L’aquaculture est un atout pour l’insertion socioprofessionnelle des jeunes et des femmes. C’est un créneau porteur.
“Seule en pisciculture, il est possible de produire 50 à 400 kg sur un mètre carré. Aucune autre activité agricole ne peut produire un tel rendement. Toutefois, un savoir-faire est nécessaire pour pouvoir réussir”, a affirmé le directeur du CFPA de Molodo, Ibrahima Kebe dans son exposé. Il ajoute : “En exploitation, si nous prenons 800 cages alimentées avec 3 924 000 alevins, la production serait de 1962 tonnes. Le prix d’un alevin oscille entre 150 et 200 F CFA l’unité. Ainsi sur la base de 150 F CFA l’unité, cette production peut atteindre un chiffre d’affaires de 39 240 000 F CFA. Avec 517 étangs alimentés par 500 000 alevins, il est possible d’avoir une production de 150 tonnes qui peut donner un chiffre d’affaires de 225 000 000 F CFA”.
Pour M. Kebe, ce nouveau métier est un grand pourvoyeur d’emplois. En effet, les diplômés de l’Université de Ségou, de l’IPR de Katibougou et du CFPAM de Molodo, qualifiés en aquaculture, ont beaucoup soulagés la fonction publique et les fermes en leur fournissant de la main d’œuvre qualifiée. Mieux certains diplômés se sont associés pour créer des entreprises en aquaculture. A cet effet, il estime que la filière aquacole peut contribuer à l’insertion socioprofessionnelle des jeunes et des femmes.
Mieux l’aquaculture est un secteur qui bénéficie de l’accompagnement des banques et des institutions financières au Mali. Pour ce faire, il faut élaborer et soumettre un plan d’affaires porteur à la banque. Le projet ainsi soumis est analysé par les banques, afin de voir la rentabilité. Si les conclusions sont positives, elles n’hésiteraient pas à financer.
Déjà au Mali, plusieurs acteurs vivent de la filière aquacole. Ce sont, entre autres, les producteurs d’alevins, les producteurs et les distributeurs d’aliments poissons, les producteurs de poissons marchands, les transformatrices, les associations communautaires, les artisans, les entreprises, les confédérations des sociétés coopératives, la plateforme nationale des acteurs.
La situation des fermes de production d’alevins
Au Mali, beaucoup de fermiers ont concentré leurs activités sur l’exploitation des alevins. Il s’agit, entre autres, des fermiers Boubacar Diallo, qui produit 3 000 000 d’alevins par cycle, Eco Ferme P3 Djolibani (1 000 000 d’alevins), Ferme Timbely Banankoro (1 000 000 d’alevins), Ferme Kiyassou Djoliba (50 000 alevins), Ferme Modibo Kane Kéita Djoliba (2 000 000 d’alevins), Ferme Toé Sanankoroba (30 000 alevins), Fish. A TRA Sanankoroba (450 000 alevins), Sama Coulibaly Sénou (60 000 alevins), Ferme piscicole Nouhoum Camara Sala (2 000 000 d’alevins), Ferme Adama Kané Sébougou (10 000 alevins), soit au total 9 600 000 alevins.
Evolution et phase de développement de l’aquaculture
L’évolution de l’aquaculture au Mali ces dix dernières années repose sur un ensemble de facteurs qui sont la création de fermes privées, les multiples innovations, les nouveaux candidats à la pisciculture, qui ont permis une diversification des systèmes et des espèces d’élevage.
“La pisciculture extensive est en nette progression par rapport à la pisciculture intensive par l’introduction d’environ 800 cages flottantes. La production de poisson par la pisciculture a été estimée à 7670 kg en 2020. Environ 2100 pisciculteurs privés ont été identifiés au Mali”, précise M. Kébé.
Dans cette culture, plusieurs espèces sont exploitées au Mali. Il s’agit du clarias gariepinus silure (manogo) oreochromis niloticus tilapia (nteben fî), heterotis niloticus (fanan), lates niloticus (salé). En plus de ces espèces, les souches améliorées à croissance rapide, à savoir le tilapia, la souche thaïlandaise, la souche hollandaise tilapia rouge, la souche de l’Université de Liège et la souche hollandaise, sont nombreuses.
Le secteur de l’aquaculture bénéficie aujourd’hui au Mali d’un environnement favorable avec l’Université de Ségou, l’Institut polytechnique de formation et de recherche appliquée (IPR/Ifra) de Katibougou et le Centre de formation pratique en aquaculture (CFPA) de Molodo pour la fourniture de la main qualifiée.
Aussi faut-il souligner la disponibilité de l’eau avec l’Office du Niger comme un atout majeur.
S. Koné
Source : Université de Ségou