Menaces d’interdiction de pratiquer la médecine animale : Les ingénieurs vétérinaires crient au scandale

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C’est à travers une assemblée générale extraordinaire houleuse que l’association des vétérinaires et ingénieurs vétérinaires d’élevage diplômés de l’IPR de Katibougou a décidé de protester contre ce qu’ils ont appelé leur exclusion du corps de la médecine vétérinaire au Mali. C’était le samedi 6 février dernier, à la Maison de la Presse.

L’assemblée générale était suivie d’une conférence de presse animée par Modibo Koité, secrétaire général de l’association. Selon lui, l’assemblée générale du jour a pour but de dénoncer deux actes importants pour la survie de leur corporation. Il s’agit de la loi sur la pharmacie vétérinaire qui vient d’être votée par l’Assemblée nationale qui stipule que les ingénieurs vétérinaires qui détiennent, au moment de la promulgation de la loi, un établissement de pharmacie donc une structure d’importation, vont continuer leurs activités. Mais aucun autre ingénieur vétérinaire ne sera plus autorisé à faire cette activité. Pour eux, cela est injuste car pour des questions de moyens et d’opportunités, la porte est fermée à certains maintenant. Modibo Koité pense que cela suppose que leurs confrères qui sont dans la fonction publique ne pourront pas ouvrir une pharmacie après leur retraite. Ce qui est une violation de l’article premier de la constitution qui dispose que tous les Maliens naissent libres et demeurent égaux en droits et en devoirs. Le conférencier souligne que cette mesure vise à fermer la porte aux Maliens au profit des étrangers, car l’IPR, depuis 1995, ne forme plus d’ingénieur. Donc, ils demandent au Président IBK de ne pas promulguer cette loi.

Le deuxième point de discorde est relatif à une décision prise par l’ancien ministre du Développement rural, Bocari Tréta, le jour même où il a été congédié du gouvernement à savoir le 15 janvier 2016. Cette décision a consisté à dissoudre le bureau du conseil de l’Ordre des vétérinaires du Mali et le faire remplacer par un conseil transitoire dont les membres sont uniquement des docteurs. Aucun ingénieur ne figure sur la liste. Alors que lorsque le mandat d’un bureau légal est terminé, on organise des élections pour le remplacer. Mais la précipitation avec laquelle le ministre Tréta a pris cette décision en dit long sur ses motivations. Il voulait faire la part belle aux docteurs vétérinaires dont lui-même en est un. Ce, au détriment des ingénieurs vétérinaires, a-t-il dit.

Le secrétaire général et ses camarades affirment que si les autorités ne prennent pas leurs responsabilités pour abroger la loi et annuler la décision illégale et injuste du ministre Tréta, ils vont devoir mener plusieurs actions de protestations, car c’est de leur avenir et celui du cheptel malien qu’il est question. A ce titre, ils envisagent d’écrire au Président IBK pour ne pas promulguer la loi sur la pharmacie vétérinaire en l’état ; prendre des sanctions de toutes natures à l’encontre de toutes les personnes complices de cette situation. Déjà, ils ont rencontré le nouveau ministre pour l’annulation de la décision de Tréta. A suivre.

Harber MAIGA

 

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2 COMMENTAIRES

  1. comme vous censurez tous les avis contraires, vous ne meritez pas nos réactions et ce type de manoeuvre n’apportera rien à ceux qui vous ont payé.

  2. Pour Un Pays qui n’a Jamais pu encadré des Doctorants dans ce domaine, qui plus avec seulement quelques Docteurs formés par des pays partenaires pour la plupart pour le besoin de l’enseignement supérieur, il serait catastrophique d’écarter les seules que jusque là le Pays à former pour ses Besoins!
    La Majorité des Docteurs vétérinaires du Mali sont des Fonctionnaires qui mènent des activités privées de vétérinaires, en se débarrassant de ces Ingénieurs que l’Etat s’apprete avoir vite des ressources humaines dans le domaine sinon notre élevage serait un souvenir en cas de problemes majeurs( epidemie)!

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