Les Organisations faîtières de la filière bétail, viande et lait ont fait exploser leur colère devant les journalistes, le 29 janvier 2019, à la faveur d’une conférence de presse à la Maison de la presse. Face aux journalistes, les doléances des responsables de la filière étaient nombreuses, mais c’est la croissance des agressions contre les bétails et leurs propriétaires qui étaient sur tous les lèvres. Selon le président de la filière, Hamssoulaye Diallo, les peuls sont, régulièrement, assassinés et dépossédés de leur troupeaux. Pour mettre un terme à cette barbarie contre les peuls, les responsables de la filière donne un délai de 15 jours au Gouvernement du Mali.
Pour décrier leur situation, les acteurs de la filière bétail, viande et lait sont venus des quatre coins du Mali pour demander au gouvernement d’assurer la sécurité des professionnels de la filière et leurs biens où qu’ils se trouvent et d’engager des poursuites contre les auteurs de ces crimes. Aussi, ces acteurs invitent les autorités à procéder au dédommagement des victimes des exactions.
Dans la même foulée, les acteurs de la filière ont exigé l’application stricte de la loi portant sur la charte pastorale sur toute l’étendue du territoire Malien.
Lors de la conférence de presse, le président de la filière, Hamsoulaye Diallo, non moins secrétaire générale du syndicat des bouchers, avait, entre autres, à ses côtés : Ibrahim Djingambé; Boubacar Diallo, secrétaire général du SYNAPRO ; Modibo Djimé; Boubou Cissé, président du Garbal de Niamana.
A en croire les responsables de la filière bétail, viande et lait, cela fait maintenant plusieurs mois, la Commission a attiré l’attention du gouvernement par rapport aux agressions contre les éleveurs. Mais, rien de concret n’a été fait.
Selon le président de la filière, cette interpellation du gouvernement était inclue comme point de revendication dans un cahier de charge qui contient quinze points de doléances.
Pour lui, les professionnels du bétail, de la viande et du lait ont déjà trop attendu pour ne plus agir.
Par conséquent, il a informé que si les exactions contre les éleveurs et leurs bétails ne cessent pas dans un délai de 15 jours, la filière ira en grève illimitée. « Si le gouvernement ne répond pas à nos requêtes, nous allons décréter 3 jours de grève sur toute l’étendue du territoire malien. Si ces trois jours de grève ne le fait pas réagir, nous entamerons une grève illimitée pour paralyser toutes les filières concernées », prévient Hamsoulaye Diallo.
Toutefois, les professionnels du bétail, de la viande et du lait n’étaient pas porteurs de la seule doléance. Dans leur besace, ils avaient d’autres revendications parmi lesquelles on peut, entre autres, citer : l’application du décret portant l’annulation de la TVA sur l’alimentation du bétail ; la facilitation de l’acquisition des moyens de transport de la viande ; le désarmement des détenteurs d’armes partout au Mali; l’adoption d’une loi criminalisant le vol de bétails….
Les victimes témoignent!
Cette rencontre avec les hommes de médias a été, aussi, saisie par les victimes des exactions de raconter leur souffrance. Dans les témoignages, il ressort que la pratique des activités élevages, le métier de boucher, celui de collecte et de vente du lait devient, de plus en plus, périlleux à cause des bandits armés qui pullulent dans le centre et le nord du pays.
À titre d’illustration, le conférencier a rappelé le cas de deux des jeunes bouchers victimes d’amalgame dans l’exercice de leur métier, à Doumanzana au mois de novembre 2018.
Près de Banamba, un éleveur soninké du nom de Zoumana Kingoumana a, aussi, témoigné avoir été dépossédé de 100 têtes en début du mois de janvier. Pire, explique-t-il, les assaillants ont amené avec eux, son fils Amadou, d’une douzaine d’années resté jusqu’à nos jours sans nouvelles.
Par ailleurs, les professionnels du secteur exigent du gouvernement de mettre à leur disposition des points de vente de bétail dans toutes les communes du district de Bamako.
Ba Zou
INFOS24