Le ministre des Mines, de l”Énergie et de l”Eau Hamed Diané Séméga, a de quoi d”être fier de l”action du président Amadou Toumani Touré et de son gouvernement. En ces temps de crises énergétiques en Afrique de l”ouest, il est parvenu à signer, il y a deux petits mois, une importante convention de financement à New Delhi. Moyennant un taux d”intérêt dérisoire (1,75 %), l”État indien s”engage à prêter 75 millions de dollars au Mali, remboursables sur vingt ans.
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La somme doit servir à la réalisation, en grande majorité par des entreprises indiennes, d”un projet d”envergure qui sommeillait dans les tiroirs depuis le milieu des années 1990, faute de fonds et de partenaires (à l”exception de la Banque mondiale, mais dont les procédures internes ont ralenti le passage à l”acte) : l”interconnexion électrique avec la Côte d”Ivoire. Si les travaux se déroulent au rythme souhaité et si l”appel d”offres est bouclé, comme prévu, dans trois mois, une ligne haute tension (225 kilovolts) de 637 kilomètres reliera Ferkessédougou, dans le Nord ivoirien, à la capitale malienne, en passant par Sikasso et Bougouni.
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" Cette ligne, c”est le chaînon manquant en Afrique de l”Ouest. Elle s”inscrit dans le droit chemin de la politique d”intégration électrique de la Cedeao ", se félicite Hamed Diané Séméga. Faute d”un nombre suffisant de centres de production, seulement 15 % des habitants de son pays ont accès à l”électricité. Le but de l”interconnexion, c”est donc d”augmenter la " puissance installée ", de 152 mégawatts (MW) actuellement. Le raccordement à la Côte d”Ivoire promet de l”accroître de 80 MW à partir de 2009, puis de 200 MW après 2012. Avec la nouvelle ligne, le prix du kilowattheure devrait être divisé par quatre, passant de 160 à 40 F CFA.
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La situation politique à Abidjan, certes en voie de normalisation, pourrait-elle entraver la marche du projet ? " De part et d”autre, les autorités le soutiennent fortement ", assure le ministre.
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En plus, le ministre Séméga est en train de mettre en œuvre une nouvelle Politique Energétique Nationale (PEN), élaborée par son département en janvier 2006. Cette politique analyse l”ensemble des problèmes liés à l”énergie et propose un ensemble de solutions institutionnelles, ainsi que des projets et programmes énergétiques pour des investissements de l”ordre de 715,4 milliards de FCFA. Ces projets/programmes portent principalement sur : (i) le développement de l”énergie et l”électrification rurale, (ii) la rationalisation de la production et de l”utilisation de l”énergie, (iii) la promotion des énergies alternatives, (iv) la constitution d”un stock national de sécurité pour les hydrocarbures,(v) le développement du réseau électrique interconnecté avec notamment le renforcement des siteshydro-électriques de Félou II (dont le financement est bouclé), Gouina, Kénié, Sotuba II et Markala.
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Dans le cadre de la PEN, certaines actions majeures ont déjà été réalisées comme indiqué ci-dessus, et bientôt,le lancement des travaux du barrage de Félou, celui à venir de Taoussa et les progrès dans l”interconnexion des réseaux malien et ivoirien. A court et moyen termes, les actions suivantes, pour la plupart entamées, seront poursuivie: l”éclairage public de 8 localités (Korokoro, Tigui, Farabougou, Tiendo, Bentia, Ouré, Fama, Niarabougou) ; le renforcement des capacités de production d”EDM- SA pour un coût de 10 milliards de FCFA ; l”électrification de 4 villages à partir de l”huile de Pourghère et l”installation d”équipements solaires à Koulikoro, Ségou, Sikasso et Mopti ; le développement de l”énergie domestique pour un coût de 4,01 milliards CFA ; la fourniture des services énergétiques pour un coût de 9,5 milliards CFA..
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Avec la hausse vertigineuse des prix du pétrole, les biocarburants sont promus un peu partout dans le monde. Des programmes d”envergure ont été montés, avec des succès souvent appréciables dans diverses régions : huile de colza et de tournesol en Europe, éthanol et ricin au Brésil, maïs aux Etats-Unis, huile de Pourghère en Inde. S”agissant de cette dernière plante, des essais ont été menés de longue date au Mali. En effet, l”huile extraite de la graine de Pourghère (Jatropha curcas) fut déjà testée sur des moteurs diesel dans les années 1940 à l”Office du Niger. D”autres expériences ont été menées par la coopération allemande et l”ONG Mali Folkcenter. Par ailleurs, les services techniques du Ministère des Mines, de l”Energie et de l”Eau reçoivent actuellement un nombre croissant de propositions relatives à des projets de biocarburant, dont certaines émanent d”importants partenaires de référence à l”échelle internationale.
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Pour capitaliser ces opportunités, le Gouvernement étudie le lancement d”un programme intégré de développement des biocarburants et la mise en place d”un organe d”exécution.
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Il faut dire que les résultats enregistrés ces dernières années par le Mali sont très encourageants. Le nombre d”abonnés est passé de 118 000 en 2002 à 176 459 en 2006 portant ainsi le taux d”accès à l”électricité de 12% à 16% ; la poursuite des activités de l”AMADER devrait permettre de porter, à court terme, ce taux 25%.
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Rassemblés par Yacouba Niambélé
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