurs Eau et Electricité (SYTE ELECT).

D’après lui,  l’énergie n’est rien dans cette situation, tous les personnels de l’EDM font leur  travail correctement  jour et nuit sans aucune  vie de famille  à cause de l’intérêt de la population. « Ce que nous cherchons si  nous n’avons pas c’est difficile de satisfaire les clients » a-t-il dit.

Toujours dans le même volet, M.Cissé précisera que  les abonnés sont très nombreux sur la porte de transvaut d’où  la cause de la coupure actuelle. « Si ce transvaut est très chargé, ça pète nous n’avons pas de moyen pour rechanger les pièces c’est l’Etat qui doit assurer cette charge mais il ne le fait pas » a-t-il martelé. Tout en affirmant que  toutes les matières premières qui rentrent dans la production d’un kWatt  ne sont pas fabriquées dans notre pays, de ce fait, le Mali importe toutes les pièces de rechange pour pallier les pannes.

Parlant de la convention  entre  la Côte d’Ivoire et le Mali, M.Cissé a fait savoir que cette convention existe entre les pays de l’espace de la CEDEAO, la Côte d’Ivoire doit fournir 100 mégawatts à notre pays dans un système  de vase communicant. « Elle n’a pas  honoré cette convention, elle nous fournit 30 mégawatts, dès fois 20,  peut-être  l’année prochaine notre pays pourra être fourni comme cela se doit, car la Côte d’Ivoire est confrontée aujourd’hui au même problème que le Mali » a souligné M.Cissé. Pour combler le déficit déclare-t-il,  le Mali a besoin aujourd’hui de 100 mégawatts.

Il a par fini  fait savoir que chaque année notre pays perd sept milliards de FCFA en électricité à cause du vol de  la population. «  Si nous pouvons récupérer cet argent ça nous permettra  de distribuer l’électricité sur toute l’entendue du territoire  national ».

Par Fatoumata Coulibaly

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