Au terme de cette campagne qui s’étend sur toute l’année, le cheptel malien sera ainsi protégé contre les maladies animales telles que la péripneumonie contagieuse bovine, la fièvre aphteuse, la peste et la maladie de Newcastle, entre autres.
Le samedi 1er mars 2014, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, a administré la première dose de vaccin, synonyme de lancement officiel de la campagne nationale de vaccination de notre cheptel au titre de l’année 2014.
La cérémonie de lancement qui s’est déroulée dans la commune rurale Zan Coulibaly (cercle de Dioïla), a regroupé à Markakoungo, à quelques 86 Km de Bamako, outre les populations de la commune hôte, des membres du Gouvernement, les autorités politiques et administratives de Koulikoro, les représentants des organisations socioprofessionnelles du sous-secteur élevage, ceux de la société civile, entre autres. Cette campagne qui dure toute l’année concerne 9 400 000 bovins, 29 850 000 ovins-caprins, 1 389 000 équidés, 940 000 camelins, 75 000 porcins et 35 000 volailles que compte le cheptel du Mali qui occupe ainsi le premier rang de l’espace Uemoa et le deuxième de la Cedeao après la République fédérale du Nigéria.
Dans son mot de bienvenue, le maire Amara Diakité s’est d’abord félicité du choix porté sur sa commune pour le lancement d’une telle campagne, et rappelé ensuite que cet acte répond à une préoccupation des populations de cette localité dont l’élevage prend une part importante dans les activités. L’élu local en a profité pour présenter les doléances de sa commune, telles que l’insuffisance en infrastructures et personnels scolaires et sanitaires, le manque d’adduction d’eau, le problème d’électrification, entre autres. A sa suite, le représentant des éleveurs de Markakoungo, Hassane Barry, a surtout exprimé toute sa reconnaissance au chef de l’Etat et à son gouvernement pour l’intérêt qu’ils accordent à ce sous-secteur. Toutefois, le vieux Barry a rappelé qu’en dépit des efforts que les autorités consentent, les éleveurs de la Commune Zan Coulibaly, et de Koulikoro de façon générale restent confrontés à un certain nombre de défis, notamment le manque de pâturage et le vol de bétail. Le représentant de l’Apcam, M. Diallo, a abondé dans le même sens, mettant un accent particulier sur les difficultés que les agriculteurs maliens rencontrent dans la commercialisation de leurs produits.
De son côté, le Docteur Oumar Maky Tounkara a, au nom du Conseil de l’ordre des vétérinaires du Mali, magnifié leur rôle et rassuré de l’engagement des vétérinaires titulaires du mandat sanitaire à assurer la vaccination massive des animaux contre les grandes épizooties. Au sujet du Laboratoire central vétérinaire, après qu’il eut souligné son importance dans la recherche contre les maladies animales, Dr Tounkara a regretté que cette structure se meure à petit feu, car victime d’une insécurité foncière. «C’est pourquoi, je salue ici la présence de Monsieur le ministre qui, depuis son arrivée, se bat pour résoudre ce problème. Mais aussi, Monsieur le Président, les vétérinaires et les éleveurs vous confient ce dossier pour ne pas voir notre Laboratoire central vétérinaire disparaître», a-t-il interpelé.
Pour sa part, le ministre délégué, chargé de l’Elevage, de la Pêche et de la Sécurité alimentaire a mis un accent fort sur l’apport du sous-secteur de l’élevage à l’économie nationale.
Pratiqué par au moins 80% de la population, sa contribution au PIB du secteur agricole est de 38% et de 12% pour le PIB national, à en croire Nango Dembélé. Et le ministre Dembélé d’exprimer toute sa reconnaissance et celle du monde agricole au chef de l’Etat pour sa ferme volonté de développer les productions animales en général et la production laitière en particulier. «En témoigne l’important don de 125 000 doses de semences animales, de très haute valeur génétique, de votre frère et ami Majesté le Roi Mohamed VI, au cours de sa visite officielle dans notre pays», a-t-il rappelé. Il a par ailleurs dévoilé la nouvelle vision de son département, celle de développer notre élevage dans la perspective de sécurité alimentaire et nutritionnelle, d’une croissance économique durable créatrice d’emplois et de forte valeur ajoutée, afin de réduire considérablement la pauvreté.
Après avoir procédé à la remise des matériels de vaccination et à l’inoculation de la première dose de vaccin, IBK a magnifié le geste de sa majesté Mohamed VI à qui il a renouvelé sa reconnaissance et celle du peuple du Mali. «125 000 doses, c’est énorme. C’est dire que progressivement, le cheptel malien va être amélioré au bénéfice des consommateurs», s’est félicité le chef de l’Etat, soulignant que la vente de notre bétail à l’extérieur connaissant jusque là beaucoup de moins value. C’est pourquoi, a-t-il dit, il est important que ces vaccinations aient lieu pour non seulement la protection du bétail, mais surtout pour la qualité de ce qui nous revient en tant que consommateur, donc pour la santé publique.
Bakary SOGODOGO