Le document a été signé par le ministre de l’Economie et des Finances, Mamadou Igor Diarra, son homologue de l’Energie et de l’Eau, Mamadou Frankaly Keïta, le représentant de la Société financière internationale (SFI), une filiale du groupe de la Banque mondiale, Paul Noumba Um, et Marc Albérola, le directeur général de Eranove, le groupe adjudicataire du projet.
Cette étape de signature permet désormais de lancer la phase de financement du projet pour un montant estimé à 110 millions d’euros soit 72 milliards F CFA. La construction va démarrer en 2016 et le barrage sera mis en service en 2020. L’ouvrage sera ensuite opérationnel à travers un contrat de concession par Kenié Energie renouvelable, nouvelle filiale du Groupe Eranove.
Avec une puissance prévue de 42 mégawatts, l’aménagement hydroélectrique de Kenié contribuera à relever un pan du défi énergétique et de réduire le déséquilibre quasi-permanent entre l’offre et la demande d’électricité. D’après les simulations, Kenié produira environ 175 GWh, ce qui correspond à la consommation annuelle moyenne de 175 000 foyers. En outre, cette centrale hydroélectrique permettra à notre pays de mieux exploiter son potentiel hydroélectrique et, ainsi, de réduire sa dépendance aux hydrocarbures importés.
Notons que le Mali dispose d’un potentiel hydroélectrique estimé à 1 050 MW, pouvant fournir 5 600 GWh par an repartis sur une vingtaine de sites hydroélectriques de moyenne et grande puissances dont seulement quatre sites ont été aménagés, représentant environ 31% du potentiel national : Félou, Sotuba, Sélingué et Manantali. Il y a 35 autres sites majeurs identifiés dont 25 ont déjà fait l’objet d’évaluation.
Retenons aussi que depuis 2005, la part de l’énergie hydroélectrique dans la structure de production du Réseau interconnecté est en nette décroissance : 90% en 2005, 67% en 2007 et 50% en 2011. Cette baisse a été compensée par un recours massif à la production thermique qui demande plus de moyens. Ce qui confirme la nécessité de renforcer à moyen et long termes, la part des énergies renouvelables moins coûteuses comme l’énergie hydroélectrique et le solaire. Ainsi, pour M. Mamadou Igor Diarra, ministre de l’Economie et des Finances, la signature de cette convention marque une étape importante d’un processus qui aura un aboutissement heureux pour le grand bonheur des populations. Sa mise en œuvre performante constitue un défi majeur que chacune des parties se doit de relever.
Pour le directeur des opérations de la Banque mondiale au Mali, M. Paul Noumba Um, fois donc opérationnelle, la centrale générera environ 190 gigawatt-heure d’électricité, ce qui permettra d’augmenter significativement la part de l’énergie dite « propre » dans le mixage énergétique du pays.
«Cette centrale contribuera à la réduction du coût de production de l’électricité, à la croissance économique et à la résorption du chômage des jeunes» a assuré le ministre de l’Energie et de l’Eau, M. Mamadou Frankaly Keïta.
Dieudonné Tembely