De nos jours, au niveau de plusieurs quartiers de Bamako, les coupures d’électricité et d’eau prennent des proportions inquiétantes qui mettent à l’épreuve les hommes et leurs matériels. A chaque fois c’est la responsabilité de L’EDM qui est engagée. Selon le conseiller en communication d’EDM SA, Tiona Mathieu Koné « l’Energie Du Mali n’est ni au courant ni responsable de toutes ces coupures ».Lisez l’interview qu’il nous a accordé.
L’Albatros : Combien de types de production d’électricité existe-il au Mali ?
Thiona Mathieu Koné : Nous avons deux types de productions d’électricité. Il y’a l’électricité offerte par les barrages de Manantali, Selingué, Sotuba qu’on appelle le réseau interconnecté et celle produite par les centrales électriques de Balingué et de DarSalam.
Qu’est-ce qui se passe quand un barrage s’arrête ?
Eh bien, il y’a tout simplement coupure et dès que nous le sentons, nous cherchons à connaitre la cause. Des techniciens veillent constamment là-dessus. Dans certaines zones, si ce sont les groupes qui alimentent la ville et qu’ils s’arrêtent, il y’a forcement coupure le temps qu’on les maintienne et qu’on les répare.
Actuellement dans certains quartiers de la capitale, la clientèle subie des coupures ou des délestages ?
La clientèle subie plutôt des coupures. Les gens confondent coupure et délestage. Il y’a une grande différence entre les deux. Un délestage est une incapacité à satisfaire la demande et dans ce cas, l’entreprise a l’obligation de faire un programme tournant pour l’alimentation de la clientèle. La coupure, elle peut être de plusieurs sortes mais elle est toujours momentanée.
Qu’est-ce qui provoque la fréquence des coupures à Bamako ?
Nous vivons le début de l’hivernage. Qui dit hivernage dit orage et les orages sont souvent très violents. Il y’a des conséquences de l’orage sur le réseau. Si vous avez remarqué, la plupart de notre réseau électrique est de type aérien. Ici à Bamako, il y’a de vieux arbres. Donc un orage très violent en période hivernale met en jeu les branches d’arbres. Tout cela joue sur le réseau. Quelqu’un qui tape sur un poteau, cela peut aussi provoquer des coupures car ce sont au moins quatre à cinq personnes qui sont branchées au poteau. Il y’a aussi ceux qui piochent les câbles. Ce n’est pas la faute à l’énergie du Mali, mais nous comprenons la colère de nos clients. Voilà ce qui explique peut-être mais en grande partie, la fréquence des coupures.
Les zones très touchées, sont celles boisées, ou il y’a de vieux arbres, ou il y’a de vieux réseaux. Plus le réseau est vieux, plus il y’a des contraintes.
Est-ce que l’EDM SA prend des dispositions pour prévenir ces coupures provoquées souvent par ces violents orages?
Nous prenons souvent des dispositions. Avant, l’EDM à travers sa direction de la distribution anticipait en faisant l’élagage des arbres. Mais dans les quartiers ou ce n’est pas fait ou si le programme n’a pas permis de le faire, la clientèle aussi bien que l’EDM subissent les conséquences de ces orages violents.
Est-ce que vos équipes de dépannage vont toujours sur le terrain en cas de demande ?
Tous les clients de l’EDM savent qu’il y’a des équipes de dépannage et le numéro vert existe. Nos équipes de dépannage sont fréquemment sollicités. Elles s’emploient à satisfaire toutes les diverses sollicitations. L’équipe est prête à intervenir à tout moment. Nous prenons bonne note quand il y’a exigence d’intervention rapide surtout que sans électricité il n’y a peut-être pas de vie ni de travail.
Est-ce que l’EDM communique suffisamment ?
Parfois, nous envoyons des communiqués à l’ORTM pour dire qu’il y’a des travaux programmés. Il faut dans ce cas interrompre le réseau, donc provoquer une coupure. Sachez aussi que pour informer, il faut savoir, pourtant que l’EDM ne sait pas toujours quand il y’a coupure dans un quartier contrairement à ce que pensent certaines personnes. Si une centrale s’arrête, s’il y’a des travaux programmés et quand il y’a un déclenchement dans nos installations nous pouvons être alertés et nous informons automatiquement la population. Mais quand c’est une branche qui est tombée dans une zone ou si un conducteur tape sur un poteau, comment voulez-vous que nous soyons au courant si vous ne nous informez pas? C’est comme si vous avez un malade chez vous, si vous n’alerter pas l’hôpital pour vous envoyer une ambulance, comment sauront-ils ?
Est-ce que tout le monde est au même niveau d’information ?
Avec la multiplication des radios et des journaux, ce n’est pas facile de toucher tout le monde à la fois. C’est pourquoi nous avons privilégié l’ORTM et d’autres radios de proximité selon la zone de la coupure pour alerter les populations. On communique soit pour avertir soit pour présenter nos excuses.
Entretien réalisé par Adam Toumany Sissoko