Coupures et délestages : Quelle thérapie pour redresser EDM SA ?

L’affectation du volet Eau, à une société spécialisée (Somagep Sa), n’a finalement pas servi de panacée pour sortir la société énergie du Mali (EDM SA) d’une certaine forme de gestion.

Le Mali, depuis, maintenant plusieurs décennies, vit avec une crise énergétique quasi régulière. Comme par enchantement, chaque année, c’est pratiquement à la même période (la chaleur), que EDM multiplie les coupures et délestages d’électricité. Et comme d’habitude, quand les populations commencent à protester, à dénoncer la fréquence des coupures et surtout leur imprévisibilité, il y a toujours au sein de la structure des gens qui viennent tenter de faire avaler aux populations des explications tirées par les cheveux.

Depuis quelques jours, les populations de Bamako et quartiers environnant ne cessent de se plaindre des coupures de l’électricité. Le hic, ces délestages exposent  hommes et matériels à toute sorte de danger, notamment d’incendie. Combien sont ceux qui ont vu leur habitation partie en fumée, à cause de ces pannes d’électricité qui peuvent intervenir à tout moment.

Il y a juste une semaine, une agence de cette même société (vieillissante) a failli être réduite en cendre. A cause de la simultanéité entre la coupure et le retour du courant. Ce qui a déclenché un incendie dans une des caisses de l’agence. Fort heureusement, ce jour, il y avait deux vigiles qui ont fait preuve d’une grande réactivité. Ils ont vite maîtrisé les flammes qui menaçaient de se propager dans tout le bâtiment.

Qui ne souvient encore les conditions (douloureuses) dans lesquelles le chauffeur d’un ancien ministre du dernier gouvernement, a perdu la vie avec toute sa famille, suite à un court circuit ? Mais, dans cette situation, ce qui est surtout déconcertant c’est la manière par laquelle ces accidents sont banalisés par cette société qui n’assume jamais de responsabilité dans les dégâts causés par sa méthode de travail et la vétusté de son équipement. Depuis des années où le problème à chaque fois, rien n’est fait pour y remédier. Au contraire, il y a toujours certaines personnes pour venir défendre l’indéfendable.

Sur la question des interruptions, c’est le chargé à la communication et des relations publiques de la société, Tiona Mathieu Koné, qui, dans une interview accordée au confrère L’Indépendant, a fait une sortie (maladroite) pour tenter d’expliquer des délestages qui sont devenues une habitude (un recours ?) à EDM SA. Une société qui a le prix de l’électricité parmi les plus chers en Afrique, mais qui ne fait jamais rien fait  pour surmonter cette situation. Après une période de nationalisation, puis de privatisation, c’est une société qui doit aujourd’hui être à mesure de concurrencer ses consoeurs de la sous région au double plan de la qualité et du prix de l’électricité. Au lieu de cela, elle (EDM SA), semble toujours à la traîne cherchant des interconnexions par ci, ou à acheter quelques Kilowatts heures par là. .

Dans ses explications, le communicateur de EDM, M Koné, a tenté de justifier ces délestages par la maintenance des équipements, et la Coupe d’Afrique des Nations, qui n’a pas permis que l’entretien des machines se fasse dans les délais. Mais, tout ceci ne représente que de beaux discours destinés derrière lesquels l’ont tente encore de cacher la réalité : EDM SA a besoin d’un autre mode de gouvernance qui le sorte de tout cet archaïsme, afin d’amener le prix du kilowatt dans des limites raisonnables et supportables pour le Malien moyen. Au lieu de cela, la société s’enfonce toujours dans des difficultés qui ont plusieurs noms : corruption, vol, abus dans le recrutement, des salaires «A ce rythme, il faut craindre qu’on ne tue la poule aux œufs d’or », nous a confié dernièrement un usager au bord de la révolte.

Papa Sow.

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