Le lundi 27 novembre 2017 dernier, l’Hôtel Radisson Blu de Bamako a abrité les assises de la 78e Session de l’Association Africaine de l’Eau sous le thème « Equité et durabilité dans l’accès à l’eau et à l’assainissement en Afrique».
La cérémonie officielle a enregistré la présence du Ministre de l’Eau et de l’Energie, Malick Alhousseini Maïga, de plusieurs Représentants et Délégués venus de l’intérieur et de l’extérieur du Mali pour échanger sur le thème retenu cette année qui est plus que d’actualité dans la plupart des pays membres de l’AAE.
Le DG de la SOMAGEP-SA, Boubacar KANE, à l’entame de son discours, a souhaité à tous et à toutes, au nom des deux sociétés organisatrices des présentes assises, la SOMAGEP-SA et la SOMAPEP-SA, la bienvenue. Selon lui, les présentes assises, les dernières de l’année 2017, se tiennent, comme le veut la tradition de l’AAE, dans le pays qui abritera le prochain congrès. Ces assises constituent une entrée en matière du prochain congrès de l’AAE qui se tiendra ici à Bamako, du 11 au 16 février 2018, à l’Hôtel de l’Amitié. Selon Kane, le Mali relèvera le défi dudit congrès. «Pour cela, toutes les dispositions sont prises comme cela pourra être constaté lors du compte-rendu du Comité local d’organisation au Comité de Direction», a-t-il expliqué. Selon lui, l’AAE a démontré, à travers le temps, qu’elle remplit à merveille sa mission principale de soutenir et de renforcer les capacités des sociétés d’eau et d’assainissement d’Afrique dans la gestion durable desdits services publics.
En effet, l’AAE, qui est membre actif de l’association internationale de l’eau (IWA), a développé et mis en place des projets et programmes variés pour aider ses sociétés membres à améliorer leurs performances et à créer des conditions favorables pour encourager et soutenir le partage des connaissances et la mise en réseau des professionnels. L’AAE a mis en place des différents instruments dont le fer de lance est le Conseil Scientifique et Technique (CST). Des instruments ou structures qui planchent de façon efficace sur ces questions, à travers les différents comités spécialisés (CS) et les programmes. Donc, l’association continuera sa modernisation en parachevant la mise en œuvre de son Plan Stratégique Quinquennal 2013-2017 lors du prochain congrès, prévu pour février 2017 dans notre capitale. Ainsi, le Comité de Direction, organe suprême de l’association, sera non seulement renouvelée mais verra sa gouvernance être améliorée et devenir propice pour mieux pouvoir faire face aux défis auxquels les secteurs de l’eau potable et de l’assainissement sont confrontés actuellement.
Quant au Président du Conseil Scientifique et Technique de l’AAE, GOSSO Olivier, ce congrès international s’inscrit déjà sur le thème principal « Accélérer l’accès à l’assainissement et à l’eau pour tous, face aux défis des changements climatiques», demande tous les Etats de mutualiser leurs efforts pour obtenir les résultats escomptés.
Pour les présentes assises, la réflexion commune s’articule autour du thème suivant : «Equité et durabilité dans l’accès à l’eau et à l’assainissement en Afrique ». Selon GOSSO Olivier, ce thème dont la pertinence n’échappe à personne s’inscrit dans la droite ligne de la thématique générale du prochain congrès. L’équité renvoie à la justice, à l’absence de discrimination qui, dans ce contexte, peut se traduire par l’égal accès de tous à l’eau potable et à l’assainissement. A ses dires, il y a environ 880 millions de personnes qui sont privées d’eau potable à travers le monde. En Afrique, un tiers de la population n’a pas accès à l’eau potable et deux tiers n’a pas de services d’assainissement adéquats. Ce projet a développé trois importants programmes couvrant près de 80% de notre champ de compétences. Le premier programme est financé par l’USAIDS intitulé AfriCap (AfricaCapacityBuiding). Il a pour objet de renforcer les capacités, d’améliorer et de développer le partage des connaissances dans le domaine de l’eau et de l’assainissement ainsi que la qualité de l’eau pour un montant de 2 millions de dollars. Le second programme est le RASOP. C’est pour renforcer les capacités des opérateurs d’assainissement à travers des partenariats. Financé par la fondation Bill and Melinda Gates avec une enveloppe de 2,5 millions de dollars. Le troisième programme est AfriAlliance. Il est financé à hauteur de 300.000 euros par l’UE dans le cadre de son programme H2020 et qui s’intéresse à la question de changements climatiques. «Nous développons aussi un programme pour les jeunes professionnels du secteur eau et assainissement », a annoncé le Président du CST. Une soixante de bourses de recherches sera accordée aux étudiants en Master et PHD sur les problématiques du secteur sur trois ans. Les 18 premières bourses de recherches ont déjà été accordées et 22 sont en préparation.
Le Ministre de l’Eau et de l’Energie, Malick Alhousseini Maïga, dira que cette volonté planétaire s’inscrit aussi dans le projet présidentiel « le Mali d’abord » et celui « d’urgences sociales». Le Gouvernement investira plus de 88,840 milliards de francs CFA pour offrir l’eau potable à toutes les populations du milieu rural et 284,773 milliards francs seront investis dans les milieux urbains.
Ousmane MORBA