Face aux difficultés d’accès à ces denrées vitales au développement, le président de la République IBK s’est engagé à mettre leur gestion au compte de ces services publics
Le ministre de l’Energie et de l’Eau, Malick Alhousseini a bouclé le 14 mars dernier, une visite de supervision de 4 jours dans la région de Kayes. Il était accompagné à cette occasion par plusieurs membres de son cabinet dont Mme Ly Fatoumata Kane, les directeurs de la SOMAGEP, Boubacar Kane, de la SOMAPEP, Adama Tiémogo Diarra, le directeur général technique de l’EDM, Ladjo Sogoba, le directeur national de l’hydraulique, Yaya Boubacar.
L’objectif de cette visite était pour le ministre de s’imprégner de l’état des lieux des infrastructures en eau et en électricité et de l’avancement des projets en cours.
La délégation ministérielle a quitté Bamako très tôt dans la matinée du samedi 10 mars pour marquer sa première escale à Kita dans le village de Keniekola. Là, le ministre et sa suite ont visité la phase d’installation du projet PASERK. Un projet financé par l’Union européenne à hauteur de 1750 milliards de FCFA pour un délai d’exécution de 3 ans. Il vise l’amélioration des conditions de vie des populations dans les 30 villages du Cercle de Kita. Les activités prévues sont, entre autres, la création de micro-entreprises ; la fourniture et l’installation de 30 kiosques solaires dans 24 écoles, la diffusion des foyers améliorés, 5 centres de santé électrifiés et des chauffes eau solaires, 30 pompes solaires pour le maraichage, salle de charge batterie.
Dans la capitale de l’arachide, le ministre de l’Energie en compagnie des autorités de locales a visité d’abord, la gare dans le cadre du projet de renforcement en eau, le site du futur château d’eau d’un réservoir de 1 000 mètres cubes, financé par la Banque mondiale à coût de 5,5 milliards de FCFA.
Il a ensuite constaté les difficultés auxquelles les populations de Kita sont confrontées en terme d’alimentation en eau, malgré la présence d’un groupe électrogène de 100 000 kva. La station de pompage et de refoulement, le poste de haute tension ; le site du projet de central photo voltaïque de statut à Akuo solar implanté à Kita ouest sur 1 hectare. Un grand projet photovoltaïque de production d’énergie de 50 Mw pour un coût de 53 milliards de FCFA. Selon Bréhima Koité, chef de projet, le premier kw est attendu d’ici un an.
A Kenieba, dans la ville de plus de 50 000 habitants, l’Etat a consenti des efforts, notamment le financement le 23 avril 2016, de la construction de 2 forages à grand diamètre dont un en exploitation avec un débit de 75 mètres cubes et l’autre avec un débit de 85 mètres cubes. Malheureusement, l’entreprise chargée des travaux accuse un retard considérable. Le contrat arrive à terme ce mois-ci, alors que pour l’instant, il n’y a qu’un forage d’un débit de 10 m3, bien loin à mesure de satisfaire les besoins des populations de la localité. «Constat, d’avril à maintenant les deux forages ne sont pas encore à la portée de la population » dira le député. Selon l’élu de la ville, Aboubacar Sissoko, c’est un tout petit forage de 10 mètres cubes qui a été réalisé par un jeune entrepreneur et un autre forage enterré dans le carré. Là le ministre a rappelé que désormais le service public de l’Energie et de l’Eau sera géré par EDM, la SOMAGEP et la SOMAPEP. Sous contrat jusqu’à la fin de ce mois, Cheick Tidian Tall promet de remplir son contrat, c’est-à-dire la mise en place de deux forages comme prévu dans le cahier de charges.
Des lampes à pétrole en main : Concernant le volet électricité de la ville, la délégation a visité les installations solaires d’un opérateur privé KAMA SA. Là également, c’est devant le château de 150 mètres cubes que des femmes et enfants du camp contents de la visite ministérielle, que Malick Alhousseini a fait part de l’engagement du président de la République IBK, de mettre au compte de l’EDM, de la SOMAGEP et de la SOMAPEP, la gestion du service public de l’eau et de l’énergie.
Après un repos bien mérité, suite à un voyage éreintant entre Yélimané et Kayes la délégation a entamé la journée marathon par une rencontre d’échanges avec la population du Kaarta à la Maison de l’amitié Montréal et Yelimani.
Le ministre a été accueilli à l’entrée de la cour par les autorités administratives, le préfet Mamadou Diarra, Soumaila Diakité, le chef de village, l’honorable Ahmada Soukouna, Barka Traoré et une foule nombreuse venue des 12 communes et des 4 arrondissements. Là, les griots ont remis au ministre Malick Alhousseini, une lampe à pétrole comme symbole de la difficulté d’approvisionnement de Yélimané en électricité. A côté, des enfants assis en groupe avec des lampes à pétrole en main comme pour illustrer les conditions difficiles dans lesquelles ils apprennent leurs leçons.
Dans la salle Madioké Diarra, les populations de Yélimané unies, ont partagé avec le ministre tous leurs soucis en électricité comme en eau. C’est le cas notamment du préfet. Ce dernier a expliqué que les activités économiques et administratives tournent au ralenti. La ville de Yelimané a été dotée par le ministre sortant de l’Energie, Frankaly Keita, de 4 groupes électrogènes d’une capacité de 275 kva dont le fonctionnement pose problème aujourd’hui à cause des problèmes. « Ici à Yelimané le morceau de glace qui coûte 50 FCFA à Bamako est vendu à 350, voire 500, à moitié fondue, en provenance de la capitale malienne. Le chef de village, la présidente des femmes et plusieurs autres intervenants ont souligné les difficultés d’approvisionnement de la ville en eau et courant. Et le maire a fini par dresser un chapelet de doléances au ministre de l’Energie et de l’Eau. Il s’agit, entre autres, de la mise en marche immédiate d’une inter-connectivité de toutes les villes au réseau existant, l’extension du réseau d’électricité, la poursuite de l’interconnexion. A leur suite, le ministre Maiga a apporté la bonne nouvelle «nous avons compris votre message. Conformément aux orientations du président de la République IBK, nous nous engageons à résoudre définitivement par des actes concrets les problèmes d’eau et d’électricité d’ici, car Yelimané est partie intégrante du Mali. Et ce n’est que justice». Il a souligné que les chefs-lieux de cercles et les villes frontières seront tous pris en charge désormais par l’EDM, la SOMAGEP et la SOMAPEP. « En juin le système sera renforcé vers l’hybride, un couplage entre l’énergie solaire et thermique pour diminuer les charges d’exploitation. Et désormais Yelimané paiera le courant au même prix que Bamako, Gao et Koulikoro ». Malick Alhousseini a exhorté les populations à rester unies et faire des bénédictions pour le pays pendant leurs prières et surtout à payer régulièrement les factures d’électricité.
Félou : A Kayes, le ministre et sa délégation ont visité les installations électriques et d’eau, notamment le poste de Paparah, la station de pompage et de traitement d’eau de la cité des rais, ainsi que les installations hydroélectriques de Félou et de Gouina, situées respectivement à 15 et 65 km de Kayes réalisées par l’entreprise chinoise Sinihydro Corporation Limited, dans le cadre de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS), inauguré le 17 décembre 2013 par les présidents sénégalais, Macky Sall, mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, malien, Ibrahim Boubacar Keita et le Premier ministre guinéen, Mohamed Said Fofana.
D’un coût global de 82,4 milliards de FCFA, sur financement de l’Association internationale pour le développement (FIDA), la Banque européenne d’investissement (BEI) et les gouvernements des pays membres de l’OMVS, le chantier de Félou comprend un grand canal d’amenée d’une hauteur de 2 mètres, une usine, un poste de départ de 225 kva et une ligne haute tension de 225 d’évacuation de l’énergie vers le poste de Kayes. La centrale hydroélectrique est équipée de trois groupes d’une puissance de 60 MW.
Le ministre Malick Alhousseini a salué l’esprit d’intégration du Mali. « Cet acte de solidarité de notre pays en faveur de l’OMVS est la concrétisation de la volonté politique de nos plus haute autorités comme indiqué dans la Constitution du 25 février.
Gouina : Après la centrale hydroélectrique de Félou, la délégation ministérielle a mis le cap sur le chantier du barrage hydroélectrique de Gouina, dans la commune rurale de Diamou, un gigantesque projet pour augmenter les capacités énergétiques de l’OMVS, dont la première pierre a été posée à la même date que l’ouvrage de Félou. Plusieurs infrastructures ont été visitées là-bas. Il s’agit notamment des logements flambant neufs d’hébergements des travailleurs chinois du chantier, de la chute de Gouina et ceux des 140 familles déplacées.
Selon les ingénieurs en charge des travaux du chantier dont la réception est prévue pour 2018, Gouina sera doté d’une usine hydroélectrique de 140 MW. Il produira 620 GWH. Il est également prévu la construction d’un barrage à seuil déversant au droit du lit mineur du fleuve à l’amont immédiat des chutes Gouina ; la création d’un réservoir à la côte de retenue normale 75 et la construction d’un canal de dérivation et d’une usine hydroélectrique de 140 MW de puissance. Il y est aménagé une côte de retenue d’eau de 75 m, d’une longueur de 23,5 m. Son fonctionnement sera assuré par trois groupes de marque Kaplan. Il est réputé être l’un des plus grands barrages du sous-région. Il s’inscrit dans le programme de renforcement des centrales de l’OMVS, du barrage de Manantali et celui de Félou.
Après Gouina, la délégation a continué la visite à Diéma. Après une pause bien méritée et une restauration remarquable, les autorités locales ont conduit la délégation, sous un soleil de plomb, sur la centrale hybride financée par le gouvernement à hauteur de 3 milliards de FCFA pour une capacité de 5 Méga 128 en Diésel et un champ solaire de 646 KW pour une demande de 340 MW. (Une grande étendue d’hydroélectrique qui dessert la ville avec ses 500 abonnés 24/24. Une réserve qui permet à la ville de tourner de 7 heures 30 à 18 heures uniquement sur le solaire. Selon le DGA de l’EDM, Ladjo Sogoba, il faut d’abord « assurer la continuité du service technique dans la ville et l’étendre vers les autres localités». Par ailleurs, le véritable problème de Diéma s’appelle l’eau. A en croire le député Dionkounda, ceci serait dû à la pauvreté du sol de la ville. Selon les responsables techniques du ministre, il existe un déficit de 100 000 litres/jour pour des besoins évalués à 350 000 litres/jour. Seul le village Fangouné bamanan est riche en cette ressource.
Le réseau d’adduction d’eau de Dièma est de 12 000 mètres linéaires pour 142 branchements, et 18 bornes fontaines publiques. Pour y remédier, le gouvernement a financé la réalisation d’un forage à grand diamètre qui n’a pas été traduit en acte par la faute de l’entreprise qui exécute les travaux. Le ministre a donc instruit aux DG de la SOMAGEP et de la SOMAPEP, de prendre le problème à bras le corps très rapidement. Toute chose qui a permis à la population, par la voix, de leur maire et du chef de village, à exprimer leur joie et leur gratitude au ministre pour la réalisation d’autres infrastructures du genre au bénéfice de tout Diéma.
La ville de Nioro du sahel a été la dernière étape de la visite de la délégation du ministre de l’Energie et de l’Eau. Dans cette ville, l’équipe du ministre s’est d’abord rendue à la centrale thermique qui satisfait les besoins énergétiques de Nioro pendant plusieurs années à venir. Après une courte pause, la visite s’est poursuivie dans les 3 grandes familles maraboutiques. Il s’agit notamment, des familles Tall, Diakité et Haidara. Dans ces trois familles, les hôtes, n’ont pas manqué de saluer la marque de respect que le président IBK leur témoigne, notamment à travers ses ministres. Ils en ont profité pour donner quelques conseils au ministre et sa suite, avant de faire des bénédictions pour le retour de la paix au pays. C’est le cas notamment du noble descendant du prophète Mohammed (PSL), Cheikhné Amala Haidara Boué. Ce dernier, en recevant la délégation dans son grand salon, en présence d’un de ses fils, a profité pour expliquer au ministre l’histoire de ses rapports avec IBK, ainsi que sa disponibilité à apporter ses conseils aux plus hautes autorités si toutefois il est consulté, notamment sur les cas de récents braquages sur des commerçants à l’entrée de la ville. Il a également expliqué à Malick Alhousseini que son souhait est que le président de la République IBK réserve à toute la population de Nioro, le même traitement qu’il lui réserve.
Avant de quitter la ville le mardi 14 mars, la délégation ministérielle a fait escale dans la famille Séméga, chez le père de l’ancien ministre sous ATT. Chose que le vieux Séméga a appréciée à sa juste valeur.
Après Nioro, l’équipe du ministre s’est rendue à Kolokani (seule étape de la Région de Koulikoro visitée). Dans la capitale du Bélédougou, la délégation a été reçue, en fanfare, au siège du Conseil de cercle par une population majoritairement composée de femmes et d’enfants. Celle-ci a profité de l’occasion pour exprimer au ministre tous ses besoins en eau comme en électricité. Tout comme dans les autres localités visitées précédemment Malick Alhousseini, leur a expliqué que la réponse à toutes leurs préoccupations se trouvait dans le volet du Programme d’urgence sociale souhaité par le Président de la République IBK, celui consistant à rendre rendre aux populations les plus pauvres un accès facile à l’eau et à l’électricité et au même prix qu’à Bamako. Toute chose qui passe par reprise en main par l’Etat à travers la SOMAGEP, la SOMAPEP et l’EDM. La délégation ministérielle a ensuite visité le château d’adduction d’eau de la ville et la centrale de l’AMADER. « Il y a des problèmes d’eau et d’électricité à Kolokani. Le président de la République nous a instruit de les résoudre. Des groupes électrogènes sont sur le point d’être acheminés ce mois-ci » a assuré le ministre Malick..
Au terme des 4 jours de marathon dans les 5 cercles et autres localités visitées, le très dynamique ministre de l’Energie et de l’Eau a exprimé au micro de la dizaine de journalistes, très essoufflés par ce parcours du combattant « conformément aux engagements du président de la République qui nous a envoyé en mission. Vous avez constaté vous-même on a pu recenser, évaluer et échanger avec tous les acteurs concernés de la question d’électricité et d’eau. D’abord les cercles au niveau de la Région de Kayes et des villes frontières, le service public de l’électricité sera désormais géré par l’EDM. Il en sera de même pour l’eau qui sera gérée par la SOMAGEP et la SOMAPEP. Les localités comme Keniéba et Yélimané seront raccordés au réseau. Et Kolokani ne restera pas à l’écart.»
Mohamed Naman Keita