Vol de bétail au Mali : Les professionnels du secteur dénoncent sa persistance et surtout sa non criminalisation

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Le lundi 19 novembre à la Maison de la presse, les éleveurs les membres de la Fédération des Groupements interprofessionnels de la filière bétail viande du Mali (FEBEVIM) exaspérés par les vols répétitifs de leur cheptel, étaient face à la presse pour dénoncer la persistance et surtout, la non criminalisation du vol de bétail par certains juges.

Alphonse Réné

Le vol de bétail toujours décrié par les éleveurs demeure une réelle préoccupation. Ces derniers fatigués de voir leurs richesses emportées maintes fois sont plus que décidé à régler ce problème à leur manière afin d’amener l’Etat à prendre des mesures idoines pour éviter d’éventuels risques.

Durant ces dernières années, les vols de bétail à Bamako et dans toutes les régions ont atteint une vitesse sans précédent, un phénomène qui continue d’inquiéter les membres de la FEBEVIM.

Parmi les problèmes majeurs évoqués lors de cette conférence de presse, la persistance et surtout, la non criminalisation du vol de bétail.  A travers la conférence de presse, les éleveurs/pasteurs du Mali ont mis en exergue des cas avérés de vols.

Les cas les plus rocambolesques restés impunis, ont été portés à la connaissance des décideurs, sans la réaction appropriée, selon la FEBEVIM et l’AOPP. Comme un des exemples, en 2011, Kassé a volé de façon répétitive les moutons appartenant au président de la FEBEVIM, Alphonse René, sur une moto.

Ces vols ressemblent plus à des enlèvements voire à des confiscations d’animaux destinés à la vente pour des besoins fantaisistes (commémoration de la mort de Bob Marley). “Lorsque les voleurs sont arrêtés, ils sont immédiatement relaxés par la justice. Nous avons foi en notre justice mais il est temps qu’elle prenne des mesures strictes pour punir les auteurs de ces crimes” a déclaré le président de la FEBEVIM, Alphonse Réné.

Face à cette situation, l’analyse du bureau de la FEBEVIM accompagné du bureau national de l’AOPP et SNV, a conclu à la nécessité de la mise en place d’un environnement politique efficace au regard du contexte national et local (niveaux commune et cercle) pour prendre en compte cette préoccupation majeure que représentent les vols de bétail et surtout, l’impunité qui malheureusement, caractérise le traitement des dossiers afférents aux vols.   Pour atteindre ces objectifs, les différents acteurs de cette filière, notamment les producteurs, les opérateurs économiques, les services d’appui, les décideurs politiques, ont un véritable besoin d’assainissement du secteur élevage/pastoralisme au Mali.

Pour y parvenir la FEBEVIM et l’AOPP s’investissent dans certains objectifs, entre autres, la défense des intérêts de ses membres, la fourniture de services, la recherche de partenariats pour le renforcement des  capacités organisationnelles et institutionnelles. Toutefois, une des principales contraintes au développement de l’élevage aujourd’hui : est et demeure, les vols d’animaux et surtout, l’impunité qui accompagne le traitement des cas flagrants appréhendés et transmis aux autorités compétentes.

Par ailleurs, les professionnels de l’élevage ont fait part de leurs difficultés que sont la réduction des terres de parcours. Ils ont décrié la circulation du bétail sans contrôle vers les grands centres urbains comme Bamako.

    Bandiougou DIABATE

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