La région de Koulikoro située à 60 km de Bamako, la capitale du Mali, avec une population de 5 418 305 habitants sur une superficie de 990 120 km², était jadis appelée « la ville au poisson ». Pour cause, dans cette partie du Mali, la pêche est une pratique coutumière, notamment, elle est l’activité principale des Somonos (l’une des plus grandes ethnies de la région).
Selon l’institut national de la statistique, la région de Koulikoro compte 7247 pêcheurs. Cependant, à cause de certaines activités et comportements humains néfastes au fleuve ont rendu la pêche de plus en plus difficile, faisant rare le poisson. (Source https://www.commune-koulikoro.com/Section/peche-koulikoro).
Parmi ces activités, il y a la surpêche avec la capture des petits poissons mettant en danger la survie de certaines espèces de poissons en plus de la menace de l’équilibre écologique, indique cette publication de Abdoulahi Baba Darfa du 10 août 2022 sur la plateforme https://benbere.org/. Qui est corroboré par celle de la Cenozo(https://cenozo.org/fleuve-niger-un-patrimoine-vital)en-peril/). Dans laquelle, il ressort l’impact néfaste de l’extraction d’or) l’aide dragues sur le fleuve. En plus de la surpêche, cet article relève également le degré élevé de la pollution de cette partie du fleuve Niger. Une pollution provoquée par l’utilisation des dragues sur le fleuve avec leur fonctionnement par carburant, les produits toxiques utilisés par les teinturières qui sont ensuite reversés dans le fleuve etc.
De plus, on note que la ville de Koulikoro abrite la plupart des usines du Mali qui contribuent à leur tour à polluer le fleuve.
« La pollution de Koulikoro a atteint de nos jours des proportions catastrophiques. Cela, avec la complicité passive de la Direction du contrôle de la pollution et des nuisances. », pouvait déjà –t-on lire dans un article publié en novembre 2015 sur le site https://maliactu.net/mali-confidentiel-pollution-a-koulikoro-il-y-a-urgence/ et le reportage réalisé par la chaîne nationale sur la question.
Tous ces facteurs seraient la cause de la raréfaction du poisson dans la région de koulikoro et sa désormais cherté comme l’indiquent les publications de : https://www.studiotamani.org/76444-koulikoro-peche-.
Selon ce reportage, les responsables de la direction de la pêche indiquent que cette situation est causée en partie par le comportement de la population.
Site de terrain sur la berge de Koulikoro
Une visite de terrain sur la berge du fleuve Koulikoro nous permet de constater la détérioration du fleuve Niger qui traverse Koulikoro. De nombreuses pirogues occupent la berge, des groupes sont formés et occupés à l’extraction du sable qui est ensuite acheminé sur Bamako, la capitale. De jeunes saisonniers venus de part le pays participent à cette activité qui semble dorénavant remplacée la pêche.
Sur le fleuve, on voit également quelques petits bateaux qu’on nous explique être là pour, soit recherché l’or ou extraire du sable du fleuve.
Selon Ousmane Fofana, un chef ‘Somono’ ( pêcheur) de Koulikoro, depuis une décennie, la pêche s’est détériorée, et elle n’est plus rentable.
“ Il y a de cela une dizaine d’années, on faisait de grosse prise dans le fleuve. Nous pouvons avoir 30 à 40 gros poissons par jour dans nos filets et de très gros poissons. Malheureusement, avec la présence des teinturiers qui déversent des produits toxiques dans le fleuve, et l’extraction de sable à outrance, les poissons n’ont plus le temps de pondre, c’est à peine si nous parvenons à avoir 5 à 6 poissons par prise”, déplore-t-il.
Ses propos sont corroborés par ceux de Kadiatou Fofana, revendeuse de poissons. Elle soutient également que la pêche est désormais menacée à cause de la pollution et que le poisson se fait rare et cher sur le marché.
La pêche occupe près de 7% de la population active au Mali,et représente 2,4% de son PIB.
Khadydiatou SANOGO/maliweb.net