L’élevage représente plus de 10 % du PIB. Il est la principale ressource de 30 % de la population. Ce qui fait du bétail le troisième produit exporté par le Mali, après l’or et le coton. Cependant, ce secteur connait des difficultés énormes qui se résument au manque de pâturage, d’infrastructures de transformation. Pourtant la zone de l’ON et l’ORS regorgent de potentialités pour booster le secteur de l’élevage et de la pêche. En vue de résoudre le problème, le ministre a préconisé l’élaboration d’un schéma d’aménagement pour identifier ce qui est faisable dans la zone ON et ORS en terme de développement de l’élevage et de la pisciculture.
A l’entame des discussions, le ministre Bocar Treta a expliqué l’objectif de sa mission qui consiste à traduire en action concrète la volonté politique du gouvernement de faire du monde rural le moteur de la croissance économique. Pour arriver à cela, le ministre du Développement rural a demandé aux éleveurs et aux services techniques de mener des réflexions pour permettre à son département d’identifier les problèmes pour les résoudre.
Pour le directeur régional de l’élevage de Ségou, Mamadou Issa Dembélé, les problèmes de l’élevage ont pour nom manque d’espaces pour les pâturages, occupation des passages des animaux par les agriculteurs, absence d’unités de transformation des produits de l’élevage et vol des animaux. Il a été rejoint plusieurs intervenants qui ont dénoncé la non-prise en compte du secteur de l’élevage dans le développement global du pays pendant que le secteur est pourvoyeur de devises pour le pays.
Les intervenants dans leur majorité ont pointé du doigt les élus communaux qu’ils accusent d’avoir vendu les espaces réservés aux pâturages. Ils ont cité les exemples de Banankoro et de Missibougou où respectivement 30 000 ha et 4 300 ha destinés à l’élevage sont occupés par les agriculteurs et les privés. Pour eux cela est inadmissible dans un pays où 75 % du bétail est constitué de troupeaux transhumants. Les éleveurs ont sollicité l’accompagnement du département pour créer des espaces pour les animaux, équiper les abattoirs régionaux, construire et équiper les infrastructures de transformation de lait quand on sait que 20 milliards de F CFA sont destinés chaque année à l’importation du lait.
Développer la pisciculture qui est encore à l’état embryonnaire
A toutes ces préoccupations, le ministre Treta a pris bonne note. Il a affirmé que la destruction de la biomasse constitue un problème pour l’alimentation des animaux.
A le croire, la mise en place par le gouvernement d’un département pour s’occuper du monde rural est une preuve de la volonté des nouvelles autorités de s’attaquer aux problèmes que connait le secteur. Mais face à la démographie galopante, Bocar Treta a déclaré que son département va prendre des initiatives pour sauvegarder les aires de pâturage. En outre, il a suggéré aux éleveurs de changer leur habitude en allant vers la création des ranchs. Sur ce point, il a assuré de l’accompagnement de son département en instruisant aux services techniques de la région d’élaborer un schéma d’aménagement pour identifier ce qui est faisable dans la zone ON et ORS en terme de développement de l’élevage et de la pisciculture.
Se prononçant sur le secteur de la pêche, le ministre a préconisé la nécessité d’aller vers la pisciculture. Pour Bocar Treta, la baisse des niveaux des cours d’eau due au déficit de la pluviométrie a entraîné une stagnation des captures halieutiques depuis quelques années. C’est pourquoi, poursuit le ministre, face à l’augmentation de la population et la demande croissante en poissons qui est une des principales sources de protéine pour la population, il est important de mettre l’accent sur la pisciculture pour pérenniser la sécurité alimentaire. Notons que la pêche représente 90 milliards de francs CFA par an, soit 4,2 % du PIB. La filière dans son ensemble emploie plus de 8 % de la population active.
Moussa Sidibé