28ème Conseil d’administration de EDM-SA : Les contraintes demeurent

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Pour la 28ème fois consécutive, les administrateurs de la Société Energie du Mali (EDM-SA) se sont réunis en session ordinaire du conseil  d’administration de la société. Les travaux étaient placés sous la présidence de M. Ousmane Issoufi Maïga, Président du Conseil d’Administration de la société Energie du Mali.

Ousmane Issoufi Maiga

Cette 28ème session ordinaire du conseil d’administration de la Société se tient dans un contexte socioéconomique très peu favorable. Selon Ousmane Issoufi Maiga PCA d’EDM-SA, l’exercice 2011 aura été très difficile pour la société. Malheureusement, cette situation persiste en 2012. Il convient de noter également que l’exercice 2011 a été marqué par la mise en œuvre de la réforme institutionnelle aboutissant à la séparation des secteurs eau et électricité et du plan de redressement financier et technique.

En effet, au plan international, La situation économique mondiale ne s’est guère améliorée en 2012 par rapport à 2011. Elle s’est plutôt empirée. Les mêmes difficultés demeurent : recul de l’euro, crise des dettes  souveraines et fléchissement de la croissance, mais aussi et surtout la hausse vertigineuse du coût des hydrocarbures. D’un prix d’achat hors taxes, hors douane de 238 FCFA/litre en janvier 2009, le litre de gasoil a été acheté à 471 FCFA en 2011, pour atteindre 520 FCFA en 2012, soit une croissance de +118% en 3 ans. Durant la même  période, le baril est passé de 43 dollars US en 2009 pour atteindre respectivement 110 en 2011 et 125 dollars en 2012, soit plus 190% d’augmentation. Au plan national, Aux conséquences de la flambée des prix des hydrocarbures et de la crise économique est venue se greffer la crise interne qui a entraîné l’occupation du Septentrion; les sept centres qui y sont situés ne fonctionnent plus sous notre responsabilité. Au niveau du personnel, 57 agents sur un total de 88 ont quitté les zones occupées pour raison d’insécurité et ont été redéployés dans le sud du pays. Les quelques agents qui sont restés opèrent dans des conditions de travail plus que pénibles. Au niveau des actifs, la société avait consenti d’importants investissements dans le domaine de la production et de la distribution qu’elle risque de perdre à terme. En matière de recouvrement, la situation sociopolitique a entraîné une certaine baisse des encaissements. C’est le constat qui se dégage de nos campagnes de recouvrements. La baisse du niveau de l’activité économique a entraîné chez certains de nos importants clients, des difficultés à régler leurs factures, notamment les secteurs de l’hôtellerie, de la restauration et des PME. Au niveau de la gestion technique des projets, on observe une suspension ou un ralentissement dans l’exécution de certains grand projets, notamment en ce qui concerne le chantier d’interconnexion électrique entre le Mali et la Côte d’Ivoire, les travaux relatifs à la centrale technique nouvellement construite sur financement de la Banque Islamique de Développement sans oublier les travaux d’amélioration et d’extension du réseau de distribution électricité sur financement de la Banque mondiale et d’autres projets. Tous ces facteurs bloquent le développement et l’accroissement des services de la société. Cette situation est venue s’ajouter à une situation structurelle déjà difficile à savoir l’insuffisance du productible hydroélectrique, la forte croissance de la demande (environ 10% par an sans tenir compte des demandes de raccordement des miniers) ont fait que la part de l’électricité produite par les centrales techniques s’est graduellement accrue depuis la mise en service, du barrage de Manantali dont nous partageons l’énergie avec le Sénégal et la Mauritanie. Elle est passée de 10% en 2002 à presque 50% en 2012. Par ailleurs, il est à noter que sur la même période, il a été opéré, au niveau du prix de vente de l’électricité, deux baisses de 10% et 8%, respectivement en 2003 et en 2004 et une hausse de 4% en 2009 alors que les coûts de l’ensemble des factures de production ont considérablement augmenté. Par conséquent, la société produit à perte et il devient impérieux et urgent de revoir le niveau des tarifs. Aux dires du PCA, ces difficultés ont pu être atténuées grâce à l’engagement professionnel des travailleurs, mais aussi et surtout grâce à l’appui de l’Etat à travers des subventions à la société.

Mah Traoré

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