La fin de la semaine dernière a été très bouillante entre le département du Commerce et les bouchers. Des événements malheureux ont conduit les bouchers à un arrêt de travail plongeant ainsi la capitale dans une difficulté sans précédente. Les Bamakois étaient aux abois durant deux jours. A cet effet qui des bouchers ou du département est responsable ?
La population de Bamako est aux abois suite à l’arrêt de l’abattage bovin par les bouchers. Une situation qui ne laisse personne indifférent eu égard au rôle et à la place de la viande dans le dispositif alimentaire. Mme Samaké Maïmouna Traoré, ménagère de son état nous dévoile qu’elle était parti au marché à la recherche de la viande pour sa préparation de la sauce verte ‘’Fakoye’’. A la surprise de Mme Samaké, aucun morceau de viande n’était sur le marché alors qu’elle avait déjà acheté les condiments. Désespérée, elle était obligée de chercher du poisson alors que c’est la viande qui est propice pour cette sauce. Comme Mme Samaké Maïmouna Traoré, de nombreuses femmes cherchaient à remplacer la viande.
A qui la faute ?
Les deux acteurs notamment le département du Commerce et les bouchers se jettent mutuellement la responsabilité. Dans un communiqué rendu public le 4 août 2021, le département du Commerce informe de l’arrêt unilatéral des opérations abattage par l’un des syndicats signataires du protocole d’accord relatif à la commercialisation de la viande bovine à Bamako et Kati. Ce, en dépit de la poursuite du paiement de la subvention s’effectuant dans le cadre du respect strict de la procédure budgétaire en vigueur dans notre pays.
Face à cette situation, le ministre de l’Industrie et du Commerce décide la suspension de l’opération spéciale viande bovine 2021 jusqu’à nouvel ordre à compter du 4 août 2021. Des mesures coercitives seront prises à l’issue de la session extraordinaire du Conseil national des prix en vue de parvenir à un prix consensuel de la viande bovine. Si le département pointe du doigt sur les bouchers, il n’en est pas de même pour ces derniers.
Les bouchers affirment que le département n’a pas honoré ses engagements quant à la subvention sur abattage qui était faite de façon journalière. ‘’On peut passer toute une journée, de 9heures à 16 heures, sans être en possession de l’argent qu’on nous doit alors que nous devons acheter les bœufs pour le lendemain. Je pense que le gouvernement doit revoir sa copie afin de faciliter notre accession à nos dus conformément à l’accord ’’, dit un boucher. Un accord qui se trouve ébranlé car depuis sa signature les bouchers étaient animés de mauvaise foi quant à a la réduction du prix. Les jours qui ont précédé la signature, le prix de la viande n’avait pas connu de changement notoire. La baisse avait fait l’objet de l’apposition de la signature de part et d’autre par les deux acteurs. Pourtant, ledit accord avait fait l’objet de critiques par certaines personnes qui avaient estimé que le département a juste déplacé le problème au lieu d’apporter une solution définitive.
Le dimanche 8 août 2021, les bouchers ont repris le travail et le prix de la viande est aujourd’hui à 3000 FCFA et 3500 FCFA le kilogramme selon les localités. Quelles solutions le département va-t-il mettre en place pour soulager la souffrance de la population ? En attendant la réponse à cette question, les Bamakois ne savent pas quoi faire pour entrer en possession de la viande dont le prix est hors de portée de la population. Il est impératif de chercher une solution définitive à cette problématique.
Bissidi SIMPARA