L’abatage clandestin d’animaux devient de plus en plus un commerce florissant au Mali. Il est pratiqué à Bamako, notamment dans les quartiers périphériques, nonobstant une mesure d’interdiction du gouvernement. Les autorités municipales, peu soucieuses de la sécurité sanitaire des aliments, ne tiennent qu’aux taxes prélevées sur les bouchers clandestins. Il y a péril en la demeure.rn
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L’abattage clandestin est interdit par les textes en vigueur. Cependant, cette interdiction n’empêche pas sa pratique. Il contribue même à renflouer les caisses des communes, les bouchers qui s’y adonnent étant seulement astreints au paiement de la taxe communale.
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Conséquences : les aires d’abattage clandestin de la Commune de Kalabancoro ne désemplissent plus. Elles sont prises d’assaut par les bouchers et revendeurs de viande. Le matin, très tôt aux environs de 4 h, des bœufs, vaches et veaux qui sont conduits en des endroits non officiels pour être abattus dans des conditions hygiéniques déplorables. Ces endroits sont pêle-mêle des maisons clôturées inhabitées, des berges de marigots, sous des manguiers ou dans des caniveaux, etc. Les abords des ruelles, voire des routes ne sont pas non plus dédaignés.
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Aujourd’hui, à Kalabancoro, d’autres bouchers ne se donnent même plus la peine de sortir de leurs familles, ils abattent les animaux dans des familles habitées malgré les nombreuses contestations et plaintes de leurs voisins. Il faut dire qu’en cette période d’hivernage l’odeur de la bouse est de nature à rendre irrespirable l’atmosphère.
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Une fois les dépeçages terminés, la viande est acheminée sur les marchés avec les moyens inadaptés et sans le contrôle de l’agent vétérinaire. Très souvent, c’est sur des motos, charrettes inappropriées, vélos. Le marché n’est pas le seul lieu pour liquider la viande, les abords de chaussées sont aussi occupés pour ces bouchers clandestins.
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Approchées les autorités municipales affirment avoir assez fait dans la lutte contre cette pratique. En partenariat avec la gendarmerie, la mairie avait en effet organisé quelques sorties qui, selon le 1er adjoint au maire, ont été un succès. « L’opération a permis d’arrêter quelques bouchers ».
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Mais le hic est que cette mairie qui prétend avoir fait assez dans la lutte contre l’abatage clandestin, exige aux mêmes bouchers clandestins le paiement de taxes qui contribuent à renflouer ses caisses. « La lutte contre l’abattage clandestin des animaux dépasse la compétence des seules mairies », affirme le 1er adjoint, qui rappelle que la faute est pénalement sanctionnée.
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A Kalabancoro, il n’y a pas longtemps, la viande d’âne était proposée sur les marchés. Ce qui avait valu l’interpellation de l’agent de santé vétérinaire. Mais où sont donc passées les mesures prises par le département de l’Elevage et de la Pêche pour nettoyer cette écurie d’Augias ? Y a-t-il eu deal entre les bouchers clandestins et les autorités ? Des questions encore sans réponses.
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Amadou Sidibé
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