Visite d’échange du président de l’APCAM avec les acteurs du monde rural

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Le président de l’assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali, Bakary Togola à la tête d’une forte délégation a rencontré les professionnels du bétail et du poisson dans les périphéries de Bamako et de Koulikoro. L’objectif est de les informer sur le programme pilote d’insémination artificielle du PAPAM.

 

 

Le président de l'APCAM, Bakary Togola
Le président de l’APCAM, Bakary Togola

Au Mali, selon les statistiques officielles citées par le président de l’APCAM, le niveau de consommation du lait est de 12 litres par personne et par an. Alors que les normes de la FAO sont de 62 litres par personne et par an. Chaque année, le Mali importe en lait et produits laitiers plus de 20 milliards de F CFA. C’est en vue de réduire cette exportation de devises que le président de l’APCAM a initié cette rencontre avec les professionnels du secteur de l’élevage.

 

Cette rencontre s’est déroulée à travers un périple qui l’a conduit à Sala, Fougani, Kassela et Baguineda. C’était en compagnie des présidents de l’APCAM du District, Ibrahima Diakité, de Koulikoro, Seydou Coulibaly, des représentants de la CNOP, de l’AOPP, de FENALAIT, du syndicat des éleveurs et des pêcheurs. A Salla, le président et sa délégation ont visité la ferme de Mamadou Sylla et la ferme de Barou  Fall. Dans ces deux fermes, le chef de la délégation a affirmé que l’objectif de sa mission est d’informer les professionnels sur les objectifs du programme pilote d’insémination artificielle du PAPAM au niveau de l’APCAM, sensibiliser les producteurs sur l’importance des fourragères et  l’utilisation des rations alimentaires appropriées dans un élevage laitier et de s’enquérir de leurs préoccupations en vue de trouver une solution à travers une connexion avec les activités du projets PAPAM.

 

Ce projet, poursuit, Bakary Togola va améliorer la production laitière à travers la mise en place des rations alimentaires, les cultures fourragères. Le programme IA va mettre à la disposition du Mali 10 600 vaches d’ici 2015 avec au moins 16 500 génisses à haut potentiel de production laitière.

Dans les deux fermes Bakary Togola et sa délégation ont visité les différents parcs en vue d’avoir une idée sur les efforts fournis par les fermiers en vue de réduire l’importation du lait. A Agropex, la production moyenne du lait est de 100 litres par jour contre 400 litres chez Mamadou Sylla.

 

Chez Mamadou Sylla, les difficultés ont pour nom l’aliment  bétail, l’hygiène et les difficultés d’accès aux crédits. Même son de cloche chez le PDG de Agropex Barrou Fall, mais il a demandé au président de l’APCAM de porter leur message aux plus hautes autorités en vue de professionnaliser le secteur. Cela, dit-il, doit passer par l’octroi des parcelles aux jeunes en vue de la culture fourragère. Il y va de la protection de la filière lait. Quand on sait, poursuit le PDG, que les fermes du tronçon Koulikoro Bamako produisent 40% de la consommation de lait de la capitale.

 

Après cette étape, c’est le tour de l’unité de collecte de lait de Kassela de recevoir la délégation. Le constat est le même. Ici, la vente a même chuté. Bakary Togola a expliqué l’objectif de sa mission. Il a exhorté les membres de la coopérative à redoubler d’effort et d’être créatifs en vue de s’adapter à l’évolution. Pour cela, il a dit ” mieux vaut avoir 10 vaches qui donnent 100 litres de lait que d’avoir 100 vaches pour 100 litres “.

 

La réponse à cette problématique se trouve, selon lui, dans l’adhésion des professionnels de l’élevage au programme pilote du PAPAM qui est estimé à 1,200 milliard de F CFA. Par la même occasion, il a invité les professionnels à s’investir dans la culture fourragère qui est une solution  contre le chômage des jeunes.

 

Après la filière lait, c’est le tour de la ferme piscicole et l’usine de fabrication d’aliment de poisson de Boubacar Diallo et le campement des bozos de Badalabougou de recevoir la visite de la délégation. Chez Boubacar Diallo, le chef de la délégation a été émerveillé par la technologie utilisée dans la production des alevins.

 

 

Au campement de bozos, c’est la stupéfaction. Puisque sur les 10 pirogues qui sont parties à la pêche, une seule a capté une carpe. Cette situation, selon le doyen du campement, Brahima Sienta, montre les difficultés dans lesquelles vivent les pêcheurs. Tous ont exhorté Bakary Togola à user de son influence pour obtenir avec les partenaires et les autorités l’organisation d’un forum en vue de trouver une solution à la problématique de la pêche. Cette sollicitation n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd.

 

Le président de l’APCAM a promis de faire ce qui est possible. Par contre, il a demandé aux jeunes pêcheurs de s’investir dans d’autres activités. Il a également lancé un appel à l’endroit des décideurs politiques pour qu’ils préparent la reconversion des milliers de jeunes dans l’agriculture. Notons que la visite de la ferme de Boubacar Diallo et la rencontre avec les pêcheurs se sont déroulées en présence du directeur national de la pêche, Alassane Touré dit Sendy.

Moussa SIDIBE

 

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