Approvisionnement de la ville de Bamako en eau potable : La population bouscule la Somagep

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«Trop c’est trop». C’est par ce slogan que les enfants des cités des 1008, 320 et 501 logements sociaux de Bamako ont convergé devant l’agence de la Somagep de Faladié, le samedi 13 et le lundi  15 avril 2013, malgré le soleil ardent, pour exiger leur accès à l’eau potable. Une denrée dont les habitants de la zone sont privés depuis plus de trois semaines,  comme le dénoncent certains manifestants.

SomagepEn cette période de l’année, certains quartiers de la ville de Bamako, notamment Yirimadjo, Att-bougou et Sirakoro n’ont pas accès à l’eau du robinet. Pour régler cette affaire à leur manière, les enfants de ces zones ont décidé de prendre la situation en main. C’est ainsi qu’après la manifestation de plusieurs dizaines de personnes dans les cités des 1008, 320 et 501 logements sociaux de Bamako, le samedi 13 avril, une marée humaine formée essentiellement des enfants de ces trois localités a déferlé vers l’agence de la Société malienne de gestion de l’eau potable (Somagep-Sa) de Faladié, pour faire part de leur colère aux responsables de la société distributrice d’eau.
Devant les bureaux de la Somagep, l’un des porte-voix de la manifestation, Moussa Keïta, fait une mise au point : « Nous ne sommes pas là pour des raisons politiques mais sociales, nous réclamons juste de l’eau  potable, une revendication que nous souhaitons obtenir dignement». Selon notre interlocuteur, il s’avère que la pénurie d’eau est récurrente en cette période de l’année dans certaines zones périphériques de la ville de Bamako.
Le conseiller à la Communication  de la Somagep, Abdoul Karim Koné, les rassurera que ce manque d’eau sera bientôt un souvenir lointain, juste après la résolution de certains problèmes techniques. Une explication qui, visiblement, n’a pas convaincu les enfants qui tiennent à ce que leurs doléances soient examinées le plus rapidement possible. En effet, deux jours après, ils ont pris d’assaut la même agence de Faladié. Cette fois-ci, armés de bâtons, ils scandaient des slogans hostiles à la Somagep désignée comme la source de tous leurs malheurs. Au fil des minutes, la tension ne cessait de montait. Fort heureusement, les forces de l’ordre sont arrivées à temps pour maitriser la situation.
Pour expliquer cette rupture de la distribution de l’eau potable dans les logements sociaux, Abdoul Karim Koné dira que le problème majeur est le fait que la capacité de production est dépassée par la demande. Selon lui : «En cette période, techniquement appelée période de pointe, nous avons des difficultés à ravitailler correctement les zones situées en altitudes ou des zones situées très loin de nos sites de production. Les logements sociaux de Yirimadio composés des 1008 ; 759 ; 520 ; 501 ; 320 logements sociaux sont ravitaillés à partir de la station compacte de Magnambougou II. La demande dépasse la capacité de production. Il s’ensuit un  déficit dont l’effet se fait sentir beaucoup plus dans les logements sociaux à cause de leur position géographique très en altitude».
Pour trouver une solution à ce problème, en attendant la mise en service de la future station compacte de Missabougou, la seule alternative pour juguler ce problème de la fourniture d’eau dans les logements sociaux de Yirimadio, en cette période de canicule, selon Koné, demeure l’opération citerne qui permet d’approvisionner quotidiennement les quartiers des 1 008 logements, des 501 logements, de la Cité Bms, de Sirakoro village et de Sirakoro cité qui sont les plus défavorisés dans la zone.  En outre, Koné rassure que malgré la crise, des dispositions seront prises cette année pour renforcer davantage l’opération citerne qui après tout reste un manque à gagner pour la société.
Ibrahim M. GUEYE

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