Le Président de la Chambre régionale d’agriculture du district de Bamako, Sanoussi Bouya Sylla est plus que jamais engagé pour la valorisation du lait cru local. A ce jour, son combat est axé non seulement autour de l’importation massive du lait en poudre au détriment du lait cru local, mais aussi et surtout de l’implication des producteurs dans la gestion de la filière lait.
Une année après son élection à la tête de la Chambre régionale d’agriculture du district de Bamako, Sanoussi Bouya Sylla veut donner un signal fort pour la valorisation du lait cru local. Pour la circonstance, il a décidé de partager avec les professionnels de médias la problématique du lait cru local tout en proposant des pistes de solution pour le développement de la filière lait au Mali. C’était à la faveur d’une conférence de presse organisée, mardi 13 juin 2017, dans les locaux de la DFM du ministère de l’Agriculture.
Même s’il est convaincu que le gouvernement du Mali a fait un effort considérable pour le développement de la filière lait au Mali, Sanoussi Bouya Sylla pense que la menace pèse sur ce secteur. Cela s’explique, selon lui, par les importations massives du lait en poudre au détriment du lait local, c’est-à-dire l‘utilisation par les industries de transformation du lait en poudre au détriment du lait cru local en raison d’un tarif douanier très faible : 5% contre 20% des autres produits laitiers. De son point de vue, les suppressions du quota laitier, les fortes subventions accordées aux éleveurs européens et les APE (accords de partenariat économique) risquent de détruire toute la filière lait local par une taxation presque nulle sur l’importation de la poudre de lait. En outre, il déplore la baisse du prix d’achat du lait local par les industries de transformation qui, selon lui, risque de compromettre tous les efforts de développement de la filière lait. S’y ajoute la cherté de l’alimentation des bovins qui constitue, dit-il, une entrave sérieuse au développement et à la compétitivité du lait local.
Les pistes de solution
Pour la consolidation des acquis et le développement de la filière lait, les producteurs laitiers ont proposé quelques pistes de solutions. Il s’agit de mettre en place une stratégie de valorisation du lait local en responsabilisant les producteurs de lait; construire au moins une unité de transformation de lait local avant décembre 2017, mettre des quotas à l’importation de la poudre de lait en corrélation avec l’achat du lait cru local pour les unités de reconstitution du lait à l’image du sucre importé et de Sukala-SA ; augmenter le Tarif extérieur commun (TEC) pour financer la filière lait local; créer une interprofession de la filière lait au Mali.
« Si le Mali veut garder ses enfants, il doit protéger leur travail, notamment sur les filières agricoles, en particulier la filière lait, viande, avicole, poisson maraichage, etc.», conclu Sanoussi Bouya Sylla.
Ibrahim M.GUEYE