BAISSE DES TARIFS D’EDM : De qui se moque le candidat IBK ?

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Après avoir été à la base de l’augmentation des tarifs d’électricité dans les années 90 et l’artisan de la concession de l’EDM, le  candidat IBK se fixe aujourd’hui comme objectif de créer deux  sociétés à patrimoine (eau et électricité) et la réduction des tarifs d’électricité et d’eau.rn

Dans le point 4 des dix engagements du candidat IBK : «  Revoir les tarifs de l’électricité à la baisse pour une nouvelle dynamique de l’économie », le candidat du Rassemblement Pour le Mali (RPM), ancien Premier ministre (1994-2000) du Mali, affirme: « Aujourd’hui, le secteur de l’énergie et de l’eau traverse de sérieuses difficultés qui entravent son développement et rendent son accès très difficile aux consommateurs. Ces difficultés se font sentir sur le développement socio-économique de notre pays à travers un niveau des prix très élevé du kWh  et du m3 par rapport au pourvoir d’achat des populations, malgré les subventions de compensation accordées par l’Etat (10,85 milliards en 2001, 7,2 milliards en 2003) pour accompagner les différentes baisses tarifaires. Pour appuyer  ces argumentaires, les différents tarifs appliqués de 2002 à juin 2004 méritent un examen et une prise de décision pour soulager la population et insuffler une nouvelle dynamique à l’économie malienne. Ainsi de 2002 à juin 2004 EDM a connu les tarifs suivants : Electricité : de 2002 à juin 2004,  tarif BT social 1re tranche 0 à 50 kWh : 64 F CFA ; 2ème tranche 50 à 200 kWh 99 F CFA ; 3ème tranche supérieur à 200 kWh : 115 F CFA (2002)….. Tarif  social  1re tranche 0 à 50 kWh : 59 F CFA ; 2ème tranche 50 à 200 kWh 91 FCFA et 3ème tranche 105 F CFA (2004).  Eau : de 2002 à juin 2004, tarif domestique : 1re tranche 0 à 20m3 : 122 F CFA ; 2ème tranche 21 à 60 m3 : 322 F CFA et 3ème tranche supérieure à 61 m3 : 549 F CFA (2002)….1re tranche  0 à 20 m3 : 113 F CFA ; 2ème tranche 21 à 60 m3 : 301 F CFA et3ème tranche 512 F CFA (2004)…. »

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Pourquoi le candidat IBK a-t-il ignoré les tarifs des années 90  sous son règne? Il le sait pertinemment.

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IBK soutient lui-même que depuis juin 2004 les tarifs sont gelés par le régime d’ATT. A un mois de son départ de la Primature, les tarifs ont été augmentés suivant les arrêtés interministériels N° 0059/MME-MICA-MF et 0060/MME/MICA-MF du 14 janvier 2000. Ils ont subi une augmentation à compter du mois de janvier suivant,  comme suit : électricité 9,8% et eau 10%. En mai 2002, les tarifs ont subi une hausse. Suivant la décision N° 02/001/PC-CREE du 30/01/2002, les tarifs de consommation ont été modifiés: électricité 4,57% et eau 13,19%.Contrairement à IBK, quelques mois après sa prise de fonction ATT a opéré une réduction sur les tarifs de l’électricité et de l’eau. Plus précisément en octobre 2002. La réduction de tarifs appliqués à partir d’octobre 2002 correspondait à la moitié de l’augmentation du 01/01/2002.Ce qui a abouti aux 64 F CFA pour  la 1re tranche de l’électricité et 122 F CFA pour l’eau. L’origine des haussesSous le magistère d’IBK, président de l’Adema et Premier ministre, notre pays a connu une crise énergétique sans précèdent. Ainsi pour résoudre cette crise, l’équipe d’IBK a signé un accord à Paris (France) à l’issue de la rencontre des 14 et 15 avril 1998 entre le gouvernement du Mali et les bailleurs de fonds du secteur de l’électricité. Elle était consacrée à la restructuration de l’électricité et à la privatisation de l’EDM.  Dans cet accord de Paris, le gouvernement s’est engagé à mettre en œuvre le programme de réforme qui couvrait 16 mois avec plusieurs cibles intermédiaires: Engagement de la banque d’Affaires, date d’achèvement 31 août 1998 ; Passage de la loi qui privatise EDM (31 octobre 1998) ; Réglementation usage de l’eau (30 novembre 1998) ; Approbation de la loi Electr.et détermin.prop. (31 janvier 1999) ; Appel d’offres pour la privatisation (28 février 1999) et Achèvement de la privatisation (31 août 1999). Au terme de l’accord, les hausses tarifaires suivantes étaient prévues :Electricité : + 12% au 1er avril 1998 ; +9,8% au 1er janvier 1999 ; +9,8% au 1er janvier 2000.Eau : +30% au 1er avril 1998 ; +10% au 1er janvier 1999 ; +10% au 1er janvier 2000 ; + 20% au 1er janvier 2001 et +10% au 1er janvier 2002.  Ce qui correspond à une augmentation de 31,6% pour les tarifs d’électricité et de 80% pour l’eau entre 1998 et 2002.L’accord a été paraphé par les ministres des Mines et de l’Energie, Pr. Yoro Diakité ; des Finances, Soumaïla Cissé ; de L’Economie, du plan et de l’intégration Ahmed El Madani Diallo et du côté des partenaires par  Nadjib Sefta (Banque mondiale), Dominnique Logeay (Caisse Française de développement), Mme Beate Keller (KFW), Raymond Drouin (ACDI) et Jack Reversade (BEI).Les représentants des bailleurs de fonds se sont engagés à faire en sorte que leurs institutions apportent l’appui nécessaire pour la concrétisation de l’accord de Paris.Le gouvernement s’est engagé à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la qualité de service pendant la période de 1998-2000. S’est-il exécuté ? Ce qui est sur, une année après cet engagement, les clients de l’EDM ne savaient plus à quel saint se vouer à cause des délestages incessants. Le groupe thermique payé à coût de 8 milliards de F CFA pour renforcer les capacités de l’EDM s’est avéré inefficace. Et ce, sous le magistère d’IBK. Alors qu’au même moment une simple lettre expédiée par voie diplomatique pouvait nous permettre d’acquérir un groupe  gracieusement offert par les Allemands. Pourtant le Ministre en charge de l’Energie d’alors le Pr Yoro Diakité avait rédigé à trois reprises la fameuse lettre qui n’est jamais parvenue à destination, parce qu’il y a eu des oppositions au niveau supérieur. El Hadj Ibrahim Keïta, candidat RPM à la présidentielle du 29 avril est disqualifié pour parler de baisse de tarifs d’électricité et d’eau. En 5 ans de gouvernance, ATT a imposé à deux reprises des baisses sur lesdits tarifs respectivement en octobre 2002 et  10% en 2003 (directives N° 03-003/C-CREE et N°03-0044/C-CREE portant fixation des tarifs d’électricité et d’eau), avant de retirer la société EDM-SA aux français et en 2004 les tarifs ont été gelés au lieu de prendre l’ascenseur (Directives N° 04-003/C-CREE et N°04-004/C-CREE du 18/05/04). Les deux dernières années du règne d’IBK (six ans) ont été marquées par une hausse de plus de 110% des tarifs d’électricité (31,6%) et d’eau (80%). Les promesses mielleuses du nouvel opposant par nécessité électorale ne passeront pas. Le peuple se souvient encore des nuits noires des années 98 et 99.

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Birama Touré

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