La filière avicole du Mali est victime d’une importation illégale des cuisses de poulets. Si rien n’a été fait, cette importation de la chair de poulet risque de mettre un terme à la production locale qui occupe une place de choix dans le développement du pays. Les membres de la fédération des intervenants de filière avicole du Mali(FIFAM) dirigée par Mme Sanogo Diarata Traoré ont animé une conférence de presse le 29 décembre 2015 pour dénoncer cet acte et de mettre en garde le gouvernement pour la protection du secteur.
Cette conférence de presse a abordé les aspects essentiels, les problèmes posés et leurs implications, les incidences sur le processus de production et d’écoulement des produits avicoles, les actions menées par les services vétérinaires, les actions et les soutiens de l’APCAM, de la DNSV, des Affaires économiques, les investigations réalisées par les membres de la FIFAM.
Les aspects liés à la biosécurité et aux risques de maladies pouvant être des conséquences de ces importations frauduleuses en cours. Les incidences et les implications en termes d’impact économique et finalement les aspects liés à la réglementation et la législation concernant l’importation des produits avicoles, notamment les lois et les décrets en vigueur au Mali.
La filière avicole du Mali est une organisation socioprofessionnelle aux multiples dimensions et dont l’objectif est de créer de multiples emplois aux revenus remarquables et d’offrir à la population malienne de la chair de qualité en suffisance.
Selon la FIFAM, la norme FAO de consommation en viande par habitant par an est estimée à 42 kg. Le niveau de consommation de viande par habitant par an du Malien qui était de 3,06 kg , en 2014, atteint 3,52 kg grâce aux efforts énormes consentis par les acteurs de la filière avicole malienne. Quand bien même le Mali est le premier pays de la zone UEMOA en termes de ressources animales ; il existe un gap important à combler, qu’on ne peut aucunement envisager de satisfaire par l’importation de produits avicoles, ceci se traduira par la mise à mort de la filière.
« Toute la filière est confrontée aujourd’hui à l’inondation du marché Malien en général, par des produits avicoles comme les cuisses de poulets et les œufs de table. Ceci est d’autant plus grave, que le secteur est vraiment en phase de décollage, en termes de croissance et en termes de compétitivité » a dénoncé la présidente. L’importation incontrôlée de produits avicoles a engendré des conséquences graves allant jusqu’à la fermeture des couvoirs et des exploitations avicoles dans quelques pays de la sous-région notamment en Côte d’Ivoire, au Cameroun, au Sénégal au Togo a t- elle déclaré.
En 2015 la filière avicole moderne avec un effectif de 5600 000 poulets de chair et 3 465000 pondeuses a fourni aux consommateurs maliens 8 512 tonnes de chair de volaille de qualité, 883 020 600 Œufs de consommations et 170 051 tonnes d’aliments volaille.
La FIFAM est convaincue que les aviculteurs et tous les autres acteurs de la filière avicole sont capables de satisfaire les besoins de la population malienne en matière d’œufs et de viande de poulets à bon prix grâce à la modernisation du secteur au Mali. Toutefois les importations frauduleuses des produits avicoles (poulets congelés, découpes, œufs) constituent de graves dangers pouvant compromettre les productions nationales et la santé des consommateurs de produits avicoles. C’est pour cette raison que l’ensemble des acteurs a enclenché un processus de mobilisation autour de cette question fondamentale qui peut atteindre une dimension énorme en termes de blocage de l’avancée autant prôné par les autorités du Mali et surtout l’incidence sur le chômage.
Malgré l’expansion de l’aviculture et les actions déjà consenties par l’état malien, la filière avicole moderne attend des autorités des actions de soutien durables pour qu’elle puisse enfin jouer pleinement son rôle moteur de création d’emplois et d’assurance d’autosuffisance alimentaire.
A la lecture des actions de soutien à la filière avicole de certains pays de la sous-région, la FIFAM constate que la filière avicole du Mali est défavorisée par certains nombre d’actes, dont : La mise à disposition des aviculteurs d’un fonds de garantie pouvant favoriser l’accès aux crédits à des taux compétitifs, comme le cas au Sénégal ou en Côte d’Ivoire, où les aviculteurs bénéficient de crédits à des taux variant entre 3% et 5% en fonction de l’activité avicole( infrastructure, production etc.).
Le taux de taxation sur l’importation des œufs à couver qui est de 28,5% en hors zone UEMOA et de 25% en zone UEMOA. Cette dernière est de 7,5% au Sénégal.
Loin de la FIFAM toute idée de protectionnisme, elle se réserve le droit de dénoncer tous les comportements illégaux et attirer l’attention du gouvernement de prendre des mesures afin de protéger ses producteurs et protéger l’économie du Mali.
TRAORE