Depuis l’instauration du couvre-feu par le Président de la République dans le but de lutter contre la pandémie dite du coronavirus, les marchands de bétail ne voient plus beaucoup de clients. La situation est telle que certains ont du mal à trouver le prix de carburant encore moins le prix des condiments. En fait, à cause du couvre-feu, les bouchers ne disposent plus d’assez de temps pour les abattages, du coup ils achètent moins de têtes de bœufs ou de petits ruminants.
Le Mali dispose d’un cheptel très important et fait de lui un pays exportateur de bétail qui ne le profite pas assez, cela à cause d’un certains nombres de facteurs contraignants. Le coût de production de bétail fortement élevé est dû principalement aux prix d’achat de l’aliment bétail malgré l’existence de potentialités (semences fourragères). Le coût et le mode de transport (transport dans des camions inadaptés et convoyage à pieds) jouent fortement sur la compétitivité de la filière. Les abattoirs sont pour la plupart sous équipés et ne répondent pas aux normes internationales, cet état de dégradation avancée des abattoirs freine l’exportation de la viande et booste celle du bétail sur pied privant ainsi le pays d’une manne financière considérable. En effet, l’extrême vulnérabilité des systèmes pastoraux traditionnels liés aux aléas climatiques, les coûts élevés des services et soins vétérinaires constituent un véritable défi pour amorcer un développement de l’élevage à la base et ce en dépit de plusieurs projets et programmes.
Cette mesure de couvre-feu a un impact direct sur le commerce du bétail au Mali. La quantité des animaux qui parviendraient à ces marchés vont sous a diminué.
Mahamadou Yattara