Un Plan quinquennal d’actions prioritaires de développement de la gestion durable de la pêche et de l’aquaculture pour la période (2011-2015) vient d’être élaboré.
Le Programme « ACP FISH 2″ est financé par la Commission européenne dans le cadre du Fonds européen de développement (FED) suite à une requête de la Direction nationale de la Pêche (DNP). Une mission d’appui a été approuvée pour l’élaboration de la Politique nationale de la pêche et de l’aquaculture (PNDPA)). Cette requête est accompagnée d’un Plan quinquennal d’actions prioritaires (PAP) de développement de la gestion durable de la pêche et de l’aquaculture dans notre pays pour la période (2011-2015). Ces deux documents provisoires ont été complétés par le Schéma directeur de développement de la pêche et de l’aquaculture en cours d’actualisation par la Cellule de planification et statistique du secteur rural (CPS). Le Plan d’actions prioritaires (PAP) a été développé en parallèle avec celui du PNDPA qui est le prolongement opérationnel. Il se réfère à l’analyse institutionnelle et à l’état des lieux général du secteur influençant les orientations de la politique et ses actions. En harmonie avec les objectifs généraux et spécifiques de la Politique nationale de la pêche et de l’aquaculture, le premier plan quinquennal d’actions prioritaires tourne autour de 4 axes prioritaires pour le développement du secteur. Le premier axe vise l’amélioration du dispositif de gestion et de cogestion du sous secteur par le renforcement institutionnel et des capacités des directions nationales et régionales de la pêche, le renforcement des capacités, la formation des collectivités territoriales, des organisations professionnelles. Il concerne aussi le secteur privé, l’élaboration d’un plan de communication et d’information entre acteurs ainsi que le développement de recherches appliquées en pêche et pisciculture axées sur les besoins des acteurs. Le second axe prioritaire appuie la promotion du secteur privé par la création et l’amélioration des infrastructures telles que les débarcadères équipés et marchés adaptés au niveau régional, local et communal avec une chaîne de froid adéquate pour réduire les pertes post capture et améliore la qualité du poisson commercialisé. Le troisième axe prioritaire renforce la coopération internationale et transfrontalière à travers la redynamisation de la participation des DNP et des OP aux comités techniques au niveau international et régional (UEMOA, CEDEAO). Bonnes pratiques de manipulation. Le quatrième axe se borne à préserver les cours d’eau afin de maintenir la bonne qualité écologique de ces écosystèmes et de leur production. La mise en œuvre du plan sera assurée par les institutions nationales étatiques, les collectivités territoriales, les organisations des producteurs, les partenaires techniques et financiers (PTF), les prestataires de services et des ONG. Le financement du PAP est prévu dans la Loi de finance annuelle et par le budget spécial d’Investissement (BSI) pour le secteur économie rurale en lien avec le Fonds national d’appui à l’agriculture. Dans le but d’améliorer l’environnement de travail des opérateurs de la pêche et de rendre plus performantes leurs activités, les infrastructures réalisées devront répondre à des normes strictes permettant de garantir la qualité du travail en termes de santé, d’éducation, de production, d’hygiène et de la qualité du produit. Un accent particulier sera mis sur l’organisation, les conditions de travail, l’état sanitaire des sites de débarquement, de production, de transformation artisanale et des embarcations. Le développement des infrastructures d’accueil et la promotion des activités des femmes dans la chaîne de valeurs (conservation, transformation et commercialisation) seront visés à la réduction des pertes post capture. A cet égard, un accent particulier sera également mis sur les techniques de conditionnement, de conservation, de transformation et de commercialisation du poisson. Les expériences d’empoissonnement et d’aménagement des mares, les résultats des activités de promotion de la pisciculture et de la rizipisciculture, l’expérience de réalisation d’enquêtes en vue de l’élaboration du plan de gestion des pêcheries sont assez concluantes pour envisager leur diffusion à une plus grande échelle. Ainsi la satisfaction de la demande nationale et extérieure passera par une augmentation de la productivité et de la compétitivité de la filière. Cela passe en grande partie par l’application des normes sanitaires et par une minimisation des pertes post capture grâce à l’amélioration et la création d’infrastructures de conservation, conditionnement, de transformation et de commercialisation du poisson frais et transformé. Elle sera ensuite associée au renforcement des capacités des opérateurs de la filière et au développement des infrastructures estime, le directeur national de la pêche, Alassane Touré. Il faut prévoir des investissements consacrés à la réhabilitation des infrastructures existantes dans le sens de leur mise aux normes et vulgariser le concept de bonnes pratiques de manipulation et traitement du produit, du contrôle sanitaire et de qualité de la filière. Le directeur national de la pêche pense aussi qu’une forte sensibilisation en faveur de l’amélioration des conditions de vie en milieu rural, des régimes, de l’hygiène alimentaire et sanitaire à travers les médias doit être encouragée au profit des meilleurs groupements féminins. L’accès au crédit à des conditions favorables pour le monde paysan doit être rendu opérationnel. Des actions de sensibilisation et d’éducation sur les maladies hydriques, la conservation, la gestion des eaux et des sols ainsi que le développement des petits périmètres irrigués villageois doivent également être menés. S. Y. WAGUE
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Utilisation des pesticides : L’ELIMINATION PROGRESSIVE EN QUESTION
La tragédie de Bihar, en Inde, où 23 écoliers ont trouvé la mort après avoir mangé à la cantine un repas contenant du monocrotophos, nous rappelle l’urgence d’accélérer le retrait des pesticides hautement toxiques des marchés des pays en développement, a déclaré la FAO. Le monocrotophos est un insecticide organophosphoré considéré comme particulièrement dangereux par la FAO et l’Organisation mondiale de la santé. L’expérience de nombreux pays en développement montre que la distribution et l’utilisation de telles substances hautement toxiques mettent souvent en péril la santé publique et l’environnement. La tragédie de Bihar souligne que le stockage des pesticides et l’élimination en toute sécurité de leurs conteneurs vides sont des mesures de réduction de risques tout aussi cruciales que les règles de terrain plus diffuses comme le port de masques et de tenues de protection appropriés. Le cycle complet de distribution et d’élimination des pesticides dangereux comporte des risques considérables et les mesures de sauvegarde sont difficiles à appliquer dans de nombreux pays. Un consensus s’est dégagé entre les organisations internationales (dont la FAO, l’OMS et la Banque mondiale) sur les substances hautement toxiques qui ne devraient pas être à la portée des petits agriculteurs qui n’ont ni les connaissances, ni les pulvérisateurs, ni les vêtements de protection, ni les installations de stockage pour pouvoir les gérer de façon adéquate. La FAO recommande par conséquent aux gouvernements des pays en développement de retirer au plus vite les pesticides très dangereux du marché. Il existe des substituts non chimiques et moins toxiques – et en général, la lutte intégrée contre les ravageurs s’avère être une technique efficace et plus durable, tout en permettant de réduire le recours aux pesticides. Le Code de conduite international sur la gestion des pesticides, adopté par les Etats membres de la FAO, établit des normes volontaires à l’intention de tous les organismes publics et privés s’occupant de gestion des pesticides. Il a été largement reconnu comme la référence faisant autorité en matière de gestion responsable des pesticides. Le Code stipule qu’il peut être envisagé d’interdire l’importation, la distribution, la vente et l’achat de pesticides très dangereux s’il est établi, sur la base d’une évaluation des risques, que les mesures de réduction des risques ou les bonnes pratiques commerciales sont insuffisantes pour garantir une manipulation du produit excluant tout risque inacceptable pour l’homme et pour l’environnement. En ce qui concerne le monocrotophos, de nombreux gouvernements ont conclu que l’interdiction est la seule solution propre à préserver la santé des personnes et de l’environnement. Ce pesticide est interdit en Australie, en Chine, dans l’Union européenne et aux Etats-Unis, ainsi que dans de nombreux pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine.
Source FAO