Présidées par le Pr Tiémoko Sangaré, Ministre de l’Environnement et de l’Assainissement, les activités de la 6ème session du comité de pilotage du Projet de Conservation et de Valorisation de la Biodiversité du Gourma et des Eléphants (PCVBG-E) ont été discutées le mardi 17 Avril 2011 à l’hôtel Nord-Sud de Bamako. La cérémonie a également enregistré la présence des gouverneurs des régions de Mopti, de Tombouctou et de Gao.
Dans le Nord de la contrée malienne, spécifiquement à Douentza, en plein cœur du Sahel, s’étendent 1.200.000 hectares de parcelle appelée le « Gourma malien ». Le Gourma malien est, depuis des décennies, réservé pour la conservation des quelques espèces d’éléphants tournant encore sous nos regards. Arrosée par le Delta du Niger à l’Ouest, la réserve est également bénie d’autres ressources en eau dont les mares de Gossi, d’Adioro et d’Inadiatafane. Là, l’humidité et le verdissement de la nature sont à hauteur de souhait pour la survie des animaux. En juin 2007, on y a recensé plus de 350 éléphants.
Mais cette riche population d’éléphants semble être menacée au cours de ces dernières années. Suite aux changements climatiques, les points d’eaux s’assèchent années après années, chose qui nuit considérablement à la survie des bêtes. Preuve, sans sources concrètes, le corps de 21 éléphants ont été découverts à travers le Gourma. Face à ce drame le PCVG-E s’est alors donné comme mission de diagnostiquer les circonstances de cette mortalité.
Selon la coordination du projet, la compétition Eléphant-Bétail autour des mares est la cause de cette mortalité exceptionnelle qui doit pousser les uns et les autres à une profonde réflexion pour la définition d’un schéma d’occupation de l’espace adapté au contexte actuel dans le Gourma. A cet égard, elle recommande la création des points d’eaux pour les éléphants dans les aires de conservation et des points d’eau à usages partagés dans l’espace entre les aires de conservation ; la création des périmètres pastoraux et la relecture du texte de classement de la réserve pour ne permettre le pâturage qu’à travers des couloirs bien balisés.
Parlant de cette 6ème session, il s’agissait d’examiner l’état d’exécution des recommandations de la cinquième session tenue à Tombouctou, le bilan technique et financier de l’exercice écoulé, le programme d’activités technique et financier de l’année 2011. Dans son intervention, le ministre Tiémoko Sangaré confirmera que le projet reste encore confronté à des difficultés malgré l’enregistrement des acquis importants. Il s’agit entre autre de la sécurisation du parcours des éléphants, l’aménagement de l’espace du gourma et la viabilité des aires de conservation.
Djibril Samaké